JOURNAL DU MERCREDI 5 OCTOBRE 2016 : INSÉCURITÉ / CONTRÔLE AU FACIÈS : VRAI-FAUX PROBLÈME

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Les titres : Contrôle au faciès : vrai-faux problème – Macron attaque Juppé et Sarkozy – Alstom : voyage en absurdie – Wikileaks : 10 ans de révélations

Journal du mercredi 5 octobre 2016 : insécurité / contrôle au faciès : vrai-faux problème

Insécurité / Contrôle au faciès : vrai-faux problème

13 individus d’origine africaine ou maghrébine ont assigné l’Etat en justice reprochant à la police de faire des contrôles au faciès. En 2015, l’Etat avait déjà été condamné pour faute lourde à cause de ces contrôles jugés discriminatoires. Alexandre Rivet

Les Policiers sont-ils racistes ? Voilà la question qui se cache derrière le procès des contrôles au faciès. En effet, selon les plaignants, leur origine – maghrébine ou africaine – serait le point de départ de nombreuses discriminations de la part des forces de l’ordre qui procéderaient à plus de contrôles que pour des individus européens. En 2009, on constatait dans une étude menée par le CNRS et surtout l’Open Society Justice Initiative, financée par George Soros que les personnes noires ou arabes étaient contrôlées respectivement 6 et 8 fois plus que les Blancs. Pour autant, peut-on blâmer la police – au contact permanent avec les délinquants – de cibler leurs contrôles d’une manière ou d’une autre ? En France, les statistiques ethniques étant interdites, la prise en compte du caractère criminogène d’une population ne peut reposer que sur de l’empirisme.
Par ailleurs, on constate que la population musulmane est surreprésentée dans les prisons françaises. En effet, selon le député les Républicains, Georges Fenech, qui faisait référence au rapport sur les prisons du député Guillaume Larrivée, 60 % des détenus seraient musulmans dans les prisons. Pourtant, on compte à peine 5 millions de musulmans en France pour une population totale de 66 millions. En résumé, si moins 8 % de la population française est musulmane, elle représente 60 % des quelque 70 000 détenus en France.
Nous avons demandé à Jean-Yves Le Gallou, le président de la Fondation Polémia, si cette surreprésentation de la population musulmane dans les maisons d’arrêt françaises pouvait s’expliquer par les contrôles au faciès.

INTERVIEW : Jean-Yves Le Gallou – président de la Fondation Polémia

Jean-Yves Le Gallou a également déploré le manque d’indépendance de la justice trop souvent politisée et idéologisée.

INTERVIEW : Jean-Yves Le Gallou – président de la Fondation Polémia

Quoi qu’il en soit, les officines anti-racistes pourront bientôt se consoler ! Avec la prochaine manif pour tous du 16 octobre, la police va pouvoir, comme à son habitude, contrôler massivement les petits blonds pour rééquilibrer leurs chiffres.

Politique / Macron attaque Juppé et Sarkozy

Emmanuel Macron se taille un costume de présidentiable. En meeting mardi soir à Strasbourg, l’ancien ministre de l’économie s’est laissé pousser les ailes en attaquant de plein fouet les candidats de droite Juppé et Sarkozy. Floriane Jeannin

Et s’il n’y avait qu’un pas entre jeune premier aux dents longues et concurrent de François Hollande à la primaire de gauche ? A Strasbourg mardi soir, Emmanuel Macron a mis les pieds dans le plat. Au milieu d’un millier de personnes réunies dans une salle en forme d’arène, Emmanuel Macron, ne s’est pas gêné pour tacler les candidats Sarkozy et Juppé… et ce, sans s’interdire les attaques ad nominem. Il a d’abord fustigé l’ancien président, considérant qu’il ne devrait pas oser se représenter devant les Français après avoir délibérément dépassé le plafond des dépenses autorisées pour sa campagne. A Alain Juppé, l’ancien banquier a rappelé les condamnations judiciaires dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris en le traitant de donneur de leçon arrogant.
Au delà de rhabiller les candidats républicains pour l’hiver, l’idée d’Emmanuel Macron est surtout de s’affirmer comme potentiel candidat à la présidentielle en se mettant sur un pied d’égalité avec les autres concurrents. Le discours offensif vis à vis d’Alain Juppé et Nicolas Sarkozy permet également de sortir l’ancien locataire de Bercy de son image de jeune garçon trop policé. Strasbourg était également un galop d’essai pour le jeune loup de la finance. Actuellement crédité de 13 % d’intention de vote au premier tour s’il se présente, Emmanuel Macron sonde encore les opinions pour choisir le meilleur créneau et les “Macron Président !” entendus à Strasbourg ont dû le galvaniser.
Si aucun candidat socialiste ne semble pouvoir se distinguer aujourd’hui tant que François Hollande ne se déclare pas candidat à sa réélection, une place peut se libérer pour Emmanuel Macron, qui, quoi qu’il en soit, peinera à convaincre la gauche du parti. La conjoncture et le bilan catastrophique du quinquennat savonnent quoi qu’il en soit la planche du futur candidat de gauche. Ainsi serait-il peut-être plus prudent pour l’ancien ministre de l’Economie d’attendre 2022 en essayant d’exister durant le prochain quinquennat…

Economie / Alstom : voyage en absurdie

Le sauvetage de l’usine Alstom de Belfort vire au burlesque… la presse et l’opposition sont unanimes pour dénoncer l’achat de 15 rames TGV par l’Etat pour les faire rouler sur les lignes Intercités. Le pire, c’est que ce plan présenté par Manuel Valls pourrait bien être en plus totalement illégal. Natasha Koenigesberg

“Alstom, le bricolage de l’Etat suscite le tollé” à la Une des Echos, “électoralisme à grande vitesse” à la Une du Figaro, même Libération ironise en se demandant si “les zombies coréens peuvent sauver Alstom”, parce que le TGV d’Alstom est le héros d’un film d’horreur coréen, “Dernier Train pour Busan” film qui fait un tabac en Asie notamment, et pourrait aider à vendre des TGV à l’étranger… Non seulement l’achat de TGV par l’Etat, pour les faire rouler sur des lignes classiques, est critiqué, mais il est surtout complètement absurde… Un TGV coûte en effet deux fois plus cher à l’achat qu’un train classique… Et à l’usage, un TGV revient 30 % plus cher qu’un train classique…
Autrement dit, pour sauver 400 emplois pendant 2 ou 3 ans, l’Etat met 500 millions d’euros sur la table, ce qui fait revenir l’emploi sauvé à 1,2 million, mais en plus, il crée des dépenses inutiles supplémentaires sur des lignes qui n’en ont pas besoin, puisque la plupart des lignes intercités sont déjà déficitaires… C’est d’ailleurs pour cela qu’elles sont gérées directement par l’Etat, dans la cadre de sa mission d’aménagement du territoire….
Mais s’il n’y avait que cela… Pourtant, il y a encore plus grave : l’achat de TGV par l’Etat à Alstom est fort probablement illégal ! En effet, pour justifier que l’Etat ne soit pas passé par la procédure normale de l’appel d’offres pour acheter ces trains dont il n’a par ailleurs, pas besoin, Manuel Valls a évoqué le contrat cadre signé en 2007 entre Alstom, et la SNCF. Problème : justement, ce contrat a été signé entre Alstom et la SNCF ! Et s’il permet bien en théorie au transporteur d’acheter des trains sans appel d’offres pendant un temps limité, dans un cadre bien précis, après, justement un appel d’offres, cette faculté ne s’étend pas de droit à l’Etat, quand bien même la SNCF est une entreprise publique.
Nulle doute que Bruxelles, ou, à défaut, Angela Merkel, pour défendre les intérêts de Siemens, LE grand concurrent européen et mondial d’Alstom, ne laisseront pas passer ce train, ces trains, sans crier à la tromperie… La commission européenne pourrait aussi requalifier cet achat de trains inutiles en aide d’Etat déguisée… On le voit, à quelques mois de la présidentielle, l’exécutif voulait éviter un nouveau Florange, avec sa cohorte de licenciements et de départs anticipés à la retraite… Mais avec Belfort, c’est surtout une preuve supplémentaire de l’incompétence et de l’amateurisme inégalé de ce gouvernement… preuve qui vient s’ajouter au dossier déjà lourdement chargé du désastre économique provoqué par le passage de François Hollande à l’Elysée.

International / Wikileaks : 10 ans de révélations

Le site lanceur d’alerte Wikileaks fête sa première décennie ! Mardi, lors d’une conférence de presse à Berlin, son fondateur Julian Assange, filmé par vidéoconférence depuis son lieu d’exil à l’ambassade d’Equateur de Londres, est revenu sur les 10 millions de documents révélés depuis sa création. L’ancien hacker a également promis des informations sur l’élection présidentielle américaine. Pierre Bergerault

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Une vidéo conférence pour raison de sécurité. L’implication de Julian Assange dans l’élection américaine l’a obligé à ne pas s’exprimer depuis le balcon de l’ambassade d’Equateur à Londres comme à son habitude. En témoigne sa publication de lundi d’une phrase d’Hillary Clinton en 2010 alors qu’elle était secrétaire d’Etat demandant si Julian Assange pouvait être abattu par un drône. Après la publication cet été de plusieurs courriels du parti démocrate montrant qu’Hillary Clinton avait été favorisée par les cadres du parti, l’ancien hacker a affirmé détenir d’autres informations sur l’ancienne première dame. Julian Assange est par ailleurs visé par une étrange affaire de viol en Suède dans laquelle il doit être entendu comme témoin. C’est pour cette raison qu’il a décidé de se réfugier à l’ambassade d’Equateur de la Capitale anglaise pour échapper à son extradition vers les Etats-Unis. Il sera toutefois auditionné le 17 octobre dans les locaux de l’ambassade.
Le fondateur de Wikileaks a également rappelé l’objectif de son projet participatif : “s’attaquer au complexe des médias de gauche et ramener l’intégrité dans le journalisme et en Amérique”. En effet, depuis 10 ans, Wikileaks a publié 10 millions d’informations concernant des affaires sensibles. A chaque fois, les scoops sont attaqués sur la forme et rarement sur le fond. Si les ennemis de Wikileaks estiment qu’il est alimenté par Moscou pour aider Donald Trump dans sa course à la Maison Blanche, des ténors républicains ont pourtant appelé à son assassinat.
Parmi les principaux faits d’armes du media lanceur d’alertes, citons les révélations sur la pratique de la torture de la prison américaine de Guantanamo en 2008, les rapports sur la guerre en Irak avec le nombre de civils tués, ou encore la publication de plusieurs chapitres de négociations sur le Traité transatlantique. Enfin, Julian Assange a annoncé qu’il allait recruter jusqu’à 100 journalistes pour continuer les publications. A quelques semaines du verdict de l’élection américaine, la tension est montée d’un cran et il est probable que les pressions subies par le hacker soient de plus en plus fortes. Quoi qu’il en soit, Wikileaks a déjà prouvé sa détermination en bravant les mises en garde, pour ne pas dire les menaces de mort et tout porte à croire que les révélations viennent crescendo… Les prochaines pourraient donc bel et bien provoquer un véritable séisme dans la course à la Maison Blanche.

L’actualité en bref

Quand le désespoir conduit des Français au suicide. Un couple a été retrouvé pendu lundi après-midi à Villejuif, dans le Val-de-Marne. Avant de commettre le geste fatal, l’homme de 59 ans et sa compagne de 48 ans ont expliqué dans une lettre qu’ils ne pouvaient plus payer leur loyer. Comme il est d’usage après un suicide, la police mènera une enquête pour en déterminer les circonstances, celles-ci semblent pourtant claires. Rappelons que la France est le pays européen où le taux de suicides est le plus élevé, entre 10 et 11 000 personnes mettent fin à leur jour chaque année.

Le Pen face au FN, acte IV. Ce mercredi, Jean-Marie Le Pen avait rendez-vous au Tribunal de Grande Instance de Nanterre. Après déjà trois audiences qui l’avaient conforté pour conserver son titre de président d’honneur, c’est désormais sur son exclusion du Front National que la justice se prononcera. Pour l’avocat du Front National, Wallerand de Saint Just, “le dossier est bétonné et le FN devrait obtenir gain de cause. Pour Jean-Marie Le Pen en revanche, son exclusion est entachée d’irrégularités. A l’occasion du colloque de Synthèse Nationale, nous avons interrogé le fondateur du FN sur ses attentes et sur les décisions qu’il prendra à l’égard du parti en tant que président de Cotelec, l’organisme finançant les campagnes du FN :

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“Si vous estimez être citoyen du monde, vous êtes citoyens de nulle part”. Voilà ce qu’a déclaré le premier ministre anglais Theresa May ce mercredi avant son discours de politique générale à la conférence du Parti conservateur. Un discours adressé aux classes ouvrières pour dénoncer les prétendues “élites” critiquant ces millions d’Anglais patriotes opposés à l’immigration. Theresa May a par ailleurs annoncé vouloir réparer le libre marché et les entreprises pour imposer les mêmes règles à tous.

Nouveau succès pour le camp Trump ! Une semaine après le débat entre les deux prétendants à la Maison Blanche, leurs colistiers se sont affrontés selon les mêmes règles… Le bras droit de Trump, Mike Pence, a dominé Tim Kaine, colistier de Clinton, avec un discours conservateur bien rodé. Pence a ainsi dû se contenter de limiter les dégâts en parant les attaques et l’agressivité de son adversaire. Le deuxième débat entre les candidats Trump et Clinton aura lieu le dimanche 9 octobre à Washington.

C’est la fin de notre édition ! Dans un instant, notre “Zoom” du jour. En septembre 2014, le brigadier-chef Sébastien Jallamion publie, sur un compte privé Facebook, 7 photos dénonçant les assassins d’Hervé Gourdel, un guide de montagne décapité par des djihadistes en Algérie. Dénoncé par une collègue à sa hiérarchie, une enquête administrative est lancée pour un possible manquement à l’obligation de réserve. Pendant un an, les machines administratives et judiciaires s’emballent. Victime et bouc émissaire de la nécessaire “lutte contre l’islamophobie”, le policier est suspendu de ses fonctions pour 2 ans, privé de son salaire et de ses droits. En appel, sa condamnation le conduit à la révocation de la police nationale. Depuis 2 ans, Sébastien Jallamion qui n’a jamais caché son engagement patriote, se bat seul pour faire reconnaître ses droits, confondre ses accusateurs mais aussi ses agresseurs qui, un soir d’avril 2016, l’ont frappés et grièvement blessés. Se battre pour retrouver dignité et vérité… l’honneur d’un brigadier-chef.

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Ce soir, retrouvez un nouveau numéro de Livre-Libre. Gilbert Collard recevra le professeur d’histoire-géographie Gilles Ardinat pour présenter la réédition de son ouvrage à succès :”Comprendre la mondialisation en 10 leçons”.

Egalement au programme :“Perles de culture”. Anne Brassié vous conseille les films “Eternité”, “Franz” et “Le fils de Jean”. Elle recevra ensuite Bernard Gantois pour la présentation de son ouvrage “La saga des Louis” puis Françoise Monestier qui reviendra sur l’exposition Jacques Chirac au Musée du Quai Branly à Paris.

Et tout de suite après le JT, une nouvelle chronique de la France de Campagnol avec Christian Combaz. Quant à nous, on se retrouve demain. Merci de votre fidélité, bonsoir !

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