Effet Trump oblige : l’Europe au pied du mur ?

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En quelques semaines de présidence trumpienne, les cartes géopolitiques sont aujourd’hui redistribuées. Aux Européens d’en profiter…

Longtemps, trop longtemps, les instances européennes ont pris l’habitude de se reposer sur le puissant « ami américain », que ce soit en matière de diplomatie ou de défense. Pour cause de changement de locataire à la Maison blanche, le Vieux continent se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins.

Washington entend désormais se retirer de l’OTAN, laissant à l’Europe le soin d’assurer sa propre protection militaire. Mais qui dit armée européenne, dit également volonté européenne et politique commune ; nous en sommes certes loin, même s’il devient de plus en plus urgent d’y réfléchir. Pareillement, dans le conflit ukrainien, Donald Trump ne prend même pas la peine de composer le numéro de téléphone européen ; d’ailleurs, qui répondrait ? Il entend régler ces affaires d’homme à homme, avec le président russe, se contentant probablement de mettre Angela Merkel en copie.

Voilà qui vient d’ailleurs de causer un assez joli tollé outre-Atlantique, toujours à propos de la crise ukrainienne. Un journaliste américain de la chaîne Fox News, pourtant l’un des rares soutiens médiatiques du nouveau Président, lui a demandé si « Vladimir Poutine est un tueur ». Réponse inattendue du magnat de l’immobilier : « Il y a là-bas beaucoup de tueurs, mais pensez-vous que notre pays soit innocent ? »

Du coup, pataquès et patatras, Mitch McConnel, patron des Républicains au Sénat, rétorque : « Je ne pense pas qu’il y ait équivalence entre la manière dont les Russes se comportent et la manière dont les États-Unis se comportent. »

Et le même d’assurer : « Vladimir Poutine est un ancien du KGB, un voyou élu d’une manière que beaucoup de gens ne trouvent pas crédible… »

Comme il est tout aussi possible d’imaginer que la CIA n’ait jamais pratiqué le terrorisme d’État, à coups d’assassinats plus ou moins ciblés et de déstabilisations de pays tiers ; et ce pas seulement en Amérique du Sud… Car la révolution orange de 2004, en cette même Ukraine, n’était pas exactement le fait du FSB (le successeur du KGB), mais plutôt des manipulations de moins en moins secrètes du milliardaire américain George Soros, lequel, en l’occurrence, avait sûrement dû un peu mettre la CIA dans la confidence.

Mais là où la mayonnaise a du mal à monter, c’est quand Le Figaro du 10 février dernier révèle : « Une enquête publiée vendredi par le New York Times montre bien que Donald Trump n’est peut-être pas tant que ça en décalage avec l’électorat américain, pour qui la menace islamique radicale éclipse la menace russe. »

Semblable son de cloche chez Valeurs actuelles du 9 février, où l’on apprend que la cote sondagière du nouvel hôte de la Maison blanche « ne cesse de grimper ». Explication ? Interrogé dans ce même hebdomadaire, Marc Porter, représentant des Républicains pour la France, affirme, à propos de l’anti-trumpisme ambiant : « C’est parce que nous avons gagné. Et que le président Trump ne s’est pas arrêté à la Maison blanche, il est tout de suite passé à l’offensive. Cela déclenche toute l’hystérie à laquelle on peut assister. C’est le paradoxe, les Démocrates ont du mal à accepter la démocratie. »

Il est vrai qu’un président tenant ses promesses de campagne, ce n’est pas forcément en France qu’on verrait cela…

Plus intéressante encore est l’analyse de Marc Porter quant à la crise déclenchée par la future édification d’un mur à la frontière américano-mexicaine : « Nous avons en effet des centaines de milliers de nos compatriotes, blancs, noirs, hispaniques, qui n’ont plus de travail du fait de la désindustrialisation. […] Piller les ressources humaines des autres nations n’est pas une solution pour nous, qu’il s’agisse de gens peu qualifiés ou surqualifiés. En captant les élites des autres pays, nous rendons un très mauvais service au futur global de la planète ». Plutôt bien vu.

Mieux encore : « Les autres pays vont devenir instables et créer encore plus de frustration et de terrorisme à cause des besoins de profits immédiats de certaines grandes compagnies. Nous sommes au contraire d’accord pour former des étudiants étrangers, mais ils doivent rentrer construire leur propre pays. »

Et la touche finale, qui devrait faire honte à nombre de « démocrates » professionnels : « Le Mexique est pauvre parce que nous lui avons pris une grande part de son énergie. C’est une forme moderne et hypocrite de colonialisme ! » On ne saurait mieux dire.

Après, sans tomber dans la trumpmania chère à certains milieux patriotes, il est un fait que les Américains ont au moins cette chance consistant à avoir un véritable président. Alors que nous…

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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