L’Europe à l’heure allemande

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Le 15 mars, les élections législatives aux Pays-Bas signent le triomphe de M. Mark Rutte, du VVD, « parti populaire libéral et démocrate », parti de droite modérée comme son nom œcuménique l’indique.

Victoire immédiatement saluée par Mme Angela Merkel, puissant voisin des Pays-Bas, comme un adoubement au vainqueur des forces du mal terrassées contre toute attente… des sondages !

Curieuse arithmétique européo-démocratique. M. Rutte vient de perdre 8 sièges et son allié dans sa coalition gouvernementale, le PvdA (socio-démocrates travaillistes) en perd… 29 ! Soit une perte de 37 sièges (sur 150) pour la coalition gouvernementale néerlandaise. En effet, il s’agit là d’une victoire écrasante… Tandis que le PVV de Geert Wilders, arrivé second en voix pour la première fois et gratifié d’un gain de 5 sièges, atteint les 20 sièges. C’est donc lui le grand perdant des élections législatives. Fermez le ban de l’arithmétique médiatique et « merkelienne ».

En revanche, les écologistes de Groenlinks gagnent 10 sièges. Mais il est vrai qu’aujourd’hui lorsqu’un parti dit « populiste » n’arrive pas au Pouvoir, c’est qu’il est battu… La place de second est très largement déconsidérée !

Ceci étant, on a l’impression que, peu à peu, on se rapproche dans de nombreux pays européens, de duels d’un genre nouveau qui excluent tous les partis traditionnels.

En Autriche, s’affrontaient il y a peu les nationalistes du FPÖ et les Écologistes au second tour de l’élection présidentielle. Exit la gauche et la droite. En France, on s’achemine – peut-être – vers un duel Emmanuel Macron, de marque indéterminée, et Marine Le Pen. Exit LR et PS. Aux Pays-Bas, la même tendance s’annonce à travers l’élection du 15 mars.

Mais Angela Merkel veille. D’ailleurs Mme Merkel est devenue, comme le Pape, un pèlerinage obligé lorsqu’on veut être bien vu en Europe. M. François Fillon a pu bénéficier d’une telle audience solennelle il y a peu. Puis Emmanuel Macron est allé à Canossa aussi, recevoir la bénédiction polie de la Chancelière. Celle-ci a même déclaré qu’elle était prête à recevoir Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. Peut-être aussi M. Poutou, si ça lui chante ? Quel honneur… Un peu ironique, pourrait-on ajouter… Seule Marine Le Pen est persona non grata auprès de la Chancelière de l’Europe. Pourquoi ?

Mais ce n’est pas tout. Donald Trump reçoit le 17 mars Angela Merkel à Washington. Il a déjà reçu en janvier Theresa May dans le cadre de concordances de vues étroites entre les deux chefs d’État, Donald Trump se félicitant du Brexit et Theresa May enchantée de la position de Trump sur l’OTAN. Les affaires se renforcent entre les deux pays.

Mais Mme Merkel, elle, la « Mutti » (maman) de l’Europe a déclaré se rendre à Washington en tant que « représentante de l’Europe », preuve de son immense humilité, elle, l’atlantiste libre-échangiste farouche. Les positions de Trump sont un peu différentes notamment sur la priorité d’un certain protectionnisme nouveau des USA. Toutefois la puissance économique allemande aux USA est incontournable et mérite toute son attention.

Mais surtout, l’entrevue avec la Chancelière de l’Europe a pour objet d’affiner la politique de Donald Trump avec Vladimir Poutine. Et Mme Merkel, par ses relations toujours méfiantes, mais privilégiées avec la Russie, est un go-between de choix en la matière. L’Allemagne est le 3e partenaire commercial de la Russie, juste après la Chine de manière évidente et… les Pays-Bas en 2e place. Revoilà les Pays-Bas…

Mais l’Allemagne, c’est aussi la patronne de l’Europe, capable d’infléchir de gré ou de force ses « partenaires » européens, dans le sens de ses intérêts. La BCE lui est également tout acquise.

Toutefois les oppositions restent fortes entre Trump et Merkel et nul doute qu’elles seront atténuées dans le sens des intérêts de l’une comme de l’autre.

Et l’Europe dans tout ça ? S’il vous plaît, Madame Merkel, pitié. Un euro, s’il vous plaît, pour manger, Mutti. Maudite Europe.

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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