Après l’attentat de Berlin, Angela Merkel met la pression sur Tunis

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L'attaque au camion-bélier commise par le Tunisien Anis Amri pour le compte de Daesh sur un marché de Noël de Berlin en décembre et qui a coûté la vie à 12 personnes semble avoir remis la question migratoire à l'ordre du jour d'Angela Merkel. La chancelière allemande a ainsi fait pat de son intention de discuter avec son homologue tunisien Youssef Chahed du processus d'expulsion d'Allemagne de Tunisiens liés à la mouvance salafiste.

«Nous allons discuter pour voir comment faire [...] afin que les choses aillent plus vite, en particulier lorsqu'il s'agit d'individus classés dangereux», a souligné la chancelière. Elle a également qualifié de «positive» l'attitude de la Tunisie sur cette question depuis l'attentat à Berlin, en précisant que le cas d'Anis Amri était «emblématique».

Pourtant, Tunis a nié pendant des mois qu'il soit un de ses ressortissants, alors qu'il avait été identifié comme tel par Berlin et même classé «dangereux» par le renseignement intérieur allemand. La veille de sa visite, Youssef Chahed a même tenu de préciser, dans une interview à Bild que les autorités tunisiennes n'avaient commis aucune erreur dans la gestion du dossier d'Anis Amri et n'étaient pas responsables de la tragédie dans la capitale allemande.

Vers des camps en Tunisie ?

Outre l'expulsion des personnes dangereuses, la chancelière prévoit d'évoquer avec Youssef Chahed la création de camps en Tunisie pour y accueillir les migrants sauvés au cours de leur traversée de la Méditerranée et pour empêcher ainsi leur arrivée en Europe.

«Nous devons parler, calmement et respectueusement, des possibilités qui existent dans ce domaine», a-t-elle précisé.

En pleine année électorale, cette thématique constitue un chemin pavé d'embûches pour la chancelière, attaquée jusque dans son camp pour sa politique d'accueil des migrants de 2015. Cette année-là, près d'un million de demandeurs d'asile sont arrivés en Allemagne. Le parti nationaliste AfD a profité de la situation pour s'ancrer dans le paysage politique, accusant Angela Merkel d'avoir mis le pays en danger.

Ce n'est pas la première fois que Berlin s'agace des réticences des pays du Maghreb. Il y a un an, l'Allemagne avait déjà dénoncé la lenteur des expulsions après que la police eut établi que l'essentiel des auteurs identifiés des agressions sexuelles commises la nuit du Nouvel An à Cologne étaient des ressortissants d'Afrique du Nord en situation irrégulière.

Avec quelque 5 500 ressortissants dans les rangs d'organisations terroristes comme Daesh, en particulier en Irak et en Syrie, la Tunisie est l'une des principales terres de recrutement pour les groupes terroristes. 

 

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