L’intégration utopique.

Anne Lauwaert
Ecrivain belge

Le 26 décembre, consternation sur Maghreb TV …

Fatima, la mère d'un des kamikazes de Paris parle en direct… Stupéfaction du présentateur qui, dès qu’il parvient à se ressaisir, avec beaucoup de patience écoute  cette dame qui, pendant 20 minutes, va parler de son fils en pleurnichant.

Les réactions superficielles à cette vidéo sont allées dans le sens «le comble du suicide bomber, c’est de récupérer le corps» … on éclate, non pas de rire, mais de malaise… tellement l’idée est macabre et déplacée… car il s’agit d’une mère qui veut récupérer ce qui reste du corps de son fils pour lui donner une sépulture digne. Ne nous arrêtons pas là, voici quelques extrait de ce que dit cette dame :

<<Bilal est né en Belgique, est marocain et a la nationalité française .

Son «petit garçon» venait juste d’avoir 20 ans - il vivait comme tout le monde, il allait à l’école ** - pendant deux ans il a été harcelé par un professeur - il était victime de cette société.

Dans la maison de quartier où ils ont grandi ils n’ont rien -  les communautés marocaines ne proposent pas de voyages -  le groupe musulman voit nos jeunes en train de rien faire, ils ne vont pas vers eux, chacun baisse les bras. 

Je m’en veux de ne rien avoir vu *** -  bien sûr elle culpabilise, puisqu’elle ne trouve pas de coupable, donc la faute c’est la sienne.

«Les locaux» (la police locale) c’est des cowboy, on parle de terrorisme  ça c’étaient des terroristes - mon bébé est parti. 

La brigade anti-terroriste : perquisition à 4h du matin par des robot cop

Il s’est fait exploser et je me dis tout le temps est-ce qu’il a souffert? - je suis fière de lui du fait qu’il n’ait fait aucune victime - aucune idée au sujet de son rôle dans les attentats de Paris –

Un terroriste ? moi je sais comment je l’ai élevé

Moi mon p’tit Bilal est parti, mais il y a d’autres enfants ici qui sont discriminés, qui sont harcelés par des professeurs, qui n’ont pas leur place et qui ont ces vipères (des recruteurs) qui sont à l’affût de jeunes

Elle a rencontré des jeunes à qui on a fait un pincement vers l’omoplate, vers l’épaule et il s’est retrouvé en Syrie, c’est un genre d’hypnotisme, un autre aussi a eu un pincement vers l’omoplate, est-ce un point faible que les recruteurs connaissent?

Il y a aussi de nombreuses jeunes filles qui partent… >>  

Intervention complète de Fatima ICI

Il ne s’agit pas de juger, ni de critiquer mais d’essayer de comprendre. Fatima est Marocaine et habite dans un village flamand (je suis Flamande).

«Un bébé» c’est de zéro à 1 an, «un petit garçon» c’est un enfant en dessous de dix ans, ensuite il devient adolescent et à 18 il aurait fait son service militaire, si celui-ci existait encore. À 20 ans ce n’est pas un «bébé», ni un  «petit garçon» mais un homme adulte, majeur et responsable.

Les professeurs harcellent les enfants à l’école? J’ai été élève au Lycée de Forest à Bruxelles. En 1964 (?) le premier jour de classe, après le congé de Noël, il faisait froid mais pendent la récréation nous étions obligées de rester dehors dans la cour. Une compagne avait mal au ventre, j’ai demandé à la surveillante qu'elle puisse aller s’asseoir à l’intérieur. La surveillante a dit non et j’ai répondu qu’elle était ridicule. À midi mon père et ma mère étaient dans le bureau de la Préfète, (Mademoiselle Thomas qui a donné son nom à ce lycée). Etant donné que j’étais interne, la Préfète m’a punie en me supprimant des week-ends et mon père a doublé la punition. J’ai donc été privée de retour en famille depuis la rentrée de Noël jusqu’à Pâques. Ca c’était du temps où on préférait être harcelé par les profs et sortir avec un bon diplôme plutôt que finir en kamikaze au coin d’un Mac Donald.

À 20 ans Bilal était  «à l’école».  S’il fumait du chic et buvait de l’alcool, quel était son parcours scolaire? Les professeurs le harcelaient-ils ou bien essayaient-ils de le récupérer ? Si sa mère n’a rien vu, les professeurs par contre l’avaient signalé à l’autorité.****

«On» n’offre rien à ces jeunes? Les enfants ne sont pas à charge de la société mais de leurs parents, qui sont responsables de l’éducation et de l’occupation des enfants qu’ils font. Nous avons peu d’enfants car les éduquer est difficile et coûte cher. Chez moi on disait qu’éduquer un enfant coûte autant que construire une maison.

Les robo cop qui défoncent les portes à 4h du matin sont-ils des terroristes ou bien défendent-ils les citoyens contre les terroristes qui se font exploser dans le but de tuer d’autres personnes ?

Cette dame sait comment elle a éduqué son fils.  En toute bonne foi elle lui a enseigné une religion dans laquelle, entre autres, on décapite, on pend, on lapide et dans laquelle les « martyrs » sont récompensés par une éternité de fornication avec 70 vierges. Certains kamikazes emmitouflent leur pénis pour qu’il arrive intact au lupanar céleste.  Un homme avec 70 femmes, nous appelons cela de l’orgie. Son «petit garçon» est donc au paradis du sexe. Dans la tradition catholique de ses voisins flamands, son fils serait en enfer non seulement pour avoir tenté de tuer d’autres gens mais aussi pour s’être suicidé.. Par contre les âmes pures qui vont au Paradis passent l’éternité à chanter les louanges de Dieu, accompagnées par les anges qui jouent des musiques célestes et elles mangent du riz au lait avec une petite cuiller en argent… Elle lui a demandé d’aller visiter une école coranique. Il a trouvé des personnes qui l’ont aidé à pousser cette religion jusqu’au bout, jusqu’au « martyr » et s’il n’a fait aucune victime, c’est qu’il a raté son acte.

En tant que physiothérapeute, je puis assurer qu’il n’existe aucun point ni sur le corps humain, ni du côté de l’omoplate, que l’on puisse pincer pour manipuler, endoctriner, radicaliser, hypnotiser, transformer une personne en terroriste ou l’envoyer en Syrie.

De nombreuses jeunes filles vont faire le jihad du sexe. Elles offrent leur corps et leur virginité à ces hommes. Souvenez-vous de Samra et Sabina ***** Qu’est ce qui est pire, savoir que son fils est mort ou imaginer ce que ces filles subissent? comment elles vivent leur grossesse, dans quelles conditions elles accouchent? comment elles sont assassinées… Et tout ça au nom de la religion?

Fatima continue à se référer à cette religion, va-t-elle  dans sa recherche de coupables, la remettre en question?

Puisque Bilal était né en Belgique, Fatima y habite depuis au moins 20 ans et ce qu’elle nous dit montre la distance qu’il y a encore entre sa mentalité et la nôtre. Qu’en pensent d’autres mamans maghrébines? On comprend d’autant mieux les «réfugiés» syriens qui, au terme d’un périple terrible arrivent en Europe et constatent qu’ils ne pourront jamais s’habituer à la mentalité européenne et décident de retourner chez eux. Comme le dit Fatima: «on peut déménager d’un pays pour le bien des enfants». Où est le bien de ces enfants?

Il faut remercier Fatima et Maghreb TV pour ce témoignage car il donne une idée du fossé entre des mentalités diamétralement opposées.

Et maintenant, on fait quoi?

 

Anne Lauwaert

 

** étudiant en électricité à l’Instituut Anneessens Funck, http://www.dhnet.be/actu/monde/la-mere-de-bilal-hadfi-kamikaze-de-paris-temoigne-j-avais-l-impression-qu-il-allait-exploser-d-un-jour-a-l-autre-564c1cb03570bccfaf1ebfd4

 

*** l’école avait vu et signalé le cas et il avait été radié du registre de la population http://www.lesoir.be/1080692/article/actualite/belgique/2015-12-29/signalement-bilal-hadfi-ville-bruxelles-rejette-faute-sur-l-ecole

 

**** http://www.rtbf.be/video/detail_temoignage-d-un-professeur-de-bilal-hadfi?id=2060148

 

***** http://www.7sur7.be/7s7/fr/31902/La-menace-EI/article/detail/2534922/2015/11/24/Une-egerie-de-l-EI-tuee-a-coups-de-marteau-a-Raqa.dhtml

 

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7 commentaires

  1. Posté par blum le

    J’ai reçu la même éducation que la vôtre, Madame Lauwaert: pension, solide enseignement… et punitions , méritées, pour quelques insolences et désobéissances.
    Je continue à penser que l’Education Nationale doit être ferme, et que les parents doivent être exclus de l’école: l’éducation de leurs rejetons, à la maison, est de leur complète responsabilité.
    Qu’ils achètent DES LIVRES A LEURS ENFANTS, les fassent LIRE, et cessent de se plaindre!
    Comme nous sommes des pays ouverts, les immigrés peuvent y entrer; insatisfaits , ils peuvent aussi ( doivent) en repartir.

  2. Posté par Anne Lauwaert le

    Mcha, ne soyez pas défaitiste: de plus en plus de personnes prennent conscience et même les musulmans commencent à voir qu’ils vont être parmi les victimes
    comme Gramsci soyons pessimistes avec la raison mais optimistes avec la volonté…

  3. Posté par Mcha le

    Merci Anne Lauwaert pour la pertinences de vos articles lus avec grand intérêt. L’avenir de l’Europe c’est – hélas – bonjour tristesse !

  4. Posté par Anne Lauwaert le

    Ali, à mon avis les autorités, non, …je reprends: à mon avis, tout le monde se dit « plus il y en a qui partent mieux ça vaut et surtout qu’ils ne reviennent pas »…

  5. Posté par Ali le

    Ce qui m’étonne le plus dans ce cercle vicieux, c’est le silence des autorités Européennes aux départs de ces recrutés en pays de conflits depuis des années sans se soucier de leurs retours !?

  6. Posté par mia vossen le

    Les recherches démontrant que 3% d’immigrés par génération est le maximum qu’une population peut assimiler sont « politiquement incorrects »! Et vive la destruction politiquement correcte de notre société….

  7. Posté par Chouette le

    L’intégration d’une majorité est réellement utopique, la preuve en est l’exemple, de très loin pas unique, que vous citez Madame Lauwaert.

    Nos statisticiens devraient se mettre au travail en vue d’une évaluation exacte, pour une fois.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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