« Le spectre de la guerre civile s’est propagé au-delà des marges »

Les attentats islamistes ont instillé dans les esprits l’éventualité d’affrontements communautaires en France mais la société résiste à la tentation d’une « spirale de la haine », constate le sondeur Jérôme Fourquet, de l’Ifop, auteur de « La nouvelle guerre d’Algérie n’aura pas lieu », avec Nicolas Lebourg.

La France est-elle guettée par la guerre civile ? Plusieurs voix politiques et médiatiques, Eric Zemmour en tête, se plaisent à instiller cette idée dans l’opinion publique depuis les attentats islamistes. Certains vont plus loin : 60 ans après la bataille d’Alger, nous serions en train de vivre les suites d’une guerre d’Algérie jamais réellement terminée, alimentées par des tensions communautaires exacerbées. [...]

En perpétrant des attentats très choquants, ils cherchent à susciter des représailles aveugles contre les populations de confession musulmane, et donc à provoquer la scission des sociétés occidentales. Ils veulent faire en sorte qu’à mesure de cette montée en puissance de la violence, ces populations se rallient à la cause de Daech, voire que les territoires où elles sont très représentées fassent sécession.

 

Vous écrivez dans votre livre que « les prophéties de guerre intérieure se diffusent des marges vers le centre du débat politique ». Le spectre de la guerre civile, qui apparaissait comme un fantasme extrémiste, imprègne-t-il désormais une grande partie de l’opinion ?

Oui. Cette idée de guerre civile sur fond communautaire est présente depuis des décennies dans les publications de l’extrême droite. A l’occasion de la montée de la menace terroriste et des tensions communautaires, ce spectre de la guerre civile s’est aujourd’hui propagé bien au-delà des marges, à tel point qu’il est présent dans la littérature. On peut citer le roman Soumission de Michel Houellebecq ou Les Evènements d’Olivier Rollin. Nos sondages confirment que l’idée gagne les esprits.

Mais cette peur n’est-elle pas fondée ? Elle est accréditée par un certain nombre de déclarations publiques…

Tout à fait. Quand, après les attentats de janvier 2015, Manuel Valls parle d’un « apartheid territorial, social, ethnique », tout le monde a en tête le fait que le terreau est hautement inflammable et qu’il ne faut pas grand-chose pour que ça dérape. En mai 2016, le directeur général de la Sécurité intérieure, Patrick Calvar, s’inquiète devant une commission parlementaire d’une « confrontation entre l’ultra-droite et le monde musulman ». Le grand public entend tout cela.

L’image de l’islam et des musulmans est globalement mauvaise en France, mais elle ne s’est pas dégradée depuis les attentats, et les actes anti-musulmans ont même fortement baissé en 2016. Comment l’expliquer ?

Mon hypothèse est que le terrorisme a conforté ceux qui avaient déjà une image négative de l’islam, mais cela n’a pas gagné d’autres catégories de la population. Les sondages montrent l’absence d’une spirale de haine dans l’opinion publique, alors que la société française a encaissé des coups très rudes. Par ailleurs, les chiffres de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra) montrent un pic d’actes anti-musulmans au lendemain de chaque attentat majeur, mais la hauteur de ce pic ne cesse de diminuer attentat après attentat. Les terroristes voulaient pousser à bout la société française pour qu’elle finisse par craquer mais pour l’instant, c’est le scénario inverse qui se dessine. [...]

Marianne Via Fdesouche.com

4 commentaires

  1. Posté par JSG le

    Pas un de ces journalistes de m***e n’ose questionner les « invités spécialistes de l’islam », sur les sourates mortifères, qui servent de support à la « radicalisation » des « islamistes » ? Au lieu de ça, ils stigmatisent les français qui osent critiquer la doctrine responsable de la non intégration des « croyants » au vivre ensemble qui pour eux, -djihad oblige- est dans un premier temps un vivre à côté de !
    Les politiques dans leur profession de foi, suivent le même chemin en se gardant bien d’avoir une attitude claire concernant ce danger potentiel, qui s’aggrave par manque de volonté.
    Il me semble qu’un Coran qui véhicule des idées communautaristes, mériterait pour le moins que la « justice » s’y intéresse, au lieu de faire l’amalgame entre la liberté de chacun de critiquer ce qui est un danger pour la société en accusant de raciste tout citoyen qui OSE dénoncer. J’ai même entendu que l’on l’on cherche à amalgamer islamophobie et racisme… Il y a des c**s partout !
    Il faut lire le Coran avant d’en parler, lire aussi ou écouter feue Anne-marie Delcambre
    http://webresistant.over-blog.com/pages/Anne-marie-delcambre-3199608.html

  2. Posté par Cenator le

    Marianne nous donne là un article pour rassurer les dhimmis : vous allez vous soumettre gentiment à la charia et à un mode de vie islamo-compatible.
    L’auteur pense que c’est seulement l’extrême droite qui a, durablement, une image négative de l’Islam.
    En fait, les gens se taisent de plus en plus par PEUR. Peur d’être diabolisés, peur des représailles, peur de regarder la réalité en face.

  3. Posté par meulien le

    je fais remarquer,que depuis 1962,independance de l’algerie,ou s’est deroulee une epuration ethnique ,dans le sang,a l’encontre des juifs et chretiens ,nes dans ce pays,nul ne pense reprocher aux algeriens leur refus du « vivre ensemble » et du « padalmague! »Aucune manifestation a l’encontre des bourreaux de la part des pieds noirs

  4. Posté par Vautrin le

     » c’est le scénario inverse qui se dessine. […] » Voilà comment la caste essaie de se rassurer et de faire croire que tout va bien. Mais si l’on note moins « d’actes anti-musulmans » (alors qu’il y en a davantage d’anti-chrétiens !) c’est peut-être à cause de la réponse disproportionnée de la justice face à des actes le plus souvent assimilables à des plaisanteries, comme par exemple crépir une mosquée avec des lardons ou y fixer une hure de porc. Alors les gens se disent qu’il vaut mieux garder en réserve des coups plus vigoureux lorsque se présentera une occasion sérieuse, non ? Car il ne faut pas trop s’y tromper : selon Chatham House, 64% des Français veulent que cesse l’invasion en stoppant l’immigration venue de pays musulmans. Ce qui veut dire qu’un seuil de rupture est atteint. Doit-on rappeler qu’une grande majorité des citoyens éprouvent davantage que de la méfiance envers l’islam ? Bon : considérant que le barnum électoral actuel ne laisse aucun espoir de sortir de la situation par la voie du vote, il devient de plus en plus probable que notre peuple sera contraint d’avoir recours, volens nolens, à l’affrontement armé. Il suffit d’en parler autour de soi, dans la « France périphérique » qui a les pieds sur terre, pour en être persuadé.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.