La reddition de Manuel Valls

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On a beau être « en marche », on n’en est pas moins homme ! Et Emmanuel Macron connaît de la condition humaine les servitudes et donc cette soif de vengeance qui peut s’emparer de vous. On dit qu’elle se « mange froid » mais le nouveau président et ses amis ne tardent point à se venger du Catalan au sang chaud qui fut Premier ministre. Macron se souvient comment il entrava sa soif réformiste en mutilant sa « loi Macron », usa de l’article 49-3 pour faire adopter celle-là, malgré l’opposition de son ministre de l’Economie dont le chef du gouvernement voulait couper les ailes qui faisaient de l’ombre à ses propres ambitions. Macron a donc claqué la porte du gouvernement face à cette obstruction. Le nouveau chef de l’Etat attribue aussi à Valls l’empêchement du sortant à se représenter. C’est beaucoup !

Or, on voit depuis quelques jours ce spectacle pathétique d’un Valls proposer ses services – son « aide » dit-il – à celui qu’il a combattu et ce dans l’espoir de rebondir après son terrible échec, face à Benoît Hamon, lors de la primaire. Pour cela, il n’a pas hésité à bafouer son engagement à soutenir son vainqueur en se prononçant d’emblée pour Macron. Il pensait que ce ralliement sans gloire lui vaudrait une investiture quasi automatique. Réplique du bras droit de Macron, le socialiste Ferrand, avant l’élection : « Si Valls veut nous rejoindre, c’est le droit commun qui s’applique : il présente sa candidature à l’investiture d’En marche ! comme tout le monde et elle est examinée comme les autres. » Et après l’élection ? Même punition. Et pourtant l’intéressé – ô combien ! – vient de faire un pas de plus en déclarant que, dans son ex-fief d’Evry, il allait se présenter sous l’étiquette « Majorité présidentielle ». Malgré cette reddition sans condition, la réponse fut d’abord ironique et humiliante, c’est le porte-parole du président élu, Benjamin Griveaux, qui a rétorqué « Valls n’a pas été investi par la commission nationale d’investiture ou alors sa candidature m’a échappé. Si vous ne déposez pas votre candidature vous ne pouvez être investi par En marche ! Il lui reste 24 heures, la procédure est la même pour tout le monde. » C’était mardi… Autrement dit, « prenez la file d’attente».

Dépôt de candidature, cela veut dire, CV, lettre de motivation, casier judiciaire, etc. Rude pour un ancien chef du gouvernement qui doit recommencer à la base. Il s’est jeté dans la gueule du loup car l’occasion est trop belle pour Macron de montrer qu’il rompt avec les mœurs anciennes en refusant les passe-droits, les privilèges pour ceux de la « vieille politique. » Macron a d’ailleurs fait de Valls un exemple jusqu’au bout. Une candidate est déjà investie dans la circonscription que lorgne Manuel Valls. Oter l’investiture à cette femme pour la lui donner aurait été un très mauvais signe et la candidature de Manuel Valls a donc été refusée.

Que faire, puisque notre homme a brûlé ses vaisseaux en déclarant le PS mort et que Cambadélis refuse la double appartenance ? A vrai dire, pas grand-chose, à vouloir jouer sur tous les tableaux, il risque de perdre sur tous. Peut-être faudrait-il qu’il se rende compte, comme tant d’autres, que, désormais, sa carrière est derrière lui…

 

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Un commentaire

  1. Posté par Fleeps le

    S’il vous plaît garder le en France, on a assez de problème en suisse avec nos politiciens.

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