Elections allemandes – « M » comme Merkel et « M » comme Migrants

Michel Garroté
Politologue, blogueur

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Michel Garroté  --  Il y a peu, Les Observateurs signalaient que les électeurs de Rhénanie-du-Nord-Westphalie se rendront aux urnes le 14 mai pour renouveler le Parlement régional, et, que, ce Land, le plus peuplé d’Allemagne, est actuellement dirigé par une coalition SPD-Verts.
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Elections régionales et fédérales :
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C'est donc par rapport à ces élections du 14 mai en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et - surtout - à cinq mois des élections législatives au niveau fédéral, que les démocrates-chrétiens CDU et CSU font actuellement campagne. A noter, en cette période électorale et pré-électorale, que le nombre de crimes commis par des "migrants" est monté à 174'438  en 2016, soit une augmentation de 52,7% par rapport à 2015.
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ça devient de plus en plus dur d'être Juif au Merkoland :
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De plus, il faut noter que la communauté juive d’Allemagne se dit de plus en plus inquiète pour sa sécurité et redoute en particulier l’antisémitisme au sein de la population musulmane, y compris chez les migrants, selon un rapport d’experts publié le 25 avril, qui analyse la très forte montée de la judéophobie chez les mahométans entre septembre 2015 et septembre 2016, rapport d'experts peu ou prou signalé par les médias.
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Une alliance CDU-CSU au lieu d'une alliance CSU-AfD :
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A noter, aussi, le fait qu'Angela Merkel doit continuer à composer avec la CSU bavaroise, plus conservatrice et plus à droite que la CDU, qui, elle, est progressivement devenue centriste. Horst Seehofer, le président de la CSU, a d'ailleurs annoncé qu'il restera en place, et, ne démissionnera donc pas, en 2018, comme il le prévoyait initialement, au vu de ses différents avec Merkel sur la question des "migrants".
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Le partenaire le plus "encombrant" d'Angela Merkel :
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"Je vois encore un tas de choses que je peux faire pour l'Allemagne et la Bavière", a déclaré Seehofer qui préside également le Land de Bavière. Seehofer s'est imposé au pic de la crise des "migrants" comme le partenaire le plus "encombrant" d'Angela Merkel, à laquelle il a reproché, à juste titre, d'avoir commis "une lourde erreur" en laissant venir en Allemagne 1,5 million de demandeurs d'asile rien que pour l'année 2015.
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Depuis le réveil (temporaire) du Parti social-démocrate (SPD), en janvier (depuis, le SPD a baissé dans les sondages), avec la nomination du gauchisant Martin Schulz à sa tête, pour rivaliser avec Angela Merkel aux élections législatives fédérales de septembre, les deux leaders démocrates-chrétiens, Seehofer et Merkel, ont toutefois mis leurs désaccords de côté.
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Horst Seehofer a cessé de critiquer publiquement la chancelière. Cette dernière a, quant à elle, un peu révisé sa politique et mis l'accent sur "les retours aux frontières de demandeurs d'asile déboutés" et sur "les devoirs d'intégration de ceux acceptés sur le territoire" (des paroles louables mais on attend les actes concrets et là ça va s'avérer difficile...).
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Repositionnement "à droite" de la CDU :
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Angela Merkel, dont la priorité est d'être réélue en septembre, aura besoin d'une CSU bavaroise forte et d'une CDU moins centriste. Du reste, la CSU bavaroise fait le pari que Merkel sera mieux en mesure de gagner avec Horst Seehofer, qu'avec un successeur (à la tête de la CSU), qui n'est pas encore identifié. De fait, en s'opposant à la chancelière - parfois au risque de déclencher une crise - le président de la CSU revendique le repositionnement (partiel) "à droite" de la CDU.
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Notons tout de même que Merkel a certes fait marche-arrière concernant les "migrants" dans ses paroles. Mais dans ses actes, elle n'a pas résolu la crise majeure déclenchée par le flux migratoire musulman massif. Et le fait est que la CSU bavaroise a bel et bien joué le rôle d'un correctif que - d'ailleurs - les électeurs de la CDU apprécient : il y a donc un fossé qui demeure entre Merkel et ses propres électeurs.
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"Fusion économique" des 27 pays de L'UE avec six pétromonarchies :
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A noter que tout récemment, Angela Merkel a dit espérer qu'un "accord de libre échange" puisse être conclu entre l'Union Européenne et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui regroupe pas moins de six pétromonarchies du Moyent-Orient. En outre, l’Allemagne formera des militaires saoudiens sur son sol, a fait savoir Merkel. L’Arabie saoudite fait partie de la coalition menée par les États-Unis qui frappe les positions de l'EI en Syrie et en Irak.
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Toutefois, le royaume saoudien est régulièrement accusé de soutenir, d'armer et de financer des djihadistes sunnites, en Syrie, en Irak, au Yémen et au Liban. Vu sous cet angle, la volonté de Merkel d'obtenir un accord de libre échange entre l'Union Européenne et le Conseil de coopération du Golfe laisse perplexe (et pourquoi pas un Califat germano-saoudien pendant qu'on y est...).
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La CDU-CSU creuse de nouveau l'écart avec le SPD :
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La stratégie de Merkel, "moins islamisante" (au niveau du discours), commence à porter ses fruits : la CDU-CSU creuse de nouveau l'écart avec le SPD qui ne profite plus autant de "l'effet Schulz". Dans un récent sondage Emnid, la coalition CDU-CSU cumule 36% des voix contre 31% pour le SPD.
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Dans une récente enquête Infratest Dimap, la coalition CDU-CSU a bondi de 4 points pour les élections régionales qui auront lieu mi-mai en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Et selon un sondage publié le 3 mai, la coalition CDU-CSU obtient 36% des intentions de vote en vue du scrutin du 24 septembre et le SPD n'en totalise que 29%.
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Le Diktat de Bruxelles :
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Dans ce contexte, il faut signaler que la Commission européenne va mettre un terme en novembre aux dérogations exceptionnelles accordées à cinq pays européens, confrontés à un fort afflux migratoire, concernant les contrôles aux frontières internes de l'espace Schengen. Néanmoins, Bruxelles a donné son accord à l'Allemagne, l'Autriche, au Danemark, la Suède et la Norvège pour une nouvelle prolongation des contrôles de six mois.
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Mais "ce sera la dernière fois", a prévenu le commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos (l'on remarquera que la France ne figure pas sur la liste de ces cinq pays ce qui revient à confirmer que le contrôle des frontières en France n'existe pas malgré "l'état d'urgence" instauré par le régime socialiste...).
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L'AfD ajuste aussi son casting :
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A quelques jours de ce scrutin test et à cinq mois des élections législatives, le parti patriotique AfD ajuste lui aussi son casting. Il a nommé le duo composé d'Alexander Gaulaud (l'aile "patriotique" du parti) et d'Alice Weidel (qui incarne l'aile dite "libérale"), comme principaux candidats de l'AfD aux élections législatives fédérales de septembre.
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La coprésidente de l'AfD, Frauke Petry, a renoncé à mener la campagne, faute de pouvoir "discipliner" l'aile patriotique. Son avenir à la tête du parti paraît incertain. Lors du congrès de l'AfD à Cologne, "l'aile gauche" de l'AfD - qui lui reproche "une gestion solitaire" et "un repli dans les sondages" - l'avait publiquement critiquée. Reste à savoir comment va fonctionner le tandem  Alexander Gaulaud - Alice Weidel.
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Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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Un commentaire

  1. Posté par monde-tombé-sur-la-tête le

    Malheureusement, la France aussi sera souMise à un Micron Marionette des Mondialistes Manipulateurs, qui annonce une autoroute de Migrants Mahométans…

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