L’argent public au service de la propagande socialiste, le réflexe de Pavlov.

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national
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L'argent public au service de la propagande socialiste, le réflexe de Pavlov.

 

Alain Jeannet a cassé son jouet. Au cours de ces quinze dernières années, l'Hebdo a bouclé quatorze exercices déficitaires, ceci sans susciter la moindre remise en cause. Les lecteurs s'en sont allés et avec eux les recettes publicitaires mais à aucun moment, la rédaction ne s'est interrogée quant aux causes de ce désamour. Au contraire, convaincus de porter la Vérité, de constituer l'ultime rempart face aux forces de l'ombre, le rédacteur en chef et son équipe ont persévéré dans l'erreur, allant chaque fois plus loin pour étayer leurs thèses déjà condamnées par l'Histoire. Le prix de cet aveuglement sera hélas payé par les collaborateurs qui perdront leur emploi dans la débâcle.

 

Victimes collatérales de cette disparition médiatique, socialistes et pro-européens sont inconsolables. Durant tant d'année, ils ont pu compter sur Alain Jeannet pour mettre en musique la pensée dominante présentée comme un apport décisif au débat démocratique. Il est vrai que l'Hebdo était bien connu pour ouvrir ses pages au dialogue, veillant consciencieusement à ne jamais donner la parole à la moindre pensée hétérodoxe. Aujourd'hui, les laquais de Bruxelles vont devoir assurer eux-mêmes leur propre propagande, ce qui ne sera pas simple tant l'idée d'engager leurs propres deniers déplait aux gauchistes. On ne sera donc pas surpris de constater que le vieux réflexe pavlovien est revenu à toute vitesse, à savoir injecter de l'argent public pour soutenir leur vision du monde.

 

Bon sang, mais c'est bien sûr ! Puisque la population ne s'intéresse plus guère à cette Europe dirigiste et antidémocratique, il faut la ramener à de meilleurs sentiments en engageant l'argent du contribuable pour la remettre sur le droit chemin. C'est ainsi que de nombreux pontes à la rose appellent de leurs vœux la création d'un organisme financé par des fonds publics afin de venir en aide à la presse, à tout le moins à la presse qui propage les thèses qui les arrangent. Il eût été surprenant de voir les mêmes appeler à l'aide publique si la Weltwoche avait été conduite avec la même inconscience que l'Hebdo.

 

Les voix sont nombreuses qui déplorent un appauvrissement du paysage médiatique, la disparition de l'hebdomadaire constituant le liant de l'identité romande, ceci surtout par opposition à la Suisse alémanique, à chaque fois insultée dès lors que le Röstigraben s'était fait entendre dans les urnes. En fait, la réalité est beaucoup plus prosaïque. La disparition de l'Hebdo n'est que la suite logique du recul des thèses défendues par Christian Levrat et ses camarades. Les autres avant les nôtres, l'adhésion à l'Union européenne, l'immigration sans contrôle ouverte même aux terroristes si chers à Cesla Amarelle, la nouvelle génération n'en veut plus. Mai 68 est à l'agonie, la jeunesse constate que nos valeurs, nos traditions, notre foi nous ont permis de traverser les siècles pour constituer ce qu'est la Suisse aujourd'hui, un pays qui mérite d'être défendu face à ces traitres qui voudraient tant nous soumettre à Juncker et à sa clique. L'exemple vient d'en-haut avec ce fameux accord cadre que le Conseil fédéral souhaite nous faire avaler. La majorité du gouvernement compte désormais sur Bruxelles pour imposer ses vues à la population suisse, ceci par la signature d'un traité colonial qui supprimerait l'idée même de démocratie directe. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si nombre de nos ministres se rendent régulièrement à Bruxelles pour y chercher leurs instructions, comme on l'a vu avec la non application de l'initiative du 09 février.

 

La révolution conservatrice est en marche et elle ira d'autant plus loin que la plus lourde pièce d'artillerie de la pensée unique tire ses derniers obus. Finalement, ne devrions-nous pas être reconnaissants à Alain Jeannet d'avoir lui-même précipité sa chute ?

 

La Côte-aux-Fées, le 29 janvier 2017                                  Yvan Perrin, président UDC-NE

13 commentaires

  1. Posté par Julie Rochat le

    L’Hebdo est donc resté 14 ans sous perfusion…. Bravo!! On aurait dû débrancher la machine (crousille) depuis déjà longtemps. M. Jeannet a fait preuve d’aveuglement mais surtout d’un entêtement stupide et borné, persuadé qu’il est de détenir la seule et unique Vérité. Voilà le résultat, un beau gaspillage mais ce monsieur ne se remettra jamais en question, ce sont les autres qui ne comprennent rien!!

  2. Posté par Cenator le

    Texte absolument magnifique (une fois de plus). J’aimerais que chaque professeur de littérature dans nos gymnases et collèges suisses romands fasse lire ce billet à ses élèves. Mais je rêve. Ils vont parler plutôt du dernier livre de Ziegler…

  3. Posté par Burnand le

    Vous avez raison M. Perrin : c’est bel et bien d’un aveuglement dont a fait preuve M. Jeannet. Certains collaborateurs lui ont dit et redit qu’il était trop à gauche mais il ne veut écouter personne. Socialo il est, socialo il restera. Comment se fait-il qu’il n’ait pas été remplacé depuis longtemps ? Maintenant c’est trop tard.

  4. Posté par Conrad hausmann le

    L’Hebdo touché et coulé resort cette demande: Il faut de l’argent public pour financer la presse ! Comme si la bilag ne suffisait plus pour intoxiquer à sens unique l’opinion dite publique.

  5. Posté par Dominique Schwander le

    Les élus d’extrême gauche et des élus du centre et de droite fascinés par la gauche, en interdisant aux médias de dire ce qui se voit, d’investiguer, de débattre pour chercher la vérité et de dénoncer, ont créé sournoisement une société liberticide, une dictature silencieuse et son troupeau de moutons et de piètres journalistes lâches, ignares, copieurs-colleurs et sans éthique professionnelle. L’Etat a promu les journalistes sans conscience, ces prostituées intellectuelles comme les appelait le 25 septembre 1880 John Swinton alors chef du « New York Times » et les a même subventionnés à la TV. Les journalistes avec conscience, comme Roger Köppel de la Weltwoche, sont devenus exception. C’est juste que les journaux des prostituées intellectuelles fassent faillite. Votons non pour Billag et refusons que nos impôts subventionne la presse.

  6. Posté par Arturus le

    Devinette : Qui à été le 1er socialiste ???
    Christophe Colomb : Il ne savait pas où il allait…. part pour les Indes et arrive en Amérique – et tout ça avec le pognon des autres !!!!!

  7. Posté par vengeur le

    Bravo M.Perrin, toujours justes et bien donnés vos commentaires. Et voici un autre commentaire vu sur 20mn, bien que je ne l’ai jamais fait ce dernier mérite une forte attention, je cite ;
    Aktos le 29.01.2017 07:33 via via Mobile Report dénoncer ce commentaire
    Cri d’alarme.
    En tant que secrétaire général de l’ABPS (Association des Bien-Pensants de Suisse ), je m’inquiète vivement du fait que la populace ne gobe plus tout rond ce qu’on lui dit et n’est même plus d’accord de payer un journal pour cela ! Aussi demandé-je à tous nos sympathisants de redoubler de discours moralisateurs, et leur rappelle nos mantras : – De gauche tu te prétendras, en capitaliste tu te comporteras. – De tes propres défauts, les autres tu accuseras. – Étrangers et réfugiés jamais tu ne fréquenteras, mais en leur nom tu parleras. – Ton argent tu garderas, que les autres paient tu exigeras. – Toujours tu insulteras, jamais tu n’argumenteras . – d’-iste ou -phobe, les autres tu traiteras. Tu mettras devant ( rac-, popul-, xéno- ) ce que dans la presse tu liras . – Jamais tu n’agiras, pour se fatiguer ou se salir les mains sur les autres tu compteras. – Journalistes et stars bling-bling tu adoreras, leurs opinions tu suivras. Merci d’appliquer strictement ces directives, et rappelez-vous que la bien-pensance et le politiquement correct sont en grand danger !

    De l’Art tout simplement…

  8. Posté par aline le

    Alain Jeannet n’a vraiment rien compris. Dans un interview avec le Tagesanzeiger il disait « Wir sind uns treu geblieben », nous sommes restés fidèle à nous. Vous avez raison, Monsieur Perrin, nous devrions être très reconnaissants à ce réd. en chef irresponsable. Le réd. en chef du Temps est d’ailleurs trempé dans la même sauce, donc la chute de ce torchon est en cours.

  9. Posté par P. Monnard le

    Et maintenant, c’est au tour de la RTS/SSR de goûter aux joies de l’économie de marché en se prouvant capables de produire des programmes que les gens désirent acheter
    ►de leur propre gré◄ et non par l’intermédiaire du butin Billag volé de leurs poches.

    NoBillag

  10. Posté par bigjames le

    Je me demandais comment on pouvait tenir si longtemps en étant en perte pendant plus d’une décennie ? Et ces journaleux ne bossaient pas pour Fr. 3000.- par mois, ça c’est certain.
    On attend impatiemment le prochain domino, qui ne saurait tarder.
    Que ceux qui avaient un abonnement à ce torchon fassent des dons aux Observateurs.ch, ils seront bien plus utile à la démocratie, et favoriseront la vraie information.

  11. Posté par fleeps le

    Paraît il que tous les journalistes sans exemption ont été engagés chez lotus, et ceci pour travailler sur le concept de diarrhée cérébral chronique

  12. Posté par It's only Rock 'n Roll le

    Yvan Perrin n’a pas perdu de sa verve. Bravo! J’ajouterais que le Temps, qui hébergeait apparemment l’Hebdo, traite les gens qui ne pensent pas comme eux de la même façon.

  13. Posté par Hotch le

    Je compatis à la douleur de ces pôôvres bôbôs (j’avais un lot de circonflexes à débarasser : c’est fait).
    J’ offre donc aux 100 premiers qui s’annonceront sur le site un rouleau de PQ qu’ils pourront venir chercher chez moi (sur présentation de leur carte du PS).
    Afin de ne pas trop perturber leurs habitudes, ce sera du « budget » deux couches, en espérant que l’agrément -déjà bien supérieur au(x) papier(s) de l’hebdo- les incitera à se mettre enfin au travail pour pouvoir s’offrir du 3 ou 4 couches molletonné.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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