Catholiques de droite ?

Michel Garroté
Politologue, blogueur

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Y a-t-il des catholiques de droite en France et si oui où sont-ils passés ? On me dit que chez les Gaulois, il y aurait des catholiques traditionalistes et des catholiques progressistes. Cela ne répond pas à ma question : y a-t-il des catholiques de droite en France et si oui où sont-ils passés ? Jésus-Christ était-il (est-il) catholique traditionaliste ou catholique progressiste ? Il était (il est) Juif. Il a créé l'Eglise catholique avec Simon-Pierre et il était (il est) Juif, issu de parents juifs. Il n'était pas (il n'est pas) né français ou né catholique. Il était (il est) issu du peuple juif. Face aux pharisiens il était plutôt progressiste on va dire. Face aux publicains il était plutôt conservateur va-t-on ajouter. Mais il n'était pas (il n'est pas) traditionaliste français ou progressiste français.
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Catholique veut dire universel. Jésus-Christ était (est) donc issu du peuple juif et il était (il est) à l'origine, avec Simon-Pierre, de l'Eglise universelle. Le Verbe s'est fait chair. On pourrait être plus précis et dire que le Verbe s'est fait Juif. Qu'en est-il de l'Eglise catholique de France ? Vu de l'étranger (de Suisse pour être précis), l'Eglise de France laisse parfois songeur. Les Français racontent que l'Eglise de France serait la Fille Ainée de l'Eglise Universelle. "Fille Ainée de l'Eglise", ce n'était pas, ce n'est toujours pas et ce ne sera jamais un dogme infaillible. Peut-être, qu'à telle ou telle époque, tel ou tel pape, a raconté que l'Eglise de France était la Fille Ainée de l'Eglise. Mais aujourd'hui, l'époque a bien changé ; quant au futur, c'est le futur et non pas le présent.
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La question est ici : Y a-t-il des catholiques de droite en France et si oui où sont-ils passés ? Avec ma longue introduction (je veux parler du texte ci-dessus), je me suis un peu éloigné de cette question. Et je l'ai fait un peu exprès, oui, c'est vrai. J'aime bien faire un peu exprès, prendre le temps, donner le temps au temps (y'a pas le feu au lac, pas vrai ?). La dernière fois que les catholiques français sont descendus dans la rue, c'était pour "La Manif Pour Tous" (LMPT). Vu de l'étranger (de Suisse pour être précis), l'historique de LMPT est un peu déconcertant. Personne n'a vraiment compris qui est avec LMPT, qui ne l'est pas et qui ne l'est plus. Peu importe, me direz-vous. Ce qui semble agiter les Français aujourd'hui (cathos ou pas), en 2016, c'est la présidentielle de 2017.
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Quant j'écris "semble agiter les Français", j'exagère un peu. La majorité des Français ne s'agite pas en 2016 en vue des présidentielles de 2017. La majorité des Français galère en 2016 et pense qu'elle va encore galérer en 2017. Il faut dire que les (très nombreux) candidats à la Présidence ne donnent vraiment pas l'impression en 2016 que ça va changer en 2017. C'est même plutôt le contraire. En France, la fonction présidentielle agit sur les candidats comme un aspirateur géant. On a un peu l'impression qu'à part devenir président, rien ne les intéresse, tous ces candidats. Du reste, la campagne électorale aurait dû commencer début 2017; et non pas, comme c'est le cas, en mars 2016.
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On voit bien que les candidats trépignent d'impatience et qu'ils n'en peuvent plus d'attendre (surtout le blingbling de service qui est un modèle du genre). En fait, je n'ai pas la réponse à la question de savoir s'il y a des catholiques de droite en France et si oui, s'ils sont passés quelque part ou  nulle part. Elle est forte celle-là. Le mec nous fait tourner en bourrique avec sa question à la con et d'un coup -- hop ! -- il nous balance qu'il n'en sait rien, dans le genre je m'en tape. Non mais attendez, je vais tout vous expliquer. Je suis tombé sur un article de Christian Vanneste (qu je publie ci-dessous) et cela m'a donné envie de pondre une (longue) introduction, voilà, c'est tout. Allez, au revoir, à la prochaine.
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Christian Vanneste (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : La classe politique est essentiellement préoccupée par le pouvoir, les avantages qu’on en retire, la nécessité vitale d’une réélection quand on n’a pas de vrai métier. Les jeux politiciens, le narcissisme des écrans et des micros, un certain nombre de préjugés à la mode plus ou moins idéologiques, mais facilités par l’inculture envahissante et le désir de « coller » avec la pensée unique des médias tissent l’essentiel de l’activité politicienne. Un grand nettoyage de printemps s’impose. Le débat grotesque sur la déchéance de nationalité est révélateur. Un traître qui a une autre nationalité perd sa nationalité française. Un traitre français à part entière est frappé d’indignité nationale mais ne devient pas apatride. C’est une honte et un scandale que d’avoir fait de cette question un problème. J’avoue avoir regretté de ne plus être à l’Assemblée pour dire ce que je pense des tristes personnages qui trahissent un peuple qu’ils disent représenter.
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Christian Vanneste : J’ai été l’un des seuls à souhaiter la grande alliance de la droite nationale et conservatrice. Je me souviens avoir défendu au RPR la préférence nationale qui était un de nos thèmes privilégiés. L’électorat y serait en grande partie favorable. Le centre mou, des groupes de pression, l’immense majorité de la presse soutiennent au contraire l’absurde front républicain qui allie de fait des gens qui n’ont aucune idée commune. Cette absence est masquée par le mot « républicain », vide de sens puisque le Front National ne menace en rien la République. Cela dit, le parti de Mme Le Pen ne fait guère d’effort dans cette direction et connaît un flottement sur des questions économiques ou sociétales qui n’est pas rassurant. Robert Ménard, qui est un ami, l’a mise en garde sur ce point. Je reste partisan d’une grande alliance nationale et conservatrice. Le gaullisme, la démocratie-chrétienne, et les libéraux héritiers de Giscard y auraient leur place. C’est ce qu’aurait dû être l’UMP dont j’ai été membre avant de ne plus être qu’une officine de placement électoral.
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Christian Vanneste : Être chrétien en politique est à la fois difficile et facile. C’est difficile parce que le Royaume du Seigneur n’est pas de ce monde et qu’il faut sans cesse adapter l’idéal à la réalité, laquelle peut attraper l’idéal par la queue. C’est ce qu’oublient les chrétiens immigrationnistes, totalement irresponsables. Il faut par exemple favoriser la coopération décentralisée, l’aide aux pays pauvres, mais ne pas favoriser une immigration contraire au Bien Commun, à la source comme à l’arrivée, qui génère l’appauvrissement là-bas comme l’insécurité ici. Mais faire de la politique sans une étoile pour guider sa charrue, c’est bâtir sur le sable. La religion chrétienne n’est pas une religion comme les autres, comme notre Pape actuel le laisse malheureusement entendre, en gommant l’abîme qui la sépare de l’islam. Elle ne demande pas qu’on sacrifie des hommes ni même des animaux à un dieu. Elle est la religion d’un Dieu qui s’est sacrifié pour le rachat de l’humanité. C’est donc une religion qui favorise à la fois l’enracinement et le service du bien commun proche, mais dans le cadre de ce que Jacques Maritain appelait l’Humanisme intégral, conclut Christian Vanneste (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté, 18 mars 2016
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http://www.christianvanneste.fr/2016/03/16/la-droite-le-christianisme/
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Un commentaire

  1. Posté par Cain Marchenoir le

    Je ne suis pas français mais: Présent!!!

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