Genève: casseurs partout, police nulle part

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens

Les Genevois ont eu une bonne gueule de bois ce dimanche: ils ont découvert l'état de leur ville après une manifestation interdite de l'extrême-gauche locale. Extrême-gauche? Pardon, ultra-gauche selon la novlangue en vigueur, histoire d'épargner l'extrême-gauche institutionnelle... Certains élus de gauche soutenant d'ailleurs officiellement le mouvement.

genève,extrême-gaucheLa manifestation, sobrement intitulée "sauvage" (tout un programme!) sur le site "information et luttes" de Suisse romande renverse.ch, a dévasté la ville depuis les Cropettes dans le quartier de la gare jusqu'au boulevard Carl-Vogt à la Jonction. De nombreuses vitrines ont souffert ainsi que des banques et des bâtiments publics, au premier rang desquels le Grand Théâtre, lourdement maculé de peinture et de slogans.

Le quotidien 20 minutes se fait l'écho de la profession de foi des nihilistes:

"Nous prenons la rue pour qu'elle soit autre chose qu'un espace de circulation automobile et de vitrines de luxe; nous prenons la rue car l'avenir de nos lieux de fête et de culture est menacé par la volonté inflexible de Pierre Maudet d'imposer sa loi; nous prenons la rue parce que l'état de Genève subventionne en grande majorité le Grand Théâtre, un lieu de culture bourgeoise pratiquant des tarifs inaccessibles aux plus nombreux."

Pierre Maudet, l'ennemi à abattre. Ainsi que toutes les banques et les commerces rencontrés sur le chemin, nos révolutionnaires n'hésitant pas à s'offrir un petit extra en se servant sur la bête. De nombreuses vidéos de Genevois atterrés montrent les émeutiers attaquer les vitrines à coup de marteau, voire tenter d'y bouter le feu avec des bombes incendiaires improvisées, en toute décontraction. Mais de police, point.

La police était là, nous dit-on à la radio par le biais de sa cheffe Monica Bonfanti, mais elle a choisi... De ne pas agir. Alors que la manifestation ne comportant en tout et pour tout que quelques centaines de personnes (on parle de 500 individus, casseurs compris), les forces de l'ordre on décidé "d'être souple" et donc de livrer le centre-ville à des hordes de barbares pendant une heure et demie, les laissant infliger des dégâts se chiffrant en dizaines de milliers de francs avant de se lancer et de disperser la manifestation non autorisée. Mais qu'on se rassure, personne n'a été arrêté!

Dans une Genève prétendument en état d'alerte maximum à cause du danger terroriste, pareille démonstration d'impuissance représente un échec crucial. La soirée de samedi soir ne contribue pas à renforcer la crédibilité de la police - ni pour les citoyens du bout du lac et leur sempiternel "sentiment d'insécurité", ni face à d'éventuels islamistes en quête d'une cible facile.

En période de crise, mieux vaut éviter de crier que le roi est nu ; Genève vient de faire exactement le contraire, étalant au grand jour son impuissance derrière des excuse de stratégie de contention de la foule qui n'abusent personne.

Aurait-il été possible d'agir? De toute évidence, oui, ne serait-ce que lorsque le cortège non autorisé était le plus vulnérable, lors du passage du pont du Mont-Blanc. C'est d'ailleurs ainsi qu'une manifestation altermondialiste fut neutralisée lors du sommet du G8 à Évian en 2003. Bien que le sommet se déroule à une cinquantaine de kilomètres, les black blocks avaient investi la Cité de Calvin, surprenant tout le monde. Mais, il y a douze ans déjà, la police n'avait pu arrêter les meneurs: un Conseiller d’État de gauche avait pris fait et cause pour les manifestants, allant jusqu'à rejoindre le cortège sur le pont pour empêcher la police de les arrêter...

A l'époque déjà le problème était moins légal que politique. Que peut faire la police si on lui a donné l'ordre de ne pas intervenir?

De même que les émeutes de 2003 avaient brisé la carrière de la conseillère d'Etat Micheline Spoerri, responsable de la police à l'époque, celles de 2015 pourraient menacer Pierre Maudet. Nul doute que celui-ci ne laissera pas l'épisode de ce week-end ternir son image sans réagir. Alors que l'enquête patauge déjà et qu'on se demande si le moindre casseur verra jamais une cellule, la pression est donc maximale sur les épaules de Monica Bonfanti, dont la gestion de crise laisse pour le moins à désirer.

Entre malveillance ou incompétence il est difficile de trancher; mais du point de vue des citoyens, les deux maux sont tout aussi rédhibitoires. Si les responsables sont incapables, il faut en changer, point.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur Lesobservateurs.ch, le 21 décembre 2015

11 commentaires

  1. Posté par Cenator le

    Sliman Altehban exprime une pensée très répandue parmi les musulmans de Suisse.
    Pour eux, c’est le courant de l’histoire, nous n’y changerons rien.
    Ils disent ouvertement que chaque musulman qui foule les pieds de notre continent est porteur de notre avenir régi par la charia.
    Que nous serons contents, car après avoir coupé le main des trafiquants, il n’y aura plus trafic de drogue dans les rues.

    C’est pourquoi je suis consterné et inquiet pour notre avenir, quand je vois (sur d’autres pages) des commentateurs qui continuent à se battre contre des boucs émissaires ou contre des théories de complots de tout bord, au lieu d’affronter le réel ennemi de notre civilisation.

  2. Posté par Adrien le

    Extraordinaire, Sliman! Altehban étant un vieux train en allemand, la correction orthographique en moins (alte Bahn), on se passera aisément des prouesses et inventions technologiques des régions du globe qui ont choisi de croire aux hallucinations délirantes du pédophile guerrier Mohamed. La Suisse peine à tolérer l’ignorance et de ce fait, offre l’accès à la connaissance pour tous! Profitez-en, vous avez tout à y gagner et le pays également! C’est une invitation valable pour tous ceux qui viennent vivre en Suisse; vous connaîtrez plus certainement le bonheur au moyen d’une éducation qu’avec la sharia!

  3. Posté par C dans l'air le

    Il ne faut pas en vouloir à la police…Elle a fait son travail. C’est-à-dire Rien. Et oui, elle parfaitement suivi les ordres de TOUT EN HAUT. Mme Bonfanti ne manque pas d’air. Prétendre que la situation était maîtrisée, il fallait oser! Vous êtes sans doute très compétente, Mme Bonfanti, même extrêmement compétente, mais….pas pour le poste que vous occupez! Et oui, je suis navré de vous l’apprendre. Si vous avez de l’estime pour les citoyens de cette ville et désireuse de donner un nouvel élan dans la police, il faut démissionner. Et le Maudet dans tout ça? Il est exceptionnel! Sa prestation au TJ sur la sécurité, nous laissait croire qu’il maîtrisait son sujet et que tout était sous contrôle. Le pauvre était scandalisé par le vandalisme de ces sauvages. Et bien, Monsieur! Je suis persuadé que si le nettoyage était financé par vos poches, vous réagiriez différemment! Mais, c’est tellement facile de se servir dans les poches du contribuable, pourquoi se gêner?

  4. Posté par Sergio Morosoli le

    @ Sliman Altehban.
    Vous plaisantez ? Les pays merveilleux que vous citez sont tous en guerre et leurs habitants ne rêvent que de visas ou d’embarquements clandestins pour l’Europe. Vous avez une idée de ce qu’est la sérénité ?

  5. Posté par JeanDa le

    Monsieur Altehban veut la sharia, mais prône la tolérance ! Elle est bonne celle-là.
    Il va faire péter son pantalon à force de faire de tels grands écarts !
    … je viens de comprendre pourquoi ils préfèrent qamis ou djellaba au pantalon 😉

    db

  6. Posté par pierre frankenhauser le

    @M. Altehban
    Il y a p.ex. Daesh, qui prône pourtant la sharia, qui a carrément détruit le temple de Bêl et l’Arc de Triomphe, à Palmyre, en Syrie. Mais j’aime bien votre humour.

    db

  7. Posté par Sliman Altehban le

    Ce genre D incident ne serai jamais arrivé dans un pays où la Sharia est instaurée !! donnez moi le nom d’un seul pays musulman ou ce genre d’incident arrive ou est acceptable !
    Soyez plus tolérants avec vos migrants , ils vous montrerons la voie de la sérénité .
    La Suisse doit s inspirer des lois de la Sharia pour son bonheur !
    vous êtes chargés de haine contre vos propres autorités ! C est votre propre réflection !
    Espérons que la tolérance vous guidera . il est inutile de chercher à résister ce qui se passe en Europe c est pour votre bien vous verrez .
    La Suisse doit faire comme la EEE !
    A L approche de vos fêtes de noël Soyez tolérants !!

  8. Posté par Margo le

    Chez nous, comme ailleurs en UE, la sécurité publique n’ose affronter et arrêter ces délinquants gauchistes par peur que ça ne dégénère en affrontements et guerre civile. Donc, bénéficiant de la clémence de notre instances judiciaires, les racailles prennent leur aise et se reproduisent vitesse grand V et le pire, et font LEUR LOI.. Combien de temps devrons-nous supporter tant d’injustices et de laxisme. Quand les coupables ne sont pas punis, ce sont les victimes qui le sont. Aux grands maux, les grands moyens. C’est le courage qui manque.

  9. Posté par Nicolas le

    Qui a voulu taguer Pierre Maudet en permettant aux mongolitos de taguer le Grand Théâtre ?

    db

  10. Posté par Pierre Adler le

    Les commerces et les institutions (tel le Grand Théâtre) ayant subi des dégâts, à cause de l’incurie de la police, ne sont-ils pas légalement en mesure de déposer plainte contre la police?

    db

  11. Posté par Derek Doppler le

    Genève, ville ouverte. Mais bon, avec les ruines quand-même, parce que sinon c’est moins cool. Et au cas ou certain ne comprendraient pas: Le terme de ville ouverte désigne, en état de guerre, une ville déclarée rendue sans combat afin de l’épargner de la ruine, de par un accord explicite ou tacite entre les belligérants.

    La question se pose lorsque la ville présente un intérêt historique ou culturel, ou bien compte tenu du nombre de civils présents parmi la population.

    Une condition joue dans la balance : la ville ne doit pas présenter un intérêt stratégique dans le conflit en cours ; sa libération ne doit pas jouer dans son règlement final.

    En général, les réfugiés de la région, au courant du havre représenté par une ville réputée épargnée par les bombes, affluent dans une ville ouverte.

    db

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