Voleur de bières et expulsion: plus le mensonge est gros, plus il passe

yohan ziehli

 

Par Yohan Ziehli, président des Jeunes UDC Vaud,  conseiller communal à La Tour-de-Peilz, ancien Vice-président des Jeunes UDC Suisse

 

Lors du dernier débat infrarouge, concernant l’initiative de mise en oeuvre de l’UDC, la Conseillère fédérale socialiste Simonetta Sommaruga affirmait que le nouvel article constitutionnel mettait dans le même panier un assassin et un voleur de bières.

Elle expliquait que si, lors d’une soirée, un étudiant suisse et un étudiant étranger se rendaient dans un magasin et volaient quelques bières, l’étudiant étranger – bien que né dans notre pays – serait automatiquement expulsé.

La RTS s’empressait de publier un article pour confirmer ces dires. Elle s’appuyait notamment sur les propos d’Ursula Cassani, professeure de droit pénal à l’Université de Genève (et, soulignons-le, ouvertement opposée à l’initiative de l’UDC. Ce qui n’entraîne, bien évidemment, aucun problème d’objectivité).

L’article de la RTS commence son analyse avec un premier paragraphe correct:

L’initiative prévoit effectivement l’expulsion du territoire suisse des étrangers condamnés pour vol, au même titre qu’un violeur ou un assassin. Mais uniquement si le vol est « qualifié », autrement dit, si l’auteur en fait son métier, ou s’il est affilié à une bande pour commettre des vols.

C’est la suite qui est plus problématique.

Or, »il suffit que deux personnes se mettent ensemble pour voler ces bières pour qu’elles soient qualifiées de bande », souligne Ursula Cassani, qui précise qu’aucune valeur minimale n’est nécessaire pour un vol aggravé. Les propos de la conseillère fédérale sont donc exacts, puisque qu’elle cite deux personnes, un Suisse et un étranger.

Cette affirmation, par contre, est absolument fausse. La présence de deux personnes lors d’un vol ne suffit pas pour que l’on considère qu’il y a une « bande ». Il faut que ces deux ou plusieurs personnes manifestent la volonté de s’associer pour commettre plusieurs infractions indépendantes. Comme l’explique clairement le Tribunal fédéral dans une jurisprudence récente:

L’affiliation à une bande est réalisée lorsque deux ou plusieurs auteurs manifestent expressément ou par actes concluants la volonté de s’associer en vue de commettre ensemble plusieurs infractions indépendantes, même s’ils n’ont pas de plan et que les infractions futures ne sont pas encore déterminées. L’association a pour caractéristique de renforcer physiquement et psychiquement chacun des membres de sorte qu’elle les rend particulièrement dangereux et laisse prévoir la commission d’autres infractions de ce type (ATF 135 IV 158 consid. 2 p. 158; 124 IV 286 consid. 2a p. 293/294, 86 consid. 2b p. 88/89).

L’exemple de notre Conseillère fédérale est incorrect et ne mènera pas à l’expulsion de l’étudiant étranger en question. Le plus inquiétant est peut-être encore de voir la RTS, que vous financez avec la redevance obligatoire, confirmer honteusement ces propos erronés et une professeure de droit pénal donner une information fausse, vraisemblablement dans le but de tromper les lecteurs. Qu’attendre donc pour le reste de la campagne de l’objectivité de notre service public et de ses fonctionnaires?

D’autres exemples mensongers ont été entendus encore et encore lors de cette campagne. Ainsi, on nous expliquait que l’expulsion selon le modèle du carton jaune était possible après tout dépassement de vitesse sur la route (or il faut pour cela un dépassement grave, par exemple de 25 km/h dans une localité, suivi d’une infraction grave également, telle que la fabrication de fausse monnaie ou des lésions corporelles), qu’une femme de ménage en Suisse depuis 40 ans ayant oublié de verser une cotisation devrait automatiquement partir (alors que, de l’aveu même du Conseil fédéral, les cas de peu de gravité ne mèneront pas à une expulsion) ou alors que quelqu’un qui a commis un quelconque vol devra se tenir à carreaux durant 10 ans (alors qu’il faudrait pour cela un vol de plus de 300 francs).

Mon but au travers de cet article n’est pas de dire que l’initiative est des plus modérées et qu’elle n’entraînera jamais de cas discutables. Cette initiative n’est pas parfaite, et elle souffre à mon avis d’une rigidité dommageable due à sa place dans la Constitution. J’ai personnellement quelques points de désaccord avec, notamment au sujet des secondos (où je partage l’avis de Hans-Ueli Vogt, en contradiction avec la majorité de mon parti). Mais si cette initiative est si choquante que ça, alors que ses opposants la contredisent avec des faits réels, et qu’ils cessent de créer des exemples sur mesure (la nouvelle mode du choquant prêt-à-porter) dans le meilleur des cas, de mentir dans les autres.

D’ici-là, je vous laisse libres de vous forger un avis avant d’aller voter. Et n’oubliez pas de payer votre prochaine Schneider Weisse lorsque vous irez faire des courses.

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6 commentaires

  1. Posté par Philippe le

    Savez-vous pourquoi certains secondos ne veulent pas se naturaliser = pas d’Ecole de recrue et service militaire pas d’impôt militaire, Vous saisissez ????

  2. Posté par Le pragmatique le

    Merci pour cet éclairage Heineken qui m’ laissé dubitatif lors de ma soirée rts-gochiote.

    L’éclairé

  3. Posté par aldo le

    Apparemment la gauche a un fort soutien des piliers de bar, des violeurs au GHB, des voleurs d’alcool etc. et des consommateurs de stupéfiants puisqu’elle va jusqu’à qualifier de drogues douce des substances qui rendent schizophrène tout comme bénéficiaire de l’AI à vie. Toute la dialectique socialo-gauchiste n’est là que pour triturer le vocabulaire grâce à leur monopole médiatique et à faire capoter tout ce qui s’oppose à la sauvagerie et à l’abrutissement des masses, comme si le naturel n’y suffisait pas.

    En fait il y un gigantesque potentiel économique derrière ces bobards, celui qui couvre la médecine, le social, le droit, les associations subventionnées etc, dont la seule contrepartie est une tout aussi gigantesque machinerie, visant à promouvoir l’endettement forcé donc la sujétion et l’asservissement à des forces étrangères, l’inflation fiscale et le déploiement des taxes alibi.

    La Suisse est riche, c’est la rengaine habituelle pour tout justifier même le pire. Mais en termes de comptabilité nationale, on n’a jamais vu que la racaille était un produit d’exportation susceptible d’offrir des devises et donc de la richesse à la Suisse. Au contraire pour s’en débarrasser, quand c’est possible, il faut encore et encore payer.

    Et comme c’est impossible dans la plupart des cas par la volonté scélérate des socialos-gauchos, mieux vaut s’abstenir de laisser entrer pareils envahisseurs et prendre toutes les mesures pour que les abus en tout domaine soient fortement réprimés au point que la liberté des abus soit simplement plus grande ailleurs, ce que manquera pas d’orienter ces masses de sauvages là où ils sont le plus susceptible d’exercer leurs talents, sans étoffer encore plus les rangs du P.S.. La fuite en Israêl est peut être une bonne solution pour les nazis et la SS au pouvoir, mais pas pour la majorité des citoyens qui n’ont rien à branler des ces conflits importés.

  4. Posté par sophie edouard le

    et… petite précision, mon mari est un secondos non naturalisé….

  5. Posté par sophie edouard le

    Ils peuvent bien raconter ce qu’ils veulent, après autant de mensonges sur tous les sujets on ne les croit plus.. notre famille votera en faveur de cette initiative.

  6. Posté par coocool le

    Merci pour cet éclairage. En revanche, les secondos n’ont qu’à se faire naturaliser.

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