Renvoi des criminels étrangers pour petits délits: encore des mensonges.

Par Yohan Ziehli, Président des Jeunes UDC Vaud,  Conseiller communal à La Tour-de-Peilz Ancien Vice-président des Jeunes UDC Suisse

 

La campagne sur l’initiative de mise en oeuvre touche à sa fin. Plus le vote approche, plus les arguments des opposants à l’initiative UDC deviennent grotesques. Il y a peu, j’avais déjà mis en évidence le mensonge de la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga visant à faire croire qu’un étudiant volant une bière dans un kiosque serait renvoyé. Mensonge relayé largement par la RTS (qui n’a pas fait de rectificatif. On devrait attendre de sa part un nouvel article de même rang indiquant que le cas est faux)

Ces exemples fallacieux ne sont malheureusement pas isolés. Outre les exemples créés sur mesure mais inexistants dans la réalité (par exemple le voleur de pomme), certains cas pratiques sont simplement faux. A voir ci-dessous.

Un jeune d’origine vietnamienne né en Suisse, condamné à une amende pour conduite en état d’ébriété et qui, dix ans plus tard, se trouverait mêlé à une rixe devrait être renvoyé, même s’il a toute sa famille en Suisse. 

C’est en tous cas ce qu’affirmait le journal Le Temps dans un article publié le 11 janvier. Ce cas est cependant mensonger. Le fait qu’un jeune soit condamné à une amende pour conduite en état d’ébriété signifie clairement qu’il n’a commis qu’une contravention (il avait vraisemblablement entre 0,5 et 0,79 pour mille). Il ne s’agit donc ni d’un crime, ni d’un délit, et il ne sera pas expulsé, quand bien même il se retrouve mêlé à une rixe dix ans plus tard.

Précisons que, dans cet exemple, le jeune Vietnamien en question a au moins 28 ans au moment des faits et n’a pas jugé utile de se naturaliser, bien que « toute sa famille se trouve en Suisse ». Un nouvel exemple bien farfelu.

La femme de ménage espagnole vivant en Suisse depuis quarante ans et qui omet durant quelques mois de verser ses cotisations à l’AVS sera automatiquement expulsée. 

C’est ce qu’affirmait la Conseillère nationale socialiste Cesla Amarelle. Information reprise sans vérification dans les médias et partagée également à qui veut l’entendre par le Conseiller fédéral PLR Didier Burkhalter. Il n’est pourtant pas possible d’affirmer cela: l’initiative UDC prévoit l’expulsion pour escroquerie (146 CP) aux assurances sociales ou l’abus aux assurances sociales. La première infraction n’est clairement pas réalisée dans l’exemple de Mme Amarelle (il manque sans contestation la notion d’astuce). La seconde infraction ne semble pas non-plus réalisée, étant donnée qu’elle requiert non-seulement une intention, mais qu’elle ne vise pas le non-payement de cotisations. En effet, l’expulsion pour abus aux assurances sociales vise la perception indue de prestations.

Cet exemple est donc faux. Un tel comportement ne mènera pas à l’expulsion, même s’il est précédé d’une autre condamnation dans les 10 années précédentes.

Quand bien même un abus pourrait être retenu, il ne faut pas oublier que l’initiative ne prévoit pas d’expulsion, ni directe, ni indirecte, dans les cas de « peu de gravité » qui, eux, ne sont punis que de l’amende.

Deux jeunes de 18 ans, un Suisse et un étranger né en Suisse, dérobent des bouteilles d’alcool dans un camping-car: le premier s’en tire avec une amende, le second est expulsé.

Ce nouvel exemple nous vient du Conseiller national PLR Andrea Caroni. Il n’est pourtant pas possible d’affirmer cela sans réserve. Le fait de rentrer dans un camping-car et d’y dérober des bouteilles ne peut conduire au renvoi qu’en cas de condamnation pour crime ou délit dans les 10 dernières années. Ce qu’omet de préciser notre Conseiller national…

Une expulsion directe et automatique pour un tel cas ne serait possible que si ce vol est accompagné d’une dommage à la propriété (vitre cassée pour rentrer, par exemple). Mais cette fois, il s’agit d’un cambriolage. Difficile de parler de bagatelle.

Ce cas rappelle l’exemple mensonger des voleurs de bières disponible ici.

L’Italien né en Suisse et au bénéfice d’un permis C condamné à une amende pour excès de vitesse il y a quelques années et qui se laisse aller un soir à donner un coup de poing à un importun sera expulsé?

C’est un exemple proche de celui que l’on a vu plus haut. Il a été publié par le collectif Antifa Genève en commentaire d’une photo vues des centaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux.
Encore une fois, si l’Italien en question a été condamné à une amende, c’est qu’il n’a commis ni crime ni délit. Pour que cette personne puisse être expulsée, il aurait fallu qu’elle commette dans un premier temps une grave infraction routière (par exemple rouler à 80 km/h à travers un village).

Un Espagnol qui vit en Suisse depuis son enfance écope de 30 jours-amende avec sursis pour excès de vitesse. Cinq ans plus tard, il intervient dans une bagarre et donne un coup de poing à l’agresseur. Avec l’initiative de l’UDC, il sera automatiquement renvoyé en Espagne, pays où il n’a jamais vécu. Aucun juge suisse ne pourra intervenir pour rétablir la proportionnalité

Ce cas est apparu sur la page Facebook du comité des opposants à l’initiative. Il est rapidement devenu viral et a été publié des centaines de fois sur les réseaux sociaux.

Il n’est pas possible d’affirmer cela. En effet, la formulation parle « d’agresseur » et d’un coup de poing. La personne tapée étant un « agresseur », on peut imaginer qu’il s’agisse d’un cas de légitime défense, évitant toute condamnation. Ou alors qu’il s’agisse d’un état de défense excusable ou de nécessité excusable, selon les circonstances. Dans ces deux cas, le juge peut renoncer au renvoi.

Ce cas n’est donc pas impossible, au vu des circonstances, mais affirmer cet exemple sans restriction n’est pas possible. Il est d’ailleurs injuste de dire qu’aucun juge ne pourra intervenir pour rétablir la proportionnalité.

Yohan Ziehli, le blog

 

8 commentaires

  1. Posté par Sigmund le

    @Jenkins le 10 février 2016 à 01h15
    Je n’ai pas le journal UDC sous les yeux. Mais tous les délits ne sont pas pénaux. Et dans l’exemple cité on a à faire à un industriel de la criminalité. Cumuler autant de délits et de contraventions c’est finir avec des factures à charge des contribuables qui finissent par se monter à près de millions dépensés pour garder de tels sauvages criminels. Les juges, les tribunaux, les prisons, les psychiatres, les assistants sociaux, les assurances maladies payées, les transports publics payés etc.. Tout ceci n’est pas gratuit et ne tombe pas du ciel. Attendre que ce type ait tué quelqu’un pour le renvoyer c’est immoral et irresponsable. Parce qu’avec autant d’actes asociaux, on ne peut pas assumer ses propres coûts par un travail suivi et on est à charge de la société. Et s’il n’a pas encore de sang sur les mains c’est peut-être un pur hasard statistique. Ce n’est pas pour rien que certains pays expulsent leur propres ressortissants d’un tel niveau. Ils comptent beaucoup sur la naïveté des Suisses et votre commentaire tout aussi confus et naïf pour nous faire subir ces factures inutiles qui seraient bienvenue pour soulager de véritables chômeurs autres que des migrants professionnels de la criminalité. Chez les criminels la criminalité est progressive, c’est comme un métier. Ils deviennent alors de plus en plus compétents… jusqu’aux crimes de sang.

  2. Posté par Jenkins le

    J ai recu le journal de l UDC. L exemple donné etait un turc, je crois, avec 19 condamnations : delit sur la circulation routiere (plusieurs) delit sur les stup (plusieurs) etc, bref des delits qui decoulent sur le penal soit, mais aucun crime de sang, de blessé ou autre. Tout délit devient un jour pénal, pension alimentaire non payée, vol d une pomme, travail au noir etc. C est pour cela que toutes les personnes qui ont de la famille, des amis, voisins etrangers et residant en Suisse voteront NON. Car personne ne sait jusqu ou va aller cette loi, d autant que bcp de ces etrangers ne sont pas en prison pour ces delits. Que vont devenir leur logement (refugies) et leur job (frontaliers)…l UDC aurait du ne parler que de crimes graves, viol, meurtres, prise d otage, agression. Avec cela on etait sur de reussir.
    J attends avec impatience un referendum sur les frontaliers qui eux nous pourrissent nos jobs depuis 10 ans, les expats qui font grimper nos loyers et les refugies pour qui
    On va depenser des fortunes et qui vont faire bouger notre culture.

  3. Posté par Jean-Francois Morf le

    Prison de Genève: 55% de criminels mahométans…pour seulement 7% de criminels Suisses. Si les 93% d’étrangers criminels libérés, ayant donc payé leur crimes, sont expulsés en avion vers le pays de leur choix (240 pays à choix, sauf la Suisse), Maudet pourra bien réduire sa prison! J’ai beau lire et relire le texte de l’initiative, je ne vois nulle part la condition qu’il faudrait soit-disant les expulser « dans leur pays d’origine »: ils ont payé leur crime, ils sont libres d’aller où ils veulent, mais plus en Suisse! Les juristes nous prennent vraiment pour des cons, incapables de lire le texte de l’initiative! Ces « pauvres chéris » libérés perdent donc seulement 1/240 de leur liberté de voyager dans le monde entier! Et s’ils veulent aller dans un pays mahométan, ils en ont 50 à choix, et non pas leur unique pays d’origine!

  4. Posté par François le

    On vit vraiment dans un monde qui a perdu ses valeurs et repères fondamentaux pour qu’autant de gens se lèvent afin de défendre ardemment les criminels étrangers.

  5. Posté par Rikiki le

    Juges, avocats et toute la classe « bien pensante », que ne ferait-on pas pour protéger ses gros pécules. Et pourtant un jour, ils ont dit: Dites, je le jure ! Où place-t-on le mensonge ?

  6. Posté par piche le

    Ne devrions nous pas criminaliser le fait qu’un politique répande de fausses informations. Cela devrait être considéré comme une faute grave, une atteinte à la patrie et devrait amener de facto à la démission du politique concerné. Et je suis gentil car après en avoir pendu un ou deux par les bijoux de familles gageons que les autres auront compris le leçon.

  7. Posté par bigjames le

    Les exemples que ces demeurés citent sont impossibles.
    Que l’on me sorte un jugement correspondant à ces exemples durant les 50 dernières années !
    Ma main au feu qu’il n’en existe pas. Aucun.
    Et respecter nos lois, c’est si compliqué !!! On y arrive bien, nous.

  8. Posté par Tommy le

    Et moi, si je vole un plat de couscous au Maroc, aurais je droit à un avocat commis d’office?
    Répondez moi, bande de mécréants !

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