Laurence Rossignol condamnera-t-elle Simone Veil ?

Michel Garroté
Politologue, blogueur
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Michel Garroté - Récemment, la ministre totalitaire et commissaire politique Laurence Rossignol a lancé un amendement liberticide et halluciné qui vise, soit-disant, à sanctionner les sites Internet qui, sous couvert d’une présentation neutre et objective, seraient, dit-elle, des "paravents de groupes anti-IVG qui veulent dissuader les femmes qui souhaitent recourir à l’IVG" (cette première allégation est complètement débile). Or, dit-elle, les manipulations, les informations faussées délivrées sur des sites qui se font passer pour neutres portent atteinte au libre choix des femmes (cette deuxième allégation, elle aussi, est complètement débile ; la France est-elle devenue une deuxième Corée-du-Nord ?).
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A ce propos, le site Internet catholique conservateur Le Salon Beige signale que le billet récemment publié par Thibaud Collin sur son blog est intéressant à double titre, par son contenu d'abord mais aussi car il permet de se replonger dans la Loi n° 75-17 du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de la grossesse (dit loi Veil) ainsi que dans le discours prononcé par Simone Veil le 26 novembre 1974. C'est édifiant de voir à quel point la situation a empiré.
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Voici quelques extraits du discours de Simone Veil qui pourraient presque désormais justifier sa présence à la prochaine Marche pour la Vie (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : "La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. Il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu'en cas de nécessité et selon les conditions définies par la présente loi" [Article n°1 de la loi]. "Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolérer sans qu’il perde ce caractère d’exception, sans que la société paraisse l’encourager ? C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame.
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C’est pourquoi, si le projet qui vous est présenté tient compte de la situation de fait existante, s’il admet la possibilité d’une interruption de grossesse, c’est pour la contrôler et, autant que possible, en dissuader la femme. Le deuxième absent dans ce projet pour beaucoup d’entre vous sans doute, c’est le père. La décision de l’interruption de grossesse ne devrait pas, chacun le ressent, être entreprise par la femme seule, mais aussi par son mari ou son compagnon. Je souhaite, pour ma part, que dans les faits il en soit toujours ainsi. Enfin, le troisième absent, n’est-ce pas cette promesse de vie que porte en elle la femme ? Je me refuse à entrer dans les discussions scientifiques et philosophiques dont les auditions de la commission ont montré qu’elles posaient un problème insoluble.
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Plus personne ne contexte maintenant que, sur un plan strictement médical, l’embryon porte en lui définitivement toutes les virtualités de l’être humain qu’il deviendra. Tout en évitant d’instituer une procédure qui puisse la détourner d’y avoir recours, le projet prévoit donc diverses consultations qui doivent la conduire à mesurer toute la gravité de la décision qu’elle se propose de prendre. Cette tâche de dissuasion et de conseil revient au corps médical de façon privilégiée. Il va sans dire que nous souhaitons que ces consultations soient le plus diversifiées possible et que, notamment, les organismes qui se sont spécialisés pour aider les jeunes femmes en difficulté puissent continuer à les accueillir et à leur apporter l’aide qui les incite à renoncer à leur projet.
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Ensuite, l’interruption de grossesse ne peut être pratiquée que par un médecin. Mais il va de soi qu’aucun médecin ou auxiliaire médical ne sera jamais tenu d’y participer. Si l’on s’en tient aux principes généraux de la Sécurité sociale, l’interruption de grossesse, lorsqu’elle n’est pas thérapeutique, n’a pas à être prise en charge. Faut-il faire exception à ce principe ? Nous ne le pensons pas, car il nous a paru nécessaire de souligner la gravité d’un acte qui doit rester exceptionnel. Ce qu’il faut aussi, c’est bien marquer la différence entre la contraception qui, lorsque les femmes ne désirent pas un enfant, doit être encouragée par tous les moyens et dont le remboursement par la Sécurité sociale vient d’être décidé, et l’avortement que la société tolère mais qu’elle ne saurait ni prendre en charge ni encourager.
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Rares sont les femmes qui ne désirent pas d’enfant ; la maternité fait partie de l’accomplissement de leur vie et celles qui n’ont pas connu ce bonheur en souffrent profondément. Si la loi est générale et donc abstraite, elle est faite pour s’appliquer à des situations individuelles souvent angoissantes ; que si elle n’interdit plus, elle ne crée aucun droit à l’avortement (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Il est vrai que personne ne peut éprouver une satisfaction profonde à défendre un tel texte : personne n’a jamais contesté, et le ministre de la Santé moins que quiconque, que l’avortement soit un échec quand il n’est pas un drame. Alors, Laurence Rossignol condamnera-t-elle Simone Veil ?
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://philosophe-chretien.blogs.la-croix.com/ivg-les-pierres-crieront/2016/09/29/
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Un commentaire

  1. Posté par Renaud le

    En quelques années on est passé d’une société libérale qui ne pénalise pas l’IVG tout en affirmant que c’est un drame, à une société perverse qui proclame un « droit fondamental » à l’IVG (2014), c’est à dire un droit fondamental au meurtre d’un être humain.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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