Les Frères musulmans gèrent un empire financier caché, avec un capital de 100 millions de livres sterling en Grande-Bretagne et en Suisse, de Sami Aldeeb.

post_thumb_default

Remarque de Sami Aldeeb: Je traduis ici un article publié le 7 avril 2014 dans un site d’information électronique émiratien Al-Ittihad. Le texte arabe se trouve ici: http://goo.gl/9JRjCc

 

Al-Ittihad publie des documents occidentaux certifiés révélant les mystères des sources secrètes du financement du réseau des Frères musulmans en Europe dans une enquête qui a duré trois mois.

Les Frères musulmans » gèrent un empire financier caché, avec un capital de 100 millions de livres sterling en Grande-Bretagne et en Suisse

Enquête par : Abderrahmane Chalabi et Mohamed Ali Zaydan

La recherche de la fortune « des frères musulmans » en dehors de l’Égypte – État du siège et origine de l’organisation – n’était pas chose facile. L’organisation utilise en effet des méthodes très compliquées et enchevêtrées pour cacher sa relation avec toutes ses sources de financement inconnues localement et internationalement. Et comme c’est un groupe qui est né « clandestin » et a continué d’être « banni », il est devenu professionnel dans le travail sous la pression des poursuites. Ainsi ses chefs ont inventé des méthodes spéciales pour cacher l’argent et le faire circuler via des interfaces brillantes ne générant aucune suspicion et des personnes qui sont peut-être inconnues afin que le groupe reste à l’abri des autorités égyptiennes qui le traquent et confisquent son argent suspect depuis 80 ans. L’organisation avait plus d’expérience que les hommes du régime de Moubarak en ce qui concerne la collaboration avec des associations et des sociétés à travers lesquelles elle gère son argent partout dans le monde, dans ce qui est connu sous le nom de « paradis fiscaux » et de sociétés « offshore ».

Aujourd’hui, avec l’augmentation des actes violents des Frères musulmans en Égypte, et leurs tentatives continues pour faire avorter la feuille de route, « Alittihad » essaie de braquer les projecteurs une fois de plus sur les sources dont ce groupe tire sa capacité à survivre et à se maintenir, en publiant des données et des informations détaillées dont certaines ont été déjà publiées, à propos du réseau financier du groupe en Europe, à travers une investigation qui a duré 3 mois.

Il est évident que la première étape pour rechercher les traces du financement de l’organisation des frères musulmans doit commencer en dehors de l’Égypte. En effet, le financement interne basé sur la collecte des dons et des cotisations de ses membres, qui seraient au nombre de 500’000 selon l’ancien cadre dans l’organisation Tharwat Al-Kharabawi, ne suffit bien sûr pas pour financer ses projets politiques, les dépenses des élections présidentielles et les divers aspects publicitaires. Il était donc nécessaire de parvenir à la source principale.

Le début du fil

Saïd Ramadan, mari de la fille de Hassan Al-Banna, fondateur du groupe des Frères musulmans, a constitué le début de notre recherche, puisqu’il a quitté l’Égypte pour Genève en 1958 où il s’est établi et a eu plusieurs enfants, dont Tariq et Hani, fondateurs du centre islamique dans la célèbre ville suisse. Par la suite, des branches du mouvement des frères musulmans se sont propagées avec la mise en place de plusieurs associations caritatives et sociétés servant de couverture pour collecter de l’argent dans les pays étrangers et le faire entrer en Égypte par des méthodes que nous allons exposer après. Ainsi, les membres de l’organisation ont fondé 23 associations et sociétés en Suisse et en Grande-Bretagne, dirigées par des cadres des Frères gérant des biens qui dépassent les 100 millions de livres sterling, selon les documents.

Dans la seule capitale britannique, « les frères » ont fondé 13 associations, que notre équipe d’investigation a réussi à trouver.

Ces associations sont contrôlées par trois cadres de l’organisation dont Issam Al-Haddad, ancien conseiller du président destitué Mohamed Morsi, Ibrahim Al-Zayat et Ibrahim Mounir. Les documents indiquent que Youssef Nada, un homme d’affaires égyptien ayant la nationalité italienne et occupant la fonction de délégué des Frères musulmans à l’étranger, a fondé la « banque Altaqwa » dans les îles des Bahamas, en plus des deux sociétés « Nada International pour le Béton » et « Altaqwa Management », lesquelles ont été liquidées en février 2004. Les autorités américaines ont mis les noms des sociétés de « Youssef Nada » et de « Ali Ghalib Himmat », le plus important de ses partenaires, sous surveillance en 2000. Ceci a poussé les deux associés (Nada et Himmat) à changer le nom de la société « Altaqwa Management » à « Nada Management Organization SA in liquidazione ». Cette société a travaillé dans le domaine des conseils et des services de crédit, de réalisation de projets et de gestion des propriétés et du courtage immobilier.

L’étude qu’a fait le Centre d’évaluation stratégique et internationale aux États-Unis indique que Youssef Nada a violé l’interdiction de voyage qui lui est imposée par Les Nations Unies en 2002, a voyagé de son lieu de résidence en Italie vers la Suisse, a changé le nom de plusieurs de ses sociétés, a demandé la liquidation des nouvelles sociétés, et s’est nommé responsable de la liquidation. C’est ce que confirment les documents suisses obtenus par l’équipe d’investigation à propos d’un nombre de sociétés portant le nom « Altaqwa ».

Les documents n’ont rien apporté de nouveau à ce propos, puisque les biens de Nada « société et banque » ont été confisqués après son accusation d’être impliqué dans les attentats du 11 septembre. Mais ces documents ont révélé une dimension plus importante, à savoir l’enchevêtrement des relations entre les fondateurs et les premiers fils derrière le financement de l’organisation. Les documents de la création des sociétés de Youssef Nada ont révélé plusieurs noms faisant partie de l’organisation des frères musulmans dans différents pays. En plus, certains d’eux ont créé plusieurs associations chargées de la collecte de donations et de cotisations des membres destinées à « l’approfondissement de la conscience islamique, le désir d’aider les autres, le renforcement des liens sociaux et culturels des membres, et la mise des membres en état de remplir leurs devoirs envers leurs familles et eux-mêmes ».

Dans un communiqué de presse pour le journal égyptien « Al Wafd » en Octobre 2011, Mohammed Mahdi Akef, ancien guide du groupe, se vantait que les Frères musulmans se sont répandus dans 72 pays à travers le monde et qu’ils ont beaucoup d’organisations dans tous ces pays, y compris aux États-Unis, où se trouve la Société islamique américaine « Muslim American Society ». Les déclarations de l’ancien guide confirment que les Frères musulmans dans les pays étrangers se sont basés dans leur organisation sur des associations islamiques ou sur des activités missionnaires de bienfaisance.

Notre équipe d’investigation a réussi à prouver le contrôle « des frères » sur le conseil d’administration de plusieurs associations de bienfaisance dont la plupart se trouvent en Suisse et qui s’adonnent à la collecte des cotisations et des donations des membres pour financer les activités de l’organisation. Les documents de ces associations n’ont pas indiqué le nombre de leurs membres, mais ils ont permis de détecter quelques montants qui s’y trouvaient à l’heure de la réception des documents par le journal, en plus d’informations additionnelles à propos de leurs activités.

La première association :

Le centre islamique à Genève, dont le siège principal se trouve à la Rue des Eaux vives 104, créé en 1995 par les petits-fils de Hassan Al-Banna, fondateur du Groupe « des frères », dont Tariq Ramadan, d’origine égyptienne et de nationalité suisse, maître de conférences en sciences islamiques à l’Université d’Oxford et à l’Université de Fribourg en Suisse.

Selon les documents suisses, ce Centre récolte les cotisations des membres, les donations et les subventions de toutes sortes, en plus des revenues sur les actifs, de la vente des imprimés, des frais de participation dans les conférences et les expositions. L’un des objectifs déclarés du Centre en 1996 est la construction et la maintenance d’une mosquée, d’une bibliothèque et d’une salle de conférence pour la communauté musulmane à Genève.

Le conseil d’administration du Centre se compose de sept membres, tous petits-fils d’Al-Banna et fils de Saïd Ramadan, son secrétaire personnel et mari de sa fille. Les documents indiquent qu’Ayman Ramadan en est le président, alors que son frère Hani en est le directeur. Les autre frères et sœurs : Arwa, Wafa, Bilal, Tariq et Yassir, forment le conseil d’administration du centre, et ils ont tous le droit de signer.

La deuxième association :

L’association « Comunità Islamica nel Cantone Ticino » en Suisse, créée en 1992. Son président exécutif est l’homme d’affaire italien d’origine syrienne « Ali Ghalib Himmat », un des cadres « des frères », alors que Mohamed Mahmoud Abd-al-Moati (de nationalité égyptienne) en est le vice-président. La liste des membres du conseil d’administration comprend les noms de « Mohammed Karmous », un tunisien de nationalité française, « Soulayman Soulayman » et « Fahim Al-Mohib », deux libyens. Parmi les fondateurs, « Saad Abu Zaid Ibrahim », un Égyptien de nationalité italienne, sorti du conseil d’administration le 16 avril 2002, suivi par « Ahmed Nasr-al-Dine Idriss » en novembre 2003.

Les noms qui apparaissent dans le conseil d’administration ne nous sont pas connus. Notre première mission était donc de savoir qui sont ces gens et quelle est leur orientation politique. Et là, plusieurs surprises se sont révélées successivement. Dr. Mohamed Karmous, selon le site du Centre Sawassya pour les droits de l’homme créé par les Frères musulmans en 2004, est l’un des cadres des « frères » et un membre du conseil consultatif de ce Centre. En faisant une recherche sur les autres noms, on a découvert que Soulayman Soulayman, de nationalité libyenne, est en fait Soulayman Abdelkader, contrôleur général des Frères musulmans en Libye. Quant à Idriss Nasr Eddine, homme d’affaire koweïtien de nationalité italienne, il était consul honoraire du Koweït à Milan, ex-employé de l’établissement « Ben Laden », et l’un des accusés des attentats du 11 septembre, accusation dont il a été acquitté en 2006. Idriss possède plusieurs sociétés d’investissement au Panama dont « Cosmo Building Materials Inc », une société de matériel de construction créée en 1995, et une société holding sous le nom de « Nigeria Shares Managementholding Inc », en plus de quatre autres sociétés, toutes créées au Panama entre 1992 et 1995.

Selon les registres suisses, la «Comunità Islamica nel Cantone Ticino» est une association religieuse à but non lucratif, visant à l’origine à promouvoir les pratiques religieuses, à diffuser la conscience islamique et à fournir une assistance aux membres et aux musulmans pour accomplir leurs devoirs envers eux-mêmes et leurs familles en coopération avec d’autres organisations et associations islamiques. Elle dépend pour son financement des cotisations obligatoires mensuelles fixées par le comité pour les membres actifs et autres, des donations et des subventions. L’association est formée administrativement de membres fondateurs et participants et d’un comité de 5 à 7 membres, en plus des autres sections administratives.

Les documents que l’équipe a réussi à obtenir indiquent que cette association, selon le budget de 2006, avait une liquidité financière de 414’500 dollars et de 531’200 de francs suisses, ce qui porte la valeur totale de cette liquidité autour de «1,1 million de dollars ».

La troisième association :

Le Centre socio-culturel des Musulmans de Lausanne, créé en 2002, dépend dans son financement des cotisations des membres, des dotations, des subventions et autres investissements, selon les documents de la création de l’association en Suisse.

Le but de cette association est la promotion culturelle, religieuse et sociale et la coopération avec d’autres organisations. Elle a une liquidité financière de 6,6 millions de livres sterling ; son directeur exécutif est Mohamed Karmous, et son caissier est Ahmed Ben Rahouma, d’origine tunisienne et de nationalité suisse.

La quatrième association

La « Fondation Euro-Suisse Mithak », créée en avril 2010. Elle a pour but d’améliorer l’image des musulmans en Suisse, de faciliter leur intégration dans le travail social et de créer des ponts de communication entre les jeunes musulmans en occident et les pays musulmans. Les registres suisses ne mentionnent pas d’informations sur les moyens de financement de cette fondation, mais le budget de 2009 indique que la liquidité disponible, après les dépenses pour ses objectifs, a atteint la somme de 192’000 dollars et de 213’000 francs suisses.

Selon ces registres, le conseil d’administration de la fondation est composé de 5 membres au moins, en plus des réviseurs des comptes et du conseil des fiduciaires. Les documents révèlent que Mohamed Karmous préside le conseil des fiduciaires à côté d’autres.

La cinquième association :

La Fondation d’œuvres à rayonnement socioculturelles (FORS), créée au début de 2010. Elle a pour but la contribution à la vie culturelle, l’élimination des obstacles et l’échange culturel. Elle vise aussi à fournir des subventions pour les personnes qui ont besoin de subventions sociales. C’est un organisme sans but lucratif selon les registres suisses.

Les documents obtenus par l’équipe d’investigation à propos de cette fondation indiquent la présence d’une liquidité financière d’une valeur de 400’000 livres sterling. Elle est dirigée par son Conseil des fiduciaires et son Conseil exécutif. Le Dr Mohamed Karmous est membre du conseil des fiduciaires, et ces documents indiquent que Nadia Karmous en est le directeur exécutif.

La sixième association :

La Ligue des Musulmans de Suisse, créée en janvier 2006 par le Dr. Mohamed Karmous qui en est sorti en 1997 pour laisser l’administration à deux autres d’origine tunisienne : Adil Majra et Tahir Jouili.

Les documents de la création de la Ligue révèlent que son but est le dialogue entre les différentes cultures et religions. Elle dépend dans son financement des cotisations des membres qui sont, selon des documents confidentiels obtenus par l’équipe d’enquête, 10 membres bénévoles et 120 membres actifs, en plus de 500 autres membres. Ces documents indiquent que les cotisations des adhérents sont la seule source du financement, sans faire mention d’autres sources, alors que le budget de la première année d’activité de cette Ligue révèle que la liquidité financière a atteint un million de livres sterling réparti entre dollars et francs suisses.

Les documents indiquent que le siège de la Ligue a été transféré de la ville de Neuchâtel en 2008, ce qui a mené l’administration du Registre du commerce à supprimer son nom de ses registres, et elle a été enregistrée dans un autre lieu.

La septième association :

L’Union Islamique des Enseignants, créée en janvier 2010 par Mohamed Karmous, qui en a occupé le poste de Secrétaire général, et Abdallah Kandari, de nationalité koweïtienne. Son but est de défendre les droits syndicaux et professionnels et de soutenir la coopération politique entre tous les États membres. Elle dépend dans son financement des revenus annuels résultant de publications fournies, des subventions et des dons.

Un autre document suisse révèle que l’Union avait fin 2009 des liquidités de 479’000 dollars et de 531’000 francs suisses.

La huitième association :

Vereinigung der Islamischen Organisationen in Zürich, créée en 1996. Elle dépend dans son financement des cotisations annuelles. Son but, lors de sa création, était la construction d’un centre islamique et d’un cimetière islamique. Les documents indiquent que ce but a été changé et devint la coordination entre les organisations islamiques locales à Zurich et les autres organisations en Suisse. Elle assure, selon les limites de ses capacités, les cultes religieux et les intérêts sociaux et culturels, et fournit aux musulmans les connaissances et les outils nécessaires pour faire face aux problèmes quotidiens.

Cette association a été créée par Ismail Amin, d’origine égyptienne et de nationalité suisse, Mahmoud Aljoundi, de nationalité suisse, et d’autres.

La neuvième association

Stiftung Islamische Gemeinschaft Zürich, créée en 1994 par Ismail Amine et 23 autres personnalités, dont Mohamed Mansour et Hassan Abou Youssef, de nationalité Suisse, et Mohamed Ibrahim, l’un des associés de Youssef Nada dans la société « Attaqwa Management », fermée en 2004, en plus d’autres Libyens et arabes bénéficiant de la nationalité suisse.

Cette association vise à aider les musulmans de Zurich. Elle dépend dans son financement des cotisations annuelles en plus des contributions publiques, des dons et des revenus des différentes activités de l’association comme la gestion des mosquées et de biens immobiliers.

Le budget de l’association obtenu par l’équipe de l’enquête indique qu’à la fin de l’an 2006, il y avait une liquidité de 166’000 dollars et de 213’000 francs suisse.

La dixième association

International Islamic Charitable Organization, Sharq Koweït, succursale de Meyrin, Genève. Elle a plusieurs branches dans différents pays arabes, comme le Koweït. Elle a été enregistrée en 2001 à Genève comme une branche du centre principal qui se trouve au Koweït. Son but est d’aider les patients démunis, les orphelins et les victimes de catastrophes et de famines.

Plusieurs modifications ont été apportées à l’association, y compris la révocation de la licence de la branche de Genève en mars 2010. Son conseil d’administration comprend 31 membres, dont des noms connus comme faisant partie des Frères musulmans : le cheikh Youssef Al-Qaradawi, de nationalité qatarienne et d’origine égyptienne, à côté de Dr. Zaghloul Al-Najjar et Ali Ghalib Himmat, cadre des Frères, en plus d’autres personnes du Koweït, de Libye et de Suisse.

La situation en Grande-Bretagne est différente

Toutes ces associations se trouvent en Suisse, alors qu’en Grande-Bretagne la situation est différente. Il était en fait impossible d’obtenir des informations sur les sociétés et les associations des Frères musulmans jusqu’au moment où ils ont gouverné l’Égypte. C’est cette période qui a connu l’expansion des cadres des Frères et la parution de leurs noms dans les associations et les sociétés sans crainte.

Les documents dévoilent treize institutions de bienfaisance et financières majeures contrôlées par trois personnes de l’organisation internationale des Frères, par l’intermédiaires desquelles ils envoient et reçoivent l’argent et l’investissent dans différents secteurs tels que la vente au détail et le secteur financier, l’habillement et le commerce.

Les relations sont enchevêtrées entre ces treize institutions, dévoilant d’autre nouveaux visages égyptiens qui avaient un grand rôle dans la direction, la structure et le financement des Frères au cours des dernières années, ainsi que pour la création de bases à l’étranger s’étendant dans plusieurs pays via des personnes de différentes nationalités.

Dr. Issam Al-Haddad, qui occupait le poste d’assistant du président de la République pour les affaires étrangères à l’époque du destitué Morsi, était l’un des personnages importants dans le financement des Frères à Londres. Ce poste lui donnait un pouvoir total sur les bases de l’organisation internationale des Frères musulmans qui gèrent les membres du groupe autour du monde sur le plan politique et financier.

Les documents obtenus par l’intermédiaire d’organismes officiels du Royaume-Uni révèlent qu’Al-Haddad a occupé le poste de directeur de l’ « Islamic Relief Worldwide » depuis le 1 janvier 1992 jusqu’au 12 juillet 2013, 9 jours après le renversement du président destitué Mohamed Morsi. Le Dr. Samir Ghattas, président du Forum du Moyen-Orient des études politiques et stratégiques, dit que la démission d’Issam Al-Haddad de son poste en tant que directeur de l’ « Islamic Relief Worldwide », après le renversement du président destitué, résulte de la crainte que l’argent du groupe soit poursuivi, confisqué ou gelé sur demande adressée aux autorités étrangères. L’expert dans les affaires des groupes islamiques ajoute qu’Al-Haddad était responsable de la coordination entre 64 associations à l’étranger, et ce poste l’oblige à rester en coulisses.

Al-Haddad a géré ces associations grâce à son expérience dans la coordination entre les branches des associations et du groupe à l’étranger, en plus de ses relations avec plusieurs pays, et aussi parce qu’il maitrise la langue anglaise, selon Dr. Samir Ghattas, étayant ses propos en disant qu’Al-Haddad « a rencontré le conseiller de sécurité nationale américaine aux États-Unis le 8 Décembre 2012, fameux événement durant lequel il a aussi rencontré le président américain Barack Obama ». Ghattas ajoute qu’Al-Haddad n’apparaissait pas sous les projecteurs quand Moubarak était président, pour plusieurs raisons, surtout que son apparition allait conduire les organismes gouvernementaux à poursuivre l’argent de l’organisation des Frères musulmans. La première apparition a eu lieu quand les Frères ont pris le pouvoir, peu avant qu’il soit promu comme assistant du président pour les affaires étrangères. Ce qui lui a permis de faire la coordination entre les pays et les associations et organisations qui financent l’organisation des frères de l’étranger.

Il a ajouté aussi que la famille d’Al-Haddad possède beaucoup d’investissements à Londres en partenariat avec certains citoyens et hommes d’affaires pakistanais musulmans vivant dans la City.

Ceci est confirmé par une notification envoyée par l’organisation en Suisse à la branche de l’organisation au Caire demandant la nécessité de démettre Dr. Issam Al-Haddad, l’un des cadres du groupe des Frères, du conseil d’administration de la branche en Égypte, selon les confirmations de l’un des conseillers juridiques de l’organisation qui nous a montré la lettre de la fondation mère à la branche en Égypte.

Le conseil juridique a ajouté dans des déclarations enregistrées que le but de cette démission était d’écarter les soupçons et d’éviter que l’on ne révèle la relation entre la fondation et le groupe des Frères ou que l’organisation donne des subventions au groupe en Égypte.

Il a expliqué aussi que les documents officiels de l’organisation ne mentionnent aucune aide à n’importe quel autre organisation ou groupe, en soulignant que tous les transferts de fonds qui se font par le centre principal à Londres vers la branche du Caire sont dirigés vers des actions caritatives et des subventions pour les pauvres dans les provinces et les régions des bidonvilles, et c’est la stratégie qu’utilisent les Frères pour se promouvoir politiquement.

Selon les registres britanniques, la Fondation de secours islamique a été créée en 1989 dans 28 pays, présidée, à côté d’Al-Haddad, par un nombre de cadres du groupe des Frères Musulmans, dont l’Irakien Ahmed Kadim Al-Rawi, frère du Dr. Issam Al-Rawi, l’un des cadres du groupe des Frères en Iraq, en plus d’autres, dont Dr. Hani Abdeljawad Al-Banna Al-Mansouri. Celui-ci nie catégoriquement dans ses interviews toute relation avec la famille de Hassan Al-Banna, fondateur du groupe des Frères. Mais la surprise c’est sa première apparition à la fin de mai 2013 en Égypte comme porte-parole de la Conférence «TAKAMOL», conférence convoquée par le président destitué réunissant les associations de la société civile en Égypte, au nombre de 250 associations, parmi lesquelles des associations des Frères dont les biens ont été gelés par le gouvernement égyptien pendant la dernière période dans le cadre de l’inventaire des fonds du groupe en vertu de la décision du comité formé par le ministère de la Justice.

L’organisation comprend, selon les documents, le Dr. Mohamed Al-Alfi qui, selon ses déclarations pendant sa visite en Égypte dans les débuts de cette année, indique l’intransigeance des autorités à l’intérieur de l’Égypte contre la création d’une branche de la fondation de secours islamique en Égypte, mais la fondation a pu effectivement créer un siège en Égypte à l’époque du destitué Mohammed Morsi.

La relation de la fondation de secours islamique avec l’organisation des Frères est claire grâce à l’enchevêtrement de ceux en charge de la gestion des fonds de la fondation, lesquels font aussi partie de l’organisation internationale des frères. Ceci est confirmé par l’enquête faite par le journaliste américain spécialiste dans les affaires de lutte contre le terrorisme Steven Emerson, dans l’une de ses études à propos des Frères musulmans, qui affirme que la fondation et toutes les autres fondations affiliées réparties en tant qu’associations, organisations ou organismes autonomes à but culturel, scientifique, social ou religieux, ne sont qu’une façade des «Frères musulmans» à tendance mondiale ayant des dimensions politiques étudiées.

Comment a commencé « l’Empire des Frères musulmans »

L’Empire financier de l’organisation des Frères et leur dépendance à des associations caritatives pour leur financement ne sont pas quelque chose de nouveau. Cela a commencé depuis l’ère du défunt président Gamal Abdel Nasser, lorsqu’il a émis une décision dissolvant le groupe en 1954, et les poursuivant en justice. C’est là où la première génération s’est échappée à l’étranger, dit Samir Ghattas, président du Forum du Moyen-Orient des études politiques et stratégiques, en confirmant que leur première fuite s’est faite vers l’Arabie Saoudite où les méthodes de financement ont principalement lieu via des dons pour des institutions caritatives. Par la suite, des cadres sont partis principalement vers trois pays : l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Suisse, où la création des associations caritatives est facile, ainsi que la création de sociétés offshore.

L’expert économique Dr. Talal Tawfiq, parlant des sociétés offshores, affirme que ce sont des sociétés créées dans des paradis fiscaux loin des yeux du contrôle sévère. Ces pays qui ouvrent les portes aux sociétés, permettent de cacher les noms des vrais propriétaires, et se contentent du nom du directeur qui est souvent un avocat mandaté par les fondateurs. Mais avec le grand nombre de cas de blanchiment d’argent, ils commencent à obliger les avocats à mettre le nom de l’un des principaux fondateurs dans les documents de la société.

Les plus fameux de ces pays qui ouvrent la porte aux sociétés offshore sont le Panama et les Iles Vierges britanniques. Les sociétés ne sont pas tenues de fournir des documents complets, mais seulement une déclaration finale sur les budgets et quelques noms de directeurs. De même, elles ne font pas de déclarations fiscales, puisqu’elles sont dispensées de taxes. C’est ce qui permet à ces sociétés d’envoyer l’argent dans plusieurs pays loin des yeux du contrôle, selon l’expert économique Dr. Talal Tawfiq.

Les documents indiquent qu’Ibrahim Al-Zayat est membre de la Fondation de secours islamique depuis 1998 et occupe le poste de président du conseil des fiduciaires. Il est né en 1968 en Égypte, a la nationalité allemande et est l’un des plus importants cadres de l’organisation internationale des Frères musulmans. Il a présidé l’Union islamique en Allemagne – appelée « Branche des frères musulmans en Allemagne » -, succédant à Ali Ghalib Himmat d’origine syrienne et partenaire de Youssef Nada, un des cadres des Frères musulmans, à côté de Abdulwahhab Abderrahmane Nour de nationalité saoudienne, en plus de Abdechahid Abdelrafia Achale, l’un des fondateurs du Comité de secours islamique à Londres. Et l’investigation va dévoiler plus d’informations sur lui.

La route vers Al-Zayat

Le deuxième nom que l’équipe a commencé à investiguer est celui d’Ibrahim Al-Zayat. Les documents révèlent qu’Ibrahim Al-Zayat est enregistré auprès des autorités britanniques sous trois codes, par lesquels il possède trois établissements en plus de la Fondation du secours islamique. Le premier nom porte le code 906277353, à travers lequel il occupe son poste dans la fondation de secours islamique à Londres enregistré sous le numéro 02365572. La Fondation de secours islamique a été enregistrée le 28 mars 1989 à son office à Birmingham, opérant sous le titre d’activités sociales, ayant 250’000 employés.

Selon les documents et les budgets de l’organisation, la part des principaux actionnaires est de 39,2 millions de livres sterling, alors que le volume des actifs de la fondation est de 42,2 millions de livres sterling, et la liquidité financière « en espèces » est de 21,4 millions de livres sterling.

Le site web officiel de la Fondation sur internet indique qu’elle reçoit de l’aide de plusieurs institutions caritatives et bancaires, dont la Fondation caritative du Qatar, qui travaille dans 25 pays en Asie, en Afrique et en Europe, comme le Qatar, la Palestine, le Soudan, le Pakistan, le Bangladesh, l’Égypte, le Tchad, l’Irak, la Jordanie, le Yémen, le Liban, la Syrie. Elle reçoit aussi de l’aide de la banque islamique du développement, de l’union des médecins arabes, et de l’organisation des Nations Unies.

Les documents financiers de la Fondation de secours islamique indiquent que la fondation a plusieurs branches dans le monde, en plus des investissements dans des sociétés, dont la société « Tic International Limited ». Il s’agit d’une société qui travaille dans le domaine du commerce de vêtements et de chaussures, créée en mars 1993 à Londres sous le no 02796175. Le président de son conseil d’administration lors de sa création était Dr. Hani Abdel Jawad Al-Banna Al-Mansouri, dont nous avons révélé la relation avec les Frères ci-dessus, à côté du Dr. Mohamed Omar Al-Alfi.

Les documents indiquent que la société a des fonds d’une valeur de 133’000 livres sterling dans les banques, 258’230 livres sterling comme liquidité dans sa trésorerie, et une valeur nette de 300’000 livres sterling, en plus d’actifs d’une valeur de 1,2 millions de livres sterling.

Le deuxième code d’Ibrahim Al-Zayat sous le nom d’Ibrahim Al-Farouq Al-Zayat est 917984668. Al-Zayat possède par le biais de ce code nouvellement créé, une seule institution sous le nom de « Islamic Relief Waqf », créée le 16 juillet 2013 après la destitution de Morsi. C’est une société à responsabilité limitée dont les activités ne sont pas clarifiées dans les registres, mais les papiers dévoilent que la société a été créée par Ibrahim Al-Zayat et Omar Al-Alfi, homme d’affaire égyptien connu comme appartenant aux Frères musulmans, selon ce qui a été dévoilé auparavant, en plus d’un saoudien qui s’appelle Abdelwahab Abderahman Nour Wali, membre de la Fondation de secours islamique citée précédemment.

Le troisième code d’Ibrahim Al-Zayat, âgé de 45 ans, est 910270869. Al-Zayat possède par le biais de ce code la société « Europe Trust » créée en octobre 2003. C’est une société à responsabilité limitée qui travaille dans le domaine de l’assurance. Elle dépend dans ses investissements des dons et de l’argent des hommes d’affaires qu’elle investit dans différents domaines, surtout l’immobilier.

Selon les documents, la société porte le numéro 04927787 dans les registres britanniques. Son conseil d’administration et de fiducie comprend 13 membres, présidés par Ahmed Kadim Al-Rawi et Ibrahim Al-Zayat.

Le Dr. Samir Ghattas dit que Ibrahim Al-Zayat, Ibrahim Mounir et Youssef Nada étaient très connus par leur leadership de l’organisation international, et ils ont profité de leur résidence à l’étranger pour créer des entités économiques et des associations à l’extérieur pour financer l’organisation par la collecte des dons et les activités de commerce.

Selon le budget de la société, on voit qu’il y a des liquidités d’une valeur de 267’000 livres sterling, alors que la valeur nette de ses investissements est de 5,3 millions de livres sterling, et la valeur des actifs est de 429’600 livres sterling.

Ibrahim Al-Zayat nous a guidé vers un nouveau nom dans l’organisation du financement des Frères, puisque le conseil d’administration de la société « Europe Trust » inclut une personne appelée Abdel-Chahid Abdel-Rafi Al-Chale, de nationalité égyptienne, nom vu précédemment dans notre enquête sur la Fondation de secours islamique. Il fait partie de la première génération des Frères musulmans à Mahalla al-Kubra (ville égyptienne) ; il a rejoint les frères depuis son jeune âge jusqu’à sa mort en avril 2011. Le Guide des Frères a présenté ses condoléances officiellement dans le site web du groupe des Frères.

Abdel-Chahid est diplômé de la Faculté des études islamiques au Caire. Par la suite, il est parti au Yémen en 1981, puis à Birmingham en Angleterre où il a travaillé comme enseignant pour la communauté yéménite et a obtenu son master en économie islamique de l’université de Glasgow en Grande-Bretagne. Abdel-Chahid avait un grand rôle dans le financement, puisqu’il possédait des sociétés en dehors d’Égypte, plus précisément en Grande-Bretagne, d’une valeur nette qui dépasse les 20 millions de livres sterling, alors que la liquidité dans ces sociétés est de 12 millions de livres sterling, en plus de la société « Europe Trust » mentionnée auparavant.

Abdel-Chahid a possédé cinq sociétés en Grande-Bretagne, mais elles ont fermé en 2005 et en 2010, dont « Takaful Trust », « The Renaissance Foundation » et « Hassan El Banna Foundation », en plus de deux autres sociétés. Mais il y a aussi cinq autres sociétés qui fonctionnent encore. La première est « Fed 2000 », créée le 13 Aout 1996. Elle travaille dans le domaine de soutien des projets éducatifs. C’est une institution caritative enregistrée en Grande-Bretagne, qui a une liquidité dans les banques de 120’000 livres sterling, et une valeur nette de 111’000 livres sterling, selon le budget de 2002.

La deuxième société que les documents dévoilent est « World Media Services Ltd ». C’est une société qui travaille dans le domaine des médias, créée en 1993, ayant une liquidité très faible de 1’900 livres sterling. Abdel-Chahid a possédé aussi la société « Tiseer Welfare Trust », créée en 2007 pour renforcer l’éducation, la formation, les soins aux patients et autres fins de bienfaisance ; elle a une liquidité selon les documents de 5’700 livres sterling, et sa valeur nette est proche du volume de liquidité. La troisième société, toujours active, est « Jordan Company Secretaries Limited », créée en 2007, travaillant dans le domaine de la fourniture de services pour les entreprises britanniques et les services d’information commerciale. Selon les documents, elle a une liquidité de 346’000 livres sterling, alors que la valeur nette est de 630’000 livres sterling. C’est une société qui appartient à « The West of England Trust Ltd. », créée en 1994, dont la liquidité est de 11,03 millions de livres sterling, et sa valeur nette est de 17,7 millions de livres sterling, alors que cette même société, selon les documents, a huit sociétés qui n’avaient aucune liquidité à la fin de 2012.

La cinquième société dont l’équipe d’investigation a réussi à obtenir les informations est une institution qui gère une mosquée nommée « Finsbury Park Mosque », créée en avril 2010, ayant une liquidité de 180’800 livres sterling, et dont la valeur nette est de 1,5 millions de livre sterling.

Le dernier des noms dévoilés dans les informations concernant les associations et les sociétés gérées par l’organisation internationale des Frères est Ibrahim Mounir, membre du bureau du conseil du groupe des Frères musulmans et secrétaire général de l’organisation internationale du groupe. Il avait à Londres une société de commerce et d’exportation de viandes, liquidée en 2008.

Une façade comme pour les services secrets

Les documents de toutes les institutions dévoilées plus haut montrent que leurs statuts leur permettent de faire des affaires avec les associations et les institutions similaires dans le monde, ce que démontre la facilité de transférer des fonds entre les associations, selon une analyse de tous ces documents, faite par le président de Forum du Moyen-Orient des études Samir Ghattas. Analysant ces documents et les relations entre les associations, Ghattas dit : « les associations se créent en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux États-Unis et au Panama, comme une façade dont se servent les services secrets, apparaissant comme associations caritatives pour financer des activités sociales par la collecte des dons, mais en réalité utilisées pour le blanchiment d’argent et le commerce illicite dans certains cas.

Ghattas dit que les Frères profitent des associations en collectant des fonds pour financer des objectifs politiques depuis longtemps. Par exemple, une caisse spéciale a été créée par le Hamas, la branche des Frères à Gaza, gérée sous la responsabilité de Youssef Al-Qaradawi, connu pour son appartenant aux frères musulmans. Il collectait des financements des États du Golfe via des contributions volontaires pour financer les objectifs de la branche des Frères musulmans à Gaza.

Il a ajouté que « les Frères musulmans en Grande-Bretagne ont utilisé des associations pour acquérir des biens et des entreprises de consommations pour le financement », en soulignant que la plupart des associations sont sous des auspices internationaux.

L’enquête conclut que les dix associations repérées en Suisse, et dont on a tracé les budgets et les registres, ont un excédent après réduction des charges pour une année financière, de plus de cinq millions livres sterling, en sachant que quelques-unes de ces associations ont été créées depuis 1996, c’est-à-dire depuis 17 ans. Et en Grande-Bretagne, les treize associations et sociétés sont gérées par trois cadres des Frères musulmans, en plus d’autres personnalités ayant la solvabilité financière, et qui font partie de l’organisation, mais ne sont pas connus en public, comme Abdel-Chahid Abdel-Rafi Al-Chale.

Parmi les autres associations connues comme appartenant au groupe des Frères, Muslim American Society « Mas », présidée par Issam Omich. Créée en 1993, elle travaille dans le domaine religieux, de l’éducation et de la jeunesse, et compte environ 1000 membres actifs et plus de 100’000 associés. Elle a 60 branches dans 35 États, et elle est active via une structure administrative comprenant un certain nombre d’institutions et de départements, dont « Liberté pour le travail politique et les droits », « Plaidoyer et faire connaitre l’Islam », « Fondation des services social », « Université islamique américain », « Conseil des écoles islamique », « Fondation islamique des Scouts », « Centre de la formation et du développement » et « Magazine du musulman Américain ».

Tharwat Al-Kharbawi, un ancien cadre des Frères, qui est resté dans l’organisation plus de 20 ans, a dit dans une déclaration spéciale que le groupe compte sur les organisations de bienfaisance à l’étranger comme principal moyen pour la collecte des contributions, les décrivant comme « la source principale des fonds, des dons et des contributions ». Il a insisté que l’argent de ces associations ne vient pas souvent vers l’Égypte, mais est envoyé vers d’autres pays où les cadres ont besoin d’un support financier, sur ordre du Guide général en Égypte.

Al-Kharbawi a estimé le revenu du groupe via les dons des membres à 100 millions de livres égyptiennes, selon le nombre des membres en Égypte qui est de 500’000 membres, en plus des investissements qui atteignent jusqu’à 180 milliards de livres égyptiennes « cela est équivalent au budget de quelques pays arabes » d’après lui.

L’ancien Guide général Mohammed Habib dit : « Le groupe ne refuse aucun don d’un de ses membres, et ses dons peuvent augmenter pendant les périodes de crise ou des élections législatives et autres ». Et à propos des Égyptiens de l’étranger, il affirme que leurs contributions sont reçues chaque mois comme de chaque membre qui se trouve à l’intérieur de l’Égypte.

Dr. Mohammed Habib révèle que les opérations de transfert d’argent d’un pays à l’autre et les contributions des membres se faisaient par des gens qui reviennent en Égypte et remettent l’argent dans les limites autorisées à entrer.

Les autorités égyptiennes laissaient les citoyens revenant de l’étranger ou les voyageurs faire entrer au maximum 10’000 dollars en espèce. L’enquête révèle qu’il y a beaucoup de sociétés appartenant à des membres du groupe des frères musulmans qui paient les contributions en plus des dons pour l’organisation. Et selon ce qui a été révélé dans l’enquête et confirmé par Mohammed Habib, le groupe dépend principalement des contributions de ses membres à l’intérieur et à l’extérieur, et l’argent est collecté à l’étranger via les associations caritatives. Les 23 associations caritatives en Suisse et en Grande-Bretagne soutiennent leur activités dans leurs pays et envoient l’excédent, sur ordre du Guide général, vers d’autres pays, et les opérations de transfert se faisaient en espèce, et non pas par des banques ou des sociétés.

Source ici

 

3 commentaires

  1. Posté par Nemus le

    On comprend mieux les raisons pour lesquelles l’Etat Egyptien a voulu exterminer les Frères musulmans!

  2. Posté par Vivi le

    Bravo très bon article ! Fallait oser ! Chapeau !
    ( NB, d’ailleurs la mosquée aux Eaux-Vives est toujours très active et la presse Genevoise n’en parle jamais ) ….

    Voici un site en anglais « The Global Muslim Brotherhood Daily Watch – An Intelligence Digest Covering Developments In The Worldwide Muslim BrotherHood Network « 
    Lien : http://www.globalmbwatch.com/
    Ce site est régulièrement mis à jour, et nous informe du développement du réseau des Frères Musulmans dans le monde. A regarder de temps en temps ….
    Vous pouvez faire des recherches par pays, par noms, etc et vous serez surpris de leur emprise dans le monde et les différents liens qu’entretiennent les Frères Musulmans avec différentes entités, pays islamistes et groupes terroristes… et personne ose les arrêter ?

  3. Posté par Maurice le

    Merci pour ce reportage exceptionnel est quasiment exhaustif !
    Nombreux sont les « bons Suisses » en réalité des binationaux frères et musulmans. Il n’y a d’ailleurs pas que des « bons Suisses », mais aussi des bons Allemands, etc. Preuve supplémentaire que la binationalité cache toutes sortes d’abominations et de traîtrises envers le deuxième pays, et que de ce fait, elle devrait être abolie. Au moins on saurait où on en est… et qui sont réellement les propagandistes et les profiteurs.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.