La Gestapo médiatique à la manoeuvre contre la Réinformation

 

Le Monde   Médias, 5.2.2017

source :

"Huit médias français s’allient à Facebook contre les « fake news »

Le réseau social va déployer en France son dispositif de signalement par ses utilisateurs d’une information qu’ils pensent être fausse. Celle-ci pourra ensuite être vérifiée par des médias partenaires, dont « Le Monde ».

Huit médias français, dont Le Monde, ont décidé de collaborer avec Facebook pour réduire la présence de fausses informations sur le réseau social. L’annonce en a été faite, lundi 6 février, par l’entreprise américaine, soumise à d’importantes pressions ces dernières semaines pour lutter davantage contre la prolifération de fake news, considérée par beaucoup comme un élément marquant de la dernière campagne électorale aux Etats-Unis.

Concrètement, le projet est de déployer prochainement en France un dispositif similaire à celui qui a été mis en place en décembre aux Etats-Unis avec le concours de cinq médias (ABC News,AP, FactCheck.orgPolitifact et Snopes), et qui doit prochainement être lancé en Allemagne, avec la rédaction de Correctiv. En France, outre Le Monde, les médias partenaires sont l’Agence France-Presse (AFP), BFM-TV, France Télévisions, France Médias MondeL’ExpressLibération et 20 Minutes. Après la France, Facebook projette de poursuivre le déploiement dans d’autres pays.

Ce dispositif permet aux utilisateurs, grâce à une nouvelle catégorie de signalement, de « faire remonter » une information qu’ils pensent être fausse. Les liens signalés sont rassemblés au sein d’un portail, auquel les médias partenaires ont accès. Ceux-ci peuvent dès lors vérifier ces informations.

Si deux médias partenaires établissent que le contenu signalé est faux et proposent un lien qui en atteste, alors ce contenu apparaîtra aux utilisateurs avec un drapeau mentionnant que deux « fact-checkers » remettent en cause la véracité de cette information. Quand un utilisateur voudra partager ce contenu, une fenêtre s’ouvrira pour l’alerter.

image: http://s2.lemde.fr/image/2017/02/06/534x0/5075052_3_71e9_pour-les-liens-signales-comme-problematiques_fc39c1d9599540ec27b4f3839c32237b.png

Expérimentation

Ce contenu ne pourra pas donner lieu à une exploitation publicitaire sur Facebook. Quant à l’algorithme qui programme la distribution des contenus aux utilisateurs, il « pourra » réduire la circulation du « fake », selon les termes du communiqué de l’entreprise américaine.

« C’est cet élément qui nous a décidés, explique Jérôme Fenoglio, directeur du MondePour la première fois, il serait possible d’agir sur un algorithme quand un contenu pose un problème éditorial. »

Avant ce déblocage, la décision de rejoindre ou non l’initiative de Facebook a suscité d’importantes hésitations au sein des médias. Le modèle proposé par le réseau social ne revient-il pas à faire à sa place le travail de chasse aux « fake news » ? L’accepter, n’est-ce pas permettre à un Facebook sous pression de montrer patte blanche et faciliter sa communication ?

Finalement, le pragmatisme l’a emporté et les titres concernés ont décidé d’avancer, tout en insistant sur le fait qu’il s’agit d’une expérimentation dont un premier bilan sera rapidement mené, dans deux mois. Le besoin de ne pas se désunir, pour discuter demain avec Facebook dans les meilleures conditions, a également joué. « On a tout intérêt à se serrer les coudes et à travailler ensemble sur ces questions », estime Michèle Léridon, directrice de l’information de l’AFP.

Lire aussi :   La traque ardue des « Fake news »

De chaque côté, on sait que si l’expérimentation devait se prolonger, la question des compensations pour le travail spécifique que les médias réaliseraient serait nécessairement posée. Même s’il ne s’agit dans un premier temps, de part et d’autre, que de tester et d’évaluer.

En parallèle, une autre plate-forme dont Google est partie prenante, et soutenue par Facebook, a également annoncé son lancement prochain : CrossCheck, au sein du projet First Draft. CrossCheck permettra au public de soumettre des questions et rassemblera les informations fournies par les seize médias français partenaires, dont à nouveau l’AFP, Le MondeLibération, France Télévisions et France Médias Monde.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2017/02/06/huit-medias-francais-s-allient-a-facebook-dans-sa-lutte-contre-les-fake-news_5075054_3236.html#aBW9sqhkHfovPtqz.99 "

7 commentaires

  1. Posté par TulliaCiceronis le

    Grand merci pour cette information circonstanciée. Je me réjouis à l’avance des futures séquences du genre « l’arroseur arrosé » auxquelles cette vieille nouveauté donnera lieu.

  2. Posté par aldo le

    Il y a au moins 5 bouquins qui dénoncent les magouille du « Monde » mais ce n’est apparemment pas suffisant, il ne s’imposent pas à causes de monopoles politico-médiatiques qui veulent toujours nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

  3. Posté par Marie le

    De quoi ricaner, cet angélisme tout neuf de nos merdias! Quand on pense que l’AFP, justement, se fait une spécialité d’abreuver le populo de ses fake news. Ou encore, France Television comme dans l’affaire Al Dura -entre autres- par la diffusion d’une photo TRUQUEE, mise en scène de toutes pièces pour émouvoir l’opinion sur un enfant palestinien prétendument assassiné par les soldats israéliens: on se souvient de l’onde de choc et de l’usage massif qui fut fait de cette mascarade, servant de prétexte à la haine antisémite qui n’avait pas manqué de flamber, partout, grâce à cette photo… http://www.causeur.fr/affaire-al-dura-israel-france-2-23166.html (Au passage, chapeau à Clément Weill-Raynal, ce vrai journaliste à qui l’on doit également d’avoir révélé le scandaleux Mur des cons dans les locaux du Syndicat de la magistrature, encourant pour cela les foudres de sa direction à France3.)

    Et la photo d’Aylan, l’enfant migrant retrouvé noyé sur la plage de Bodrum en Turquie, dont on a su plus tard que le corps avait été déplacé et remis en scène pour mieux faire pleurer dans les chaumières, pauvre petit môme mort à cause de nous, bien sûr, salauds d’occidentaux, pas foutus d’accueillir le monde entier comme on le devrait pour expier nos péchés, et certainement pas à cause de son père, passeur de son état, qui était le seul à porter un gilet de sauvetage et voulait venir en Europe pour se faire soigner les dents. (Avec tout l’argent que lui avait envoyé sa soeur, du Canada, il eut été inspiré d’acheter un gilet de sauvetage pour son enfant, à Bodrum, justement, il y a là-bas d’excellents commerces…) http://www.lefigaro.fr/international/2015/09/11/01003-20150911ARTFIG00420-une-consule-honoraire-de-france-en-turquie-vend-des-canots-aux-refugies.php?m_i=v32v0%2BcSXHrusCME_F6fTBQpNA6QCOA_L86j9bwrph7_2EOf8pTWy%2BMtJ1EwaBqUNRvfzSR0pHDfUgm043%2BbGZMvT4NVk1ffevcE03vl&a2=20150913160418&a3=763-8023759-881037

    Mais ce n’est là qu’une digression: la manipulation médiatique qui consiste à frapper l’émotionnel plutôt qu’à informer n’est pas nouvelle!

    A maintes reprises, l’AFP s’est bien distinguée, elle aussi, au point de mérite cette très jolie phrase lue sur le site Dreuz: « La seule chose considérable qu’on peut porter au crédit de l’AFP est la quantité de mensonges qu’elle véhicule »

    La Gestapo médiatique, vous avez raison, c’est exactement ce qui se met en place autour de nous, comme un étau qui se resserre. Lorsque plus rien ne sera publié sans l’aval de cette censure digne de la Stasi ou de l’aimable régime nord coréen, lorsque le web, où nous pouvons encore nous informer, sera verrouillé par les mêmes propagandistes d’état, il n’y aura plus rien pour distinguer le vrai du faux, et nous serons alors totalement manipulables. L’école et son endoctrinement bien-pensant ont déjà bien engagé le travail que le grand lavage de cerveau médiatique achèvera. L’Histoire est revisée, réécrite à la sauce pensée unique, l’information est tronquée, truquée, prédigérée aux enzymes malhonnêtes des « grands » merdias officiels; il n’est que de voir le rôle qu’ils ont joué dans la diabolisation éhontée du président D. Trump qu’aucun d’entre eux, ici en France, n’a même pris la peine d’interviewer (seul Valeurs Actuelles l’a fait). Pour l’opinion publique française, c’est bon, tous les ragots et affabulations sont pris pour argent comptant et l’on sait pertinemment qu’aucun démenti ne peut avoir raison de cela: le mal est fait.

    Donc à quoi bon une pseudo surveillance, une pseudo honnêteté, une pseudo déontologie, venant de ces menteurs patentés?! Rien que le fait que Facebook s’érige en garant de la morale, dans cette nouvelle farce, suffit à comprendre que ce sera tout simplement encore pire qu’avant.

    L’excellent site de l’OJIM, Observatoire des Journalistes et de l’Information Médiatique, fait du bon boulot, sans compromissions. On se passera des lumières de Facebook, pour trier le bon grain de l’ivraie!

  4. Posté par Maurice le

    Et hop, un carton rouge pour le Monde…

  5. Posté par Claire le

    La liberté d’expression se réduit comme peau de chagrin en France, grâce aux lois liberticides (Pléven, Gayssot, Perben, Taubira) et aux chiens de garde médiatiques islamo-gauchos, le Monde en tête qui vient de s’ériger en censeur pour déterminer quels sites internet étaient bons ou méchants. Tout ceci est tout à fait nauséabond. Tous les régimes totalitaires ont toujours établi une censure et éliminé leurs opposants.
    Anastasia a de beaux jours devant elle. Heureusement qu’il y a les sites de réinformation pour faire contrepoids, mais ils devront bientôt se faire héberger en Russie pour pouvoir continuer à exister!

  6. Posté par Vautrin le

    Facebook ? Mais il faut boycotter ce truc putride. N’y a-t-il pas par le monde d’autres réseaux sociaux indépendants des forces obscures de la bien-pensance ?????

  7. Posté par Sancenay le

    L’étape suivante sera sans doute le rétablissement -de manière formelle-de la loi des suspects chère à la révolution française.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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