Les investissements européens dans le V4 bénéficient à tout le monde

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Article publié originellement en anglais sur Rav’sReport, avec le titre: “Les investissements de l’UE dans le V4 et les pays d’Europe centrale et orientale, profitent à tout le monde ; l’Europe occidentale et le plan Marshall”.
Traduit de l’anglais par le Visegrád Post.

On dirait un vieux disque usé et bloqué sur les mêmes mots : ces rebelles hypocrites des pays du groupe de Visegrád et d’Europe de l’Est sont tous pour la solidarité quand il s’agit de recevoir des fonds de l’UE, mais ils défient Bruxelles en ce qui concerne les quotas de migrants . Certes, ils semblent ne pas vouloir faire partie du plan de Merkel et qui pourrait les condamner pour cela : ils voient, comme presque tout le monde, l’échec du multiculturalisme de l’Occident. “Bonne chance, mais non merci”, disent-ils.

Cependant, les fonds qu’ils reçoivent de l’UE n’ont rien à voir avec les quotas de migrants. Quelqu’un croit-il vraiment que l’UE concède des fonds sans rien attendre en retour ? Souvenons-nous :

En 1948, les États-Unis ont commencé ce qu’on appelait ici le Plan Marshall pour revitaliser l’Europe après la Seconde Guerre mondiale. L’Amérique a investi 13 milliards de dollars (130 milliards en dollars d’aujourd’hui) en Europe occidentale. Bien sûr, Staline a rejeté le plan pour le bloc de l’Est. Le Royaume-Uni a reçu 26% des fonds, tandis que la France 18% et l’Allemagne de l’Ouest 11%. Les États-Unis n’ont pas simplement accordé une aide pour paraître «sympa»; ils étaient pleinement conscients que, pour maximiser leur économie, ils avaient besoin d’un marché solide en Europe. Alors que l’Europe était blessée, ils devaient aider à reconstruire l’infrastructure dévastée et à relever le niveau de vie. Après tout, il est beaucoup plus facile d’exporter des marchandises chez des personnes qui ont de l’argent pour les acheter. Le plan Marshall a aidé l’Europe à se remettre en selle pour que l’ingéniosité des Européens, surtout des Allemands, puisse capitaliser sur cet apport pour construire des économies dynamiques. En fin de compte, l’Europe a bénéficié du plan, mais l’économie américaine a prospéré encore plus.

Pour un instant, supposons que la crise des migrants qui a déchiré l’Europe ne se soit jamais produite. L’UE allait encore affecter des fonds pour l’Europe de l’Est et le V4. Pourquoi? L’Allemagne et l’Occident ont besoin d’avoir des économies prospères pour le bénéfice de tous. Une grande partie de cet argent consiste à reconstruire l’infrastructure qui a été négligée pendant le communisme et à augmenter le pouvoir d’achat des gens là-bas. Pourquoi ? Pour que l’Allemagne et d’autres puissent y vendre leurs biens. En d’autres termes, bien que pas aussi conséquent que le plan Marshall, cette «subvention» de l’UE profite grandement aux pays donateurs à long terme.

Aujourd’hui, ce sont les économies du V4 qui prospèrent. Faites un voyage à Mlada Boleslav, une ville prospère en Tchéquie, et voyez qui monte ces automobiles destinées à l’export dans le monde entier. Regardez les voitures Skoda qui dominent leurs routes. L’investissement de l’Allemagne à Mlada Boleslav porte ses fruits pour Volkswagen comme pour les Tchèques qui y vivent. Le monde fonctionne ainsi.

Donc, la prochaine fois que vous entendez un expert à the Economist ou un bureaucrate à Bruxelles en train de se plaindre du V4 et de l’Europe de l’Est acceptant des fonds sans vouloir des migrants, vous penserez peut-être à leur demander : mais qui bénéficie d’une Europe centrale et orientale forte ? Qui bénéficie d’une infrastructure solide pour exporter ? Qui bénéficie d’une main-d’œuvre efficace avec le pouvoir d’achat nécessaire pour se payer une édition surestimée et surcoté de l’édition anglaise de the Economist ?

Avec l’Espagne, le Portugal, la Grèce, l’Italie et la France se confondant dans le malaise autodestructeur du socialisme, l’Allemagne a plus que jamais besoin que les états du V4 et et autres PECO soient de plus en plus forts et en bonne santé.

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3 commentaires

  1. Posté par Maurice le

    L’Union européenne fonctionne assez comme la France : elle subventionne des pays, comme la France subventionne ses entreprises, associations et populations, mais dans un cas comme dans l’autre, il ne s’agit aucunement de générosité ; ce n’est que le moyen de tenir les institutions et les peuples en laisse, avec le chantage qui s’ensuit de ne plus distribuer cette manne à la moindre opposition.
    Et pour l’Union européenne il y a bien sûr, comme le dit si justement l’auteur de cet article, le libéralisme économique à outrance.

  2. Posté par miranda le

    ANALYSE PERTINENTE. L’Allemagne ne peut donc pas imposer sa toute puissance et ne pas laisser les autres pays européens décider de leur destin. Il n’y a que la France socialiste pour ne pas comprendre cela et se mettre à genoux. Pourtant l’Allemagne a aussi besoin de nous. Que serait-elle sans échanges économiques avec la France? Le problème Allemand (de ses dirigeants bien sûr) qui lui a causé beaucoup d’ennuis dans le passé, c’est le goût de la TOUTE PUISSANCE. Maladie dont il est urgent qu’elle guérisse.

  3. Posté par Brélaz François le

    Pour reprendre une affirmation que j’ai déjà faite, la République tchèque n’a pas les infrastructures pour accueillir des migrants. D’autre part, si on envoyait des migrants dans ce pays, 3 jours plus tard ils seraient en grande partie repartis vers l’Allemagne, car c’est ce pays qui les intéresse.
    François Brélaz, candidat libéral-conservateur au Grand Conseil. Cheseaux.

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