JOURNAL DU MERCREDI 28 SEPTEMBRE 2016 : POLITIQUE / BUISSON – SARKOZY : LES LIAISONS DANGEREUSES

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Journal du Mercredi 28 septembre 2016

Politique / Patrick Buisson-Sarkozy : les liaisons dangereuses

La guerre des ex est lancée ! Patrick Buisson, l’ancien conseiller de l’ancien président, se lâche dans un livre brûlot. La Cause du peuple, tant attendue de l’éminence grise de l’Elysée paraîtra jeudi. Des morceaux choisis ont déjà filtré dans la presse. De quoi mettre le candidat Sarkozy en difficulté. Floriane Jeannin

Cynisme, sarcasmes, bougeotte, au fil des pages rédigées par Patrick Buisson, Nicolas Sarkozy n’est pas épargné. Pourtant, la collaboration des deux hommes avait bien commencé. Dès 2005, l’actuel patron de la chaîne Histoire du groupe TF1 avait l’écoute de celui qui allait succéder à Jacques Chirac. Favorable à une ligne de droite décomplexée, il apportera l’Elysée sur un plateau à Nicolas Sarkozy en 2007. Patrick Buisson révèle également l’opinion plutôt positive de l’ancien président quant au Front National. Ainsi, dans “La cause du peuple”, on apprend qu’en 2007, Nicolas Sarkozy aurait favorisé l’obtention des parrainages nécessaires pour que le Front National puisse se présenter à la présidentielle.
Il se serait également dit prêt à une rencontre avec Jean-Marie Le Pen, conscient que la ligne du Front National était plébiscitée par beaucoup de Français. L’ouvrage livre également son lot de phrases incisives. Ainsi, Nicolas Sarkozy verrait Jacques Chirac comme le pire président de la 5e République. Ce dernier aurait tenté de faire signer un contrat “fumeux” à l’ancien maire de Neuilly avec l’Arabie Saoudite.
François Fillon en prend également pour son grade. En 2010, alors que le premier ministre allait inaugurer la mosquée d’Argenteuil, Nicolas Sarkozy aurait commenté la visite en ajoutant qu’il n’avait qu’à se rendre au prochain Conseil des ministres avec des babouches et un tapis de prière. A cela s’ajoutent des scories cinglantes telles que la noisette dans la tête de Christian Estrosi ou la laideur de Gérard Larcher, trop flagrante pour lui permettre d’atteindre un poste de ministre.
Si ces révélations de couloir ne semblent pas de grande importance, ni d’un impact capital, le récit des émeutes pendant le CPE est plus préjudiciable. Selon Patrick Buisson, lorsque Nicolas Sarkozy était ministre de l’intérieur de Chirac, il aurait délibérément laissé déraper les manifestations et les agressions tout en informant la presse afin de manipuler l’opinion publique qui voyait là l’arrivée de sauvages sur la Capitale.
Finalement, à la manière de Philippe de Villiers, dans “Le moment est venu de dire ce que j’ai vu”, Patrick Buisson livre des secrets d’alcôves politiques avec un talent narratif qui n’ôte rien aux saillies incisives qui souvent, prêtent à rire… jaune. Si la collaboration entre Buisson et Sarkozy s’est interrompue brutalement avec l’affaire des écoutes, l’amertume supposée de l’ancien conseiller, montée en épingle par les media, n’est pas si évidente. Eloigné du pouvoir, il livre les secrets d’un homme qui a côtoyé le sommet de l’Etat plusieurs années durant et présente un Nicolas Sarkozy cynique et donc terriblement humain…

Economie / Les prévisions de déficit intenables

Le budget de l’Etat 2017 va être l’occasion d’une belle bataille à l’Assemblée nationale… Le gouvernement promet qu’il va parvenir à passer sous la barre des 3 % de déficit public, à 2,7 %. Mais quand on regarde de près, on découvre surtout qu’il devrait dépenser 7,4 milliards de plus que cette année… Comment faire baisser le déficit en augmentant la dépense publique ? Avec plus d’impôts évidemment. Décryptage Natasha Koenigsberg

Improbable affirme le Haut conseil des finances publiques… Artifices comptables dénonce la Cour des Comptes.., Bricolage, bidouillage, bidon, clament les candidats à la primaire de droite, à l’unisson… Manifestement, personne ne croit au Budget 2017 que Michel Sapin a présenté officiellement, mercredi 28 septembre… Un budget dans lequel le déficit de l’Etat ne baisse que de quelques centaines de millions d’euros, par rapport à 2016.. Le déficit atteint donc toujours près de 70 milliards d’euros… et pourtant, et pourtant, le gouvernement affirme parvenir l’an prochain à passer sous la barre des 3 % de déficit public, le fameux critère de Maastricht, et vise même un ambitieux 2,7 %. Comment parvenir à cette prouesse ? En bidouillant, effectivement.
Michel Sapin, le nouveau ministre de l’Economie et des Finances…“un ministre plein”, depuis le départ d’Emmanuel Macron, a en effet intégré au Budget 2017 certaines recettes fiscales qui auraient dû figurer dans le budget 2018, mais qu’il comptabilise en avance, pour gonfler les recettes…. C’est cet artifice comptable que la Cour des Comptes a dénoncé à plusieurs reprises ces dernières semaines… résultat, les recettes du Budget 2017 augmentent de plus de 4 milliards d’euros.
Autre ficelle, le pacte de responsabilité, qui remplace le CICE, n’aura d’effet que sur le budget 2018 encore une fois… Et voila 5 milliards d’euros supplémentaires qui disparaissent des dépenses de l’an prochain, remplacées par d’autres, des promesses électorales, chiffrées à au moins 15 milliards d’euros. Si l’on ajoute le fait que Gilles Carrez, le président de la Commission des Finances à l’assemblée, affirme que 12 à 13 milliards de dépenses promises par François Hollande ne figurent pas dans le Budget présenté par le gouvernement, on comprend bien que celui ci est d’abord et avant un projet de campagne, destiné à démontrer que le quinquennat du président sortant s’achève sur de bons résultats…
Pas de chance : du côté du chômage, la claque monumentale des chiffres d’août, avec 50 000 chômeurs en plus en un seul mois, devrait être suivie d’une autre dégradation des chiffres du chômage en Septembre, qui est toujours un mauvais mois sur le front de l’emploi… Quant au Budget, il y a peu de chance que tant l’opposition, que les frondeurs, à l’Assemblée, ne fassent de cadeau à Manuel Valls, Michel Sapin, et, en toile de fond, le président… C’est à un décorticage en règle des astuces comptables que l’on devrait assister ces prochaines semaines…. décorticage, voire, autopsie. Mais rassurez-vous, que le déficit passe ou non sous la barre des 3 %, qu’il soit de 70 ou 90 milliards, une chose est sûre : ce sont toujours les contribuables français paieront.

Politique / Écologistes, une primaire pour rien

A côté des très médiatiques primaires à droite et à gauche, les écologistes tentent de faire entendre leur voix… non sans peine. Europe Ecologie-Les Verts voudrait avoir un candidat qui pèse mais cela semble presque inimaginable vu l’histoire du parti et son isolement électoral. Après un premier débat mardi soir, aucune personnalité ne semble vraiment apte à incarner une alternative à gauche. Edouard Decoster

Un débat qui tourne à la discussion entre copain ! C’est le curieux spectacle qu’ont donné les écologistes lors de leur débat télévisé de mardi soir. Si les primaires de la droite et de la gauche donne lieu à de vifs échanges, les écologistes jouent eux la carte de la “primaire apaisée”. Seul problème : elle ne passionne pas les foules. En effet, parmi les 4 candidats : Yannick Jadot, Michèle Rivasi, Karima Delli, tous députés européens, seul l’ancien ministre du logement Cécile Duflot est connu du grand public. Une problématique sans importance vu l’intérêt des Français pour cette primaire ouverte prévue pour fin octobre.
Le débat n’a pas fait éclore de grandes divergences entre les candidats. Cécile Duflot propose le passage aux 32 heures, jugeant que les 35 heures ont été favorables à l’économie. De son côté, Yannick Jadot veut créer un FBI européen. En revanche, ils se sont tous entendus sur un revenu de base allant de 500 à 1 000 €, la lutte contre le nucléaire et le diesel ainsi que sur la légalisation du cannabis. Autre point de convergence : la critique des socialistes au pouvoir. Pour Cécile Duflot, les Verts doivent partir seuls à la conquête du pouvoir. Karima Delli estime pour sa part que les écologistes n’ont plus besoin du grand frère socialiste… Un peu présomptueux quand on sait qu’EELV revendique à peine 6 000 adhérents…
Une assurance déconcertante face à leurs alliés historiques que sont les socialistes. En réalité, les écologistes devront faire profil bas s’ils veulent obtenir des places aux prochaines législatives et à moyen terme s’ils veulent survivre. En recrutant Jean-Vincent Placé et Emmanuelle Cosse, François Hollande a en effet joué un bien mauvais tour aux Verts qui en plus de leurs effectifs clairsemés de militants, ils ont vu leurs principales têtes d’affiche s’envoler.
Au-delà de la situation catastrophique du parti, le choix de prendre part à l’élection présidentielle est étonnant. Le meilleur score des écologistes à un tel scrutin remonte à 2002 avec 5,25 % des voix pour Noël Mamère dont la cote de sympathie dans la famille politique était bien supérieure aux actuels candidats. Dogmatique, sectaire et maintenant groupusculaire, orphelin de Daniel Cohn Bendit et en rupture avec Nicolas Hulot qui aurait pu leur permettre de flirter avec les 10 %, les écologistes vont droit de le mur mais ils y vont sereinement !

Social / Loi Sapin 2, la fin du refuge dans les assurances vie

Une épée de Damoclès pèse les assurances vie. Alors que la loi Sapin 2 est revenue à l’Assemblée ce mercredi, un amendement prévoit de bloquer les mouvements sur l’ensemble des contrats en cas de crise financière ou de remontée brutale des taux d’intérêts. Pierre Bergerault

Les assurances vie, valeurs refuge, c’est bientôt terminé ! Selon un amendement du projet de loi Sapin 2, le Haut conseil de stabilité financière pourrait suspendre ou retarder pour 3 mois, les retraits sur l’ensemble des contrats en cas de crise. L’objectif serait d’éviter que les épargnants ne créent une panique bancaire en se précipitant pour retirer leurs avoirs. Problème, personne ne donne une définition claire de ce qu’est une crise.
Le rapporteur du texte de loi, le député PS Romain Colas, assure que l’intention est de préserver la stabilité des compagnies d’assurance vie. Pourtant, pour le président de l’Association d’épargne et de retraite, Gérard Bekerman, “les effets de cette intention sont techniquement erronés, socialement dangereux et politiquement funestes” puisqu’elle ne prend pas en compte les aléas de la vie comme le décès d’un proche ou un licenciement. Mais Bercy a expliqué ce mercredi qu’il allait assouplir l’amendement en cause pour permettre au Haut conseil de stabilité financière de tenir compte des cas exceptionnels. Gérard Bekerman s’est félicité de cette concession mais prône toujours l’abrogation de l’amendement invoquant la capacité des compagnies d’assurance vie à faire face à une crise financière ou à une remontée des taux d’intérêts. Si pour le député PS, le capital de l’épargnant doit être garanti grâce aux gardes fous mis en place, il explique, et c’est bien tout le problème, qu’il est quasi-impossible qu’une décision contraire aux intérêts des clients soit prise. Autre mesure dénoncée par les épargnants, en cas de remontée des taux, les assureurs pourront jouer sur les rendements d’une année à l’autre en stockant jusqu’à 15 % des bénéfices. Ces 15 % seraient redistribués aux contractants dans un délai maximum de 8 ans. Avec la baisse des taux rémunérateurs du Livret A et du PEL, c’est tout simplement la mort de l’épargne que les socialistes entérinent.

L’actualité en bref

– Le journal La Croix s’érige en redresseur de tort ! Le quotidien de gauche du groupe Bayard s’apprête à diffuser, auprès de ses 74 000 abonnés, un livret d’une centaine de pages les invitant à “réfléchir” s’ils étaient tentés par le vote Front national. Si la direction refuse d’apparenter cette opération à une croisade anti-FN, elle se déclare toutefois heurtée lorsqu’elle entend certains de ses lecteurs se dire “pourquoi pas le Front national”. La Croix s’interroge donc sur la progression de ce vote parmi les catholiques français. En effet, lors des dernières régionales, 32 % de cet électorat s’est porté sur le parti patriote.

– Amnésie pour Yamina Benguigui. Après Thomas Thévenoud, l’ancien secrétaire d’Etat aux démêlés avec le fisc, c’est au tour de Yamina Benguigui, l’ex-ministre à la francophonie sous François Hollande. Cette dernière vient d’être condamnée en appel à un an d’inéligibilité, 2 mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende pour des omissions dans ses déclarations de patrimoine et d’intérêts. Lors de la précédente audience, le 30 août dernier, elle a expliqué s’être parfois trouvée sans réponse face aux difficultés posées par ses déclarations de patrimoine.

– Les trouples font des petits… Le premier bébé avec “3 parents” est né. Cette naissance a été rendue possible par une technique controversée : le “remplacement mitochondriale”, également appelé “fécondation in vitro à 3 parents”. Il s’agit d’utiliser l’ADN de 3 personnes : celui du père et de la mère biologiques, mais aussi d’une “donneuse saine”. La mère, porteuse du gène de la maladie dite de l’encéphalomyopathie nécrosante, souhaitait que son enfant soit assuré de ne pas en être atteint.

– Les transgenres s’invitent dans les séries télévisées ! La culture des séries américaines est le premier lieu d’influence de l’audiovisuel. Le lobby LGBT l’a bien compris et se sert sans modération de ce canal pour faire passer ses combats “sociétaux”. Dernier “coup” en date, l’apparition pour la première fois d’un enfant transgenre, âgé de seulement 8 ans, dans une série à succès et au nom évocateur de “Modern family”. Le petit garçon jouera son propre rôle dans la série. Pour le moment, aucune association de défense de l’enfance ne s’est manifestée.

C’est la fin de notre édition ! Dans un instant, un nouveau numéro de Livre-Libre. Les professeurs ont toujours plus ou moins l’occasion de s’apercevoir qu’ils sont les pions insignifiants d’un système hiérarchique dont la finalité les dépasse. Des inspecteurs d’académie, au nom du pédagogisme et du conformisme, peuvent noter les enseignants, faire ou défaire des carrières, “dézinguer” des contenus pédagogiques ou des méthodes. Tout cet univers est hautement politique. On y découvre le poids des idéologies mais aussi l’action de certains puissants lobbies. Pierre Duriot est professeur des écoles spécialisées, journaliste et écrivain. Il est interrogé par Gilbert Collard sur son dernier ouvrage :”Haro sur les profs, du côté obscur de l’éducation” publié aux Editions Godefroy de Bouillon.

Et ce soir, retrouvez “Perles de culture”. Anne Brassié vous conseille les films “Comancheria”, “Frantz” et “Le fils de Jean”. Elle recevra ensuite le peintre japonais Ryoto Oishi dont les œuvres seront exposées aux Archives nationales du 1er au 15 octobre. La spécialiste du patrimoine Françoise Monestier évoquera enfin la question de la transition énergétique approfondie par Ségolène Royal.

Et tout de suite après le JT, une nouvelle chronique de La France de Campagnol avec Christian Combaz.

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