JOURNAL DU MERCREDI 31 AOÛT 2016 : EDITION SPÉCIALE RENTRÉE

 

Journal du Mercredi 31 août 2016

Edition spéciale / Bonnet d’âne pour la réforme de N. Belkacem

 

Demain, ils n’y couperont pas, nos bambins reprendront le chemin de l’école pour la rentrée ! Une rentrée scolaire en eaux troubles pour le gouvernement ! L’entrée en vigueur de la réforme du collège et des nouveaux programmes du CP à la 3ème continue de faire enrager les syndicats d’enseignants. Pierre Bergerault

 

Charlemagne doit se retourner dans sa tombe ! Jeudi, jour de rentrée scolaire, les élèves du primaire et du collège seront soumis à l’idéologie du ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem. Présentée au printemps 2015, la réforme du collège faisait déjà grincer des dents et ça continue. Premier sujet de mécontentement, elle introduit un « enseignement pratique interdisciplinaire ». En clair, plusieurs disciplines seront enseignées lors du même cours. Nombres d’enseignants y voient un nouveau signe du nivellement par le bas, souvent reproché à la gauche.

En matière de langues, “tout est fait en dépit du bon sens”. Les nombreux élèves qui peinent avec le français devront apprendre une seconde langue vivante dès la 5ème, au lieu de la 4ème actuellement. A l’inverse, pour ceux qui n’ont pas de problèmes avec le français, une partie des classes bilangues, dès la 6ème, sera supprimée. Le latin et le grec passent également à la trappe… au profit d’un cours intitulé « langues et cultures de l’antiquité ». Selon le ministère, les élèves étaient trop peu nombreux pour les options. Pour réduire encore un peu plus les enseignements de base, un accompagnement personnalisé sera organisé pendant les heures de cours et non pas en dehors comme jusqu’à maintenant.

Parmi les grandes nouveautés de la rentrée figurent également le changement des programmes du CP à la 3ème instaurés en 2008. La démission de plusieurs membres du Conseil supérieur des programmes, qui ont critiqué le manque d’indépendance, a retardé d’un an leur entrée en vigueur. Même le très consensuel Jack Lang a dénoncé une « instance soviétiforme » inutile. Résultat, les programmes ne seront plus annuels mais étalés sur un cycle de 3 ans. Ainsi, un élève de CP qui n’a pas acquis un savoir n’aura plus à redoubler car il pourra l’approfondir en CE1 et CE2. De plus, à l’âge de 16 ans, un élève devra avoir intégré un socle commun de connaissances, de compétences et de culture réunis au sein de 5 thèmes dont les noms sont calqués sur le nouveau jargon pédagogique. Parmi eux, on peut citer les « représentations du monde et de l’activité humaine ».

Face à cet empilement de réformes, les enseignants ressentent de la lassitude alors que le mépris pour leur profession est toujours aussi prégnant. Une intersyndicale a donc appelé à manifester le 8 septembre pour réclamer un moratoire. Leur ministre de tutelle a tenté d’en finir avec ce qu’elle qualifie de « polémiques stériles » :

 

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Les activités périscolaires posent également des problèmes. En effet, le personnel, difficile à recruter, semble à peine formé pour encadrer des enfants… et les villes, contraintes de faire face à cette nouvelle réforme, recrutent comme elles le peuvent. Les rares candidats sont ainsi à peine triés. Alors qu’une affaire de pédophilie avait éclaté l’an dernier avec Romain Farina, un directeur d’école à Villefontaine dans l’Isère, qui abusait des élèves alors qu’il était déjà connu de la police, ce manque de sélection dans l’encadrement pourrait avoir des conséquences désastreuses.

 

Edition spéciale / Manuel d’histoire équilibrée

 

Et face à cette réforme inique, des ripostes et des initiatives de plus en plus nombreuses sont mises en place. C’est le cas de la fondation Aristote qui publie un nouveau manuel d’histoire pour les classes de 5e, 4e et 3e.

 

“L’Histoire ne s’apprend pas par coeur, elle s’apprend par le coeur”, cette citation d’Ernest Lavisse est le leitmotiv du nouveau manuel d’histoire de Dimitri Casali. Publié aux éditions de la martinière avec la Fondation Aristote, ce livre pédagogique préfacé par l’ancien ministre de l’Education Jean-Pierre Chevènement est une mine d’or. Grâce à une vaste équipe de contributeurs, il propose aux élèves une histoire délestée de l’idéologie dominante. L’auteur de l’ouvrage, l’historien Dimitri Casali nous révèle comment il a voulu réaliser ce livre.

 

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Edition spéciale / Le risque terroriste

 

Au delà de l’idéologie qui pèse sur l’école, une autre menace de poids se présente pour la rentrée, le terrorisme. En effet, les magazines et images de propagande de l’Etat Islamique ont à plusieurs reprises désigné les écoles comme des cibles potentielles. Alexandre Rivet.

 

La menace pèse depuis longtemps et, fort heureusement, les foudres de Daech ne se sont pas encore abattues sur les écoles françaises. Pourtant, dès décembre 2015, les terroristes annonçaient leurs velléités de tuer des enseignants. Symbole de la République et de la démocratie française, avec ce qu’elle a de bon et de moins bon, les écoles constituent des cibles de choix pour les djihadistes. Toujours en quête d’instiguer la terreur, les meurtres d’enfants constituent sans doute le paroxysme de leur violence. Sur le terrain, en Syrie, en Irak ou en Libye, envoyer des enfants chargés de ceintures explosives n’a jamais posé de cas de conscience à Daech. Au contraire ! Ils jouent sur l’innocence représentée par les enfants… tant pour en faire des victimes que pour les transformer en bourreaux manipulés. Alors que l’on se souvient encore de la respiration retenue pendant la prise d’otages dans une crèche à Neuilly, dans les Hauts-de-Seine en 1993, l’idée qu’une école puisse subir une attaque à la mesure de celle du Bataclan fait froid dans le dos.

Mais comment parvenir à une sécurisation de ces lieux ? Déjà éreintés par le plan Vigipirate, les militaires sont à cran et les effectifs ne sont pas extensibles. La protection des plus de 63 000 écoles s’annonce impossible. Face à cette évidence, le gouvernement ne peut faire qu’une prévention plus proche de la méthode Coué que de la préparation d’une population en guerre. Les entrées des établissements devraient être surveillées et mieux protégées… toutefois, là encore, le problème d’effectifs limite la portée de cette mesure. D’ailleurs, de plus en plus d’écoles privées, notamment celles de confession juive, font appelle à des services de sécurité privé. Les enseignants devront quoi qu’il en soit se charger de préparer leurs élèves à se protéger en cas d’attaque avec un plan particulier de mise en sécurité… à la manière d’une alerte incendie. Trois exercices de simulation d’attentat seront organisés chaque année et les élèves seront sensibilisés aux gestes de secours dès la maternelle.

Pour finir, dans la circulaire conjointe des ministères de l’Education nationale et de l’Intérieur, une vigilance toute particulière est demandée aux personnels éducatifs pour veiller sur les possibles cas de radicalisation… De là à considérer que la menace pourrait venir de l’intérieur, il n’y a qu’un pas !

 

L’actualité en bref

 

Le budget pour la rentrée scolaire augmente de 2 % ! C’est ce qui ressort d’une étude de la Confédération syndicale des familles. Ainsi, l’achat des fournitures pour un élève de CP coûte en moyenne 151 euros, 338 euros pour un élève de 6ème et 406 euros pour un lycéen en seconde. En cause, l’avènement du numérique et la sempiternelle omniprésence des marques. Problème, l’allocation de rentrée scolaire versée aux familles modestes, elle, n’augmente pas et sa modulation d’un niveau à l’autre non plus. Entre un enfant en primaire et un élève de lycée, la variation est de 33 euros alors que l’écart pour les dépenses et de 257 euros.

 

Des classes toujours aussi surchargées. Les créations de postes d’enseignant ont bien permis d’ouvrir des classes dans les zones les plus peuplées, de multiplier le nombre de remplaçants déjà en surnombre avant 2012 et de créer les nouveaux dispositifs de Najat Vallaud-Belkacem dans l’éducation prioritaire. Mais elles n’ont pas pu agir sur la taille des classes dans les établissements ordinaires, majoritaires sur le territoire, créant de fait une ségrégation sociale au nom de la sacro-sainte discrimination positive.

 

Nouvelle charge socialiste contre la famille ! Le statut d’ayant droit de votre mari assuré social, c’est terminé depuis l’entrée en vigueur d’un décret le 17 juillet. Si un couple perçoit des revenus non professionnels de plus de 9 650 euros par an, la femme au foyer mariée sous le régime de la communauté paiera sa propre cotisation. Les maris sont donc désormais considérés comme célibataires et leur épouse, mère au foyer subissant déjà le mépris de la société pour ne pas s’être pliées au salariat moderne, sont punies par l’Etat.

 

C’est la fin de notre édition ! Dans un instant, notre “Zoom” du jour. Au sein de l’école libre, 900 000 familles sont représentées par une association de parents d’élèves : l’APEL. Sa direction a suscité un très vif émoi en apportant, contre toute attente, son soutien à la réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem. Cette annonce a créé une vive contestation de la base : au congrès de juin, la présidente de l’APEL subit des candidatures dissidentes. Des voix s’élèvent pour dénoncer une organisation verrouillée, non représentatrice et financièrement opaque. C’est dans ce climat de défiance à l’égard de la direction de l’APEL que vient de se créer “Parents pour l’école”, une association confessionnelle qui promeut la vision d’une école soucieuse de la transmission des savoirs et d’une instruction de qualité. Dès le lancement de “Parents pour l’école”, le succès est au rendez-vous. Son président, Jérôme Malcouronne est l’invité de TV Libertés. Il est l’ancien président de la puissante APEL-Paris.

 

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Et ce soir, retrouvez “Perles de culture”. Anne Brassié recevra le cinéaste Hubert Viel pour la présentation de son film “Les filles au Moyen-Age”. Un long métrage pour les enfants et joué par des enfants. Hubert Viel a découvert que l’époque médiévale n’a rien d’obscur et qu’il a permis à la femme de donner toute sa mesure, qui est de donner sans mesure.

 

Avant de se quitter, précisons que les complications suite aux attaques sur notre site web semblent pour l’instant derrière nous… et ce, grâce à vous ! Pourvu que ça dure !

 

 

 

 

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