Asile : De l’avocat au dentiste, on s’occupe de tout !

Céline Amaudruz
Conseillère nationale UDC

Voici l'exposé donné par Céline Amaudruz, conseillère nationale, à l'occasion de la conférence de presse qui s'est tenue cet après-midi. La campagne pour la votation du 5 juin sur la révision du droit d'asile a démarré. De très nombreux membres et sympathisants de l'UDC-Genève nous ont contacté ces derniers jours pour nous faire part de leurs craintes face à la politique d'immigration menée par nos autorités. Nous avons l'occasion de leur donner une réponse claire lors du prochain scrutin.
D'ici là, nous comptons sur l'engagement de tous!

La révision qui nous est soumise est censée accélérer les procédures tout en les rendant plus équitables. On ne pourrait qu'applaudir si tel était bien le cas mais hélas, en deuxième lecture on doit constater l'existence de nombreux vices cachés qui ruinent l'idée de base.

Tout d'abord, la mise à disposition d'un avocat gratuit en faveur de chaque requérant. Cette innovation ne manquera pas de constituer un magnifique appel d'air pour la migration vagabonde qui trouvera chez nous une facilité qu'elle n'a pas ailleurs. Cette innovation est pour le moins inopportune à l'heure où la Suisse devient le seul point de passage entre les pays de provenance et l'Europe du nord fort prisée. Les frontières s'étant relevées un peu partout malgré Schengen, notre pays risque fort de demeurer le seul à garder la porte ouverte, entrée d'autant plus intéressante que l'intérieur offre nombre de commodités. L'expression ne pouvant être traduite en français, je vais vous la donner en allemand. Chez nous, les requérants sont pris en charge de A à Z, soit de Anwalt bis Zahnarzt, de l'avocat au dentiste. C'est bien sûr loin d'être le cas ailleurs, à commencer chez nos voisins italiens. Dans la Botte, seuls les requérants résidant dans un centre ont droit à l'aide sociale prévue, ceci pour une durée limitée seulement. Ensuite, pour eux comme pour ceux qui n'ont pas trouvé de place d'hébergement faute de capacité d'accueil, c'est débrouille-toi ! Dans ces conditions, il est clair que la Suisse ne peut que faire figure d'eldorado, qui plus est très accessible.

Il est prévu de conclure un contrat avec le fournisseur de prestations pour la totalité des conseils et de la représentation juridiques (dans le centre pilote de Zurich, ce rôle est assumé par l'Aide suisse aux réfugiés dont les intérêts financiers dans cette affaire sont évidents). Les coûts ne manqueront pas d'exploser même si les mandataires se contentent maintenant des honoraires prévus pour l'assistance judiciaire, à Zurich pour CHF 1’361.--. Il est bien sûr délicat de chiffrer les coûts supplémentaires. Serge Gaillard, Directeur de l’administration fédérale des finances estime que les frais courants doublent à 2,4 milliards de francs pour l'année 2018. Il est intéressant de noter que dans le communiqué pour le premier supplément de budget pour le domaine de l’asile (+ 353,4 millions), le gouvernement estimait que le nombre de cas réglés serait plus élevé que celui des nouvelles demandes. Résultat, 39'500 demandes au lieu de 26'000 (50% de plus) et 28'100 cas réglés au lieu de 30'000. Le surcoût pour l'aide sociale s'élève à 266,8 mio tandis que 82,8 mio seront consacrés au logement, ceci avant même l'entrée en vigueur des nouvelles dispositions.

Un réel problème se pose au niveau de l'asile s'agissant de l'emploi. Au cours des cinq à sept premières années, le taux d'aide sociale des réfugiés entre 18 et 65 ans oscille autour de 80% avec une pointe nettement plus élevée au niveau des Erythréens, parfois près de 95%. Après cinq ou sept ans ces personnes sont aux services sociaux à la charge des cantons et des communes. Si une personne tombe au chômage dès l'âge de 27 ans et jusqu'à 65 ans, donc bénéficiera de l'aide sociale de 30 000 francs par an (sans les traitements spéciaux, le regroupement familial, fondation d'une famille, etc.) elle coûtera 1,1 mio jusque à la retraite. Il faut garder ce montant à l'esprit lorsqu'on apprend que 6'333 demandes d'asile ont été déposées en janvier et février 2016 contre 2'989 pour la même période en 2015, soit 111% d'augmentation, plus du simple au double. A quoi s’ajoute encore le taux de protection élevé - jusqu’à 60% - sous l‘ère de la conseillère fédérale Sommaruga (6 à 10 requérants d’asile restent à long terme en Suisse). Si l'on accélère encore ces procédures sans mettre la priorité sur l'exécution des renvois, cela signifie que les personnes obtiennent encore plus vite le droit de rester et atterrissent plus rapidement dans les communes. Ces coûts exponentiels ont un impact particulièrement négatif sur notre population, impact qui ne manquera pas d'empirer au vu des prévisions systématiquement embellies, "verschönt" comme on dit sous la Coupole. Les montants investis dans le domaine de l'asile allégeront le porte-monnaie du contribuable qui n'aura aucune contrepartie, bien au contraire. En effet, dans la mesure où l'impôt ne saurait être systématiquement appelé à combler l'incurie fédérale, il faudra très rapidement voir la dette enfler ou réduire les montants alloués à d'autres domaines. Une telle solution est pour le moins inopportune à l'heure des défis que nous devons relever dans plusieurs domaines, agriculture, transport et armée notamment. Pouvoir d'achat et prestations en recul, nous utiliserions notre main gauche pour nous couper la droite en pratiquant de la sorte.

Céline Amaudruz / UDC Genève

 

12 commentaires

  1. Posté par Un observateur le

    Ayant passé la moitié de ma vie dans les pays arabo/africain, je peux dire sans risque d’erreur que la naïveté, l’incompétence et la déconnection des politiques Suisses aura des conséquences graves sur la sécurité, l’économie, la cohésion sociale, le mode de vie et même l’avenir de nos enfants ( la demographie des migrants qui submergera la population autochtone)

  2. Posté par Icing le

    On fournira aussi un avocat gratuit au traitre rouge de la nation ! Juste pour la forme

  3. Posté par Jean Daniel le

    La gauche européenne y compris celle de notre pays creuse le nid de l’islamisation de l’Europe, il est temps de redresser la barre après il sera trop tard.

  4. Posté par Ricochet le

    Les coûts liés à la politique d’asile sont considérablement supérieurs à ceux que publie la Confédération dont les chiffres ne comprennent que ses subventions forfaitaires aux cantons. Le fédéralisme est un obstacle largement usité pour renoncer à un contrôle efficace et suivi des coûts dans beaucoup de domaine dans la mesure où ces coûts sont autant de revenus (non-contrôlés) pour les heureux fournisseurs de prestations

  5. Posté par Pierre le

    Merci Mme Amaudruz de nous donner quelques chiffres. Il me semble que le forfait-avocat, de l’ordre de 1500.-, donc comparable à un mois d’assistance sociale, ne constitue pas le plus gros problème.

    Lorsque je discute avec des gens favorables à l’accueil de dizaines de milliers de migrants, je leur demande s’ils s’engageraient à payer ces avocats en cas de refus le 5 juin. On voit mieux qui est généreux …uniquement avec l’argent des autres!

    De toutes façons, une personne complètement ratissée par les passeurs n’a pas les moyens ne serait-ce que de comprendre la procédure, donc il faut quelqu’un qui lui explique pourquoi il n’a aucune chance si c’est le cas, et qui le convainque de quitter la Suisse avec une aide au retour. Il semble que cela existe déjà en Hollande.

    Et c’est là que le bât blesse: selon le Temps d’aujourd’hui, lors de l’essai pilote de Zurich, par rapport aux autres centres, TROIS fois plus de requérants ayant reçu ce genre d’explication ont disparu dans la nature, renonçant à une aide au retour associée à leur collaboration. Donc sont devenus des clandestins exploitables facilement, voire de futurs délinquants.

    Beaucoup de requérants d’asile, notamment africains, sont venus en endettant massivement leur famille voire leur village. S’ils rentrent, quel accueil? Certains disent préfèrer mourir. Si on repensait un peu l’aide au retour?

    Il y a une autre raison bien plus lourde de voter NON: la clause d’expropriation: Mme Simonetta nous dit que cela existe déjà pour des ouvrages d’intérêt national comme des autoroutes, voies ferrées, pylônes etc. Exact. Mais alors l’ajout proposé revient à considérer l’accueil de migrants comme d’intérêt national.
    Qu’elle ose le dire en face du peuple suisse, on verra la réponse!

  6. Posté par Christian le

    Je suis un homme pacifique. Attention pas un pacifiste.
    Grâce à nos élites je pense que nous allons bientôt connaître une aire de violence et de désolation.
    Le pire c’est qu’à part voter UDC je ne vois rien d’autre à faire.
    Je ne suis pas certain que nous allons gagner cette bataille de l’asile.
    Le peuple dort maintenant profondément. Bercer par la douce musique de la bien pensense et du politiquement correct.
    Il acceptera cette révision et se félicitera de sa générosité , de sa bonté toute chrétienne.
    Il vomira la dureté de mon parti, son replis sur soi.
    Il me fais penser à ses lemmings qui courent vers le précipice .
    J’ai deux certitudes
    1/ ceux qui guident le troupeau ne sauterons pas dans l’abîme.
    2/ je ne sauterai pas non plus et je me battrai si il faut en arriver là

  7. Posté par Tommy le

    Tout est déjà dit dans vos commentaires, amis internautes. Mais les bras m’en tombent quand-meme!
    Allez diffuser ce message dans les pays du Maghreb et vous verrez comme ils rappliqueront!
    Ils doivent se dire que, avant de rejoindre le paradis musulman, un petit tour vers la Suisse constitue un excellent hors d’œuvre !

  8. Posté par S. Dumont le

    Céline Amaudruz a parfaitement raison, car qui dit accélération des procédures dit davantage d’entrées donc plus de clandestins. Quant aux avocats gratuits, on peut se demander pourquoi ils en auraient droit puisqu’il y a des procédures ou alors les fonctionnaires de notre ministre SS sont-ils tellement incompétents qu’il faille surprotéger les nouveaux arrivants? En plus cette mesure est discriminatoire face à la population autochtone! Quant à la dictatoriale expropriation, je fais confiance à notre ministre SS pour l’utiliser!!

  9. Posté par Holster le

    « Chez nous, les requérants sont pris en charge de A à Z, soit de Anwalt bis Zahnarzt, de l’avocat au dentiste. » Ce qui est à l’évidence TOTALEMENT IMMORAL dans la mesure où les suisses doivent tout payer de leur poche.

  10. Posté par philippe le

    Il n’y a qu’à leur mettre une hypothèque légale, comme ceci ils ne reviennent pas.????

  11. Posté par REALrecognizeREAL le

    Marre de financer cette spirale infernale!
    A quand une votation populaire : « Êtes-vous pour le maintien de la tradition humanitaire de la Suisse ? » Traduction : « Êtes-vous pour l’invasion migratoire du tiers-monde/moyen-orient, sous prétexte de l’asile politique, en Suisse ? »

  12. Posté par Jean-Francois Morf le

    A condition qu’ils offrent aussi les frais de justices à tous les pauvres qui ont été ruinés par les banquiers, les assureurs, les promoteurs immobiliers, les pique ménage, les juristes, etc.
    Sachant qu’il faut jusqu’à 10 ans pour terminer la moindre enquête, je suggère de forcer 50% des universitaires à devenir juriste, afin de ramener ces délais inadmissibles à quelques jours.
    Imaginez si les journalistes travaillaient aussi lentement que les juristes: nous lirions les nouvelles d’il y a quelques années dans les journaux…

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