Face aux partis, le citoyen est-il bien informé? L’immigration

Albert Leimgruber
Rédacteur

L’immigration

 

Le 18 octobre, les Suisses se rendront aux urnes pour élire un nouveau parlement. Les partis politiques motivent leurs troupes afin de mobiliser et d’élargir leur électorat. Comme lors de chaque campagne électorale, les partis politiques ont rédigé un programme électoral. Celui-ci à deux objectifs : placer les thèmes de la campagne et préciser le positionnement du parti face aux dossiers politiques.

 

Longtemps, le thème de l’immigration était absent des débats liés aux élections fédérales. Or, l’actualité à rapidement rattrapé le monde politique et la discutable diffusion de la photo de l’enfant syrien noyé a ravivé le débat.

 

Le positionnement des partis

Si les partis du centre et de gauche ont longtemps tenté d’éviter le débat, on observe aujourd’hui un retournement de situation assez impressionnant. Autant les partis du centre que la gauche plaident ouvertement – et de façon très offensive – pour un accueil quasi illimité des migrants. Ils ne se privent d’ailleurs pas de faire l’amalgame entre réfugiés (au sens du droit international) et migrants économiques.

 

Nous observons que c’est avant tout l’émotion qui guide la politique du centre-gauche. Or, en politique, il ne faut pas se laisser guider par l’émotionnel, mais agir pour le bien commun dans le respect des normes et lois que la politique justement impose.

 

Personne en Suisse ne préconise le renvoi des réfugiés fuyant un pays en guerre. Mais dans le contexte actuel, rares sont ceux qui osent encore affirmer que la Suisse, à l’instar de l’Europe, ne peut accueillir tous les migrants qui souhaitent s’y rendre. Pourtant, cette affirmation relève d’un bon sens évident et nier cette évidence revient à agir de manière irresponsable.

 

Au parti socialiste, l’immigration est totalement absente de la plateforme électorale et du programme du parti. De quoi illustrer à quel point ce parti est éloigné des préoccupations des citoyens. Au courant de la dernière législature, le PS a systématiquement combattu les lois et initiatives populaires visant à réduire ou contrôler l’immigration (loi sur l’asile, loi sur les étrangers, initiative contre l’immigration massive ect.). Ce qui en fait le principal parti gouvernemental à soutenir une immigration débridée.

 

Dans son programme, le PDC soutien une « politique migratoire constructive ». Le parti prône que « Les étrangers qui ne respectent pas nos lois ne sont, de toute évidence, pas prêts à s’intégrer et doivent quitter le pays » ainsi que la mise en œuvre « de manière

Conséquence de l’initiative contre l’immigration massive. Les démocrates-chrétiens préconisent également la lutte contre la migration due à la pauvreté. Tout observateur averti constatera que la politique du PDC, telle que mise en application au sein du parlement est à des années-lumière du contenu de son programme électoral. Le PDC ne soutient pas le renvoi des étrangers criminels tel qu’ordonné par le peuple en 2010, il cherche à trouver des moyens pour contourner la volonté populaire exprimée le 9 février 2014 et actuellement appelle à accueillir tous les migrants qui se rendent chez nous, qu’ils soient réfugiés ou migrants économiques.

 

De son côté, le Parti libéral-radical soutien dans son programme « une politique migratoire ferme mais juste ». Tout comme le PDC, le PLR affirme que « Les immigrants sont les bienvenus lorsqu’ils respectent nos valeurs, nos lois et qu’ils s’engagent au sein de la communauté. En revanche, celui qui abuse de notre hospitalité ne peut pas résider dans notre pays ». Le PLR a d’ailleurs soutenu les nouvelles lois sur l’Asile et les étrangers. En ce qui concerne l’immigration liée aux accords de libre-circulation des personnes, le PLR est clairement favorable au maintien coûte que coûte des bilatérales et cherche à concilier le vote populaire du 9 février avec les bilatérales. Somme toute, le PLR a une position cohérente en matière de politique migratoire : Oui à l’immigration illimitée par le biais des accords bilatéraux mais une politique ferme envers les Etats hors-UE.

 

L’UDC finalement, préconise une politique migratoire ferme autant envers les demandeurs d’asile (diverses propositions allant d’un moratoire à un refus systématique pour les réfugiés venant par voie terrestre ont été émises) qu’envers l’immigration due à la libre circulation. Le peuple et les cantons ont approuvé l’initiative contre l’immigration de masse, ce qui place l’UDC comme unique défenseur de la volonté populaire face à une classe politique désabusée. L’actualité place l’UDC dans une situation délicate. Le parti se voit de plus en plus fréquemment qualifié de parti anti-immigration et a mauvaise presse, ce qui explique une certaine discrétion de la part des élus UDC suite à la vague d’émotion actuelle.

 

Il est difficile de dire quel sera l’impact de la vague migratoire que connaît l’Europe sur les élections fédérales. Il est fort probable que la situation internationale conforte tout le monde dans ses convictions : les électeurs de gauche préconisent d’avantage un accueil large aux étrangers, ceux de droite seront plutôt enclins à rester ferme. Au centre par contre, la fermeté qu’affichent les partis dans leur programme n’est pas suivie d’actes concrets. L’attitude de leurs électeurs est donc moins prévisible.

Albert Leimgruber, 9 septembre 2015

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

6 commentaires

  1. Posté par pierre frankenhauser le

    Je croise les doigts pour que l’UDC puisse récupérer son second siège au CF et qu’elle fasse un carton aux élections féderales.

  2. Posté par Le pragmatique le

    Étant aussi sale que l’UDC je vai voter UDC car j’aime la saleté.
    #padamalgam

  3. Posté par patrick lévy le

    …, Suisses, s’il vous plait, réfléchissez à ce qu’a écrit Diderot: l’islam est l’ennemi de la Raison. Patrick Lévy.

  4. Posté par effet kiss cool le

    11.09.2015…
    En réponse à Jenkins, le 11 septembre 2015 à 02h12

    [Quote : Le citoyen est totalement manipulé par la presse (…) Il faut réagir !]

    Merci, Jenkins, pour votre intervention, claire, censée, rationnelle.

    Et pour votre référence à nos anciens, ceux qui se sont battus de toutes les manières possibles et sur tous les fronts, pour leurs enfants, pour les générations d’aujourd’hui… Pour assurer la souveraineté de leur pays, mettre en place la démocratie, faire avancer les droits sociaux.

    Oui, bien sûr, il faut réagir… et vite…

    REAGISSONS AUJOURD’HUI AVANT QU’IL NE SOIT VRAIMENT TROP TARD…

    Par respect pour l’engagement indéfectible de nos anciens,
    pour la pérennité de notre système social,
    pour la survie de notre civilisation,
    pour nos enfants dans le monde d’aujourd’hui et
    pour les générations « après nous »…

    Parce qu’on a le droit d’aimer son pays, le droit de se mobiliser pour lui, le droit de se sentir patriote.

    Personne n’arrivera à nous culpabiliser parce qu’on ressent cette appartenance et qu’on veut défendre cet héritage et ce qui fait notre identité.

    Angela Merkel, la chancelière allemande, a peut-être besoin de centaines de milliers de travailleurs immigrés pour son pays, afin de palier au déclin démographique de l’Allemagne d’ici à 2030 : Dans ce cas-là, tant mieux pour elle si l’Allemagne y trouve son compte économiquement.

    La population suisse, elle, ne cesse d’augmenter, et devrait compter 9 millions d’habitants d’ici à 2030. En Suisse, on n’est pas du tout dans le même cas de figure.

    Donc le flux des migrants, chez nous, on aimerait le « réguler », et c’est ce qu’on fera.

    Jenkins, vous dites plus loin : « Je suis très angoissée par le fait que le Cf a déclaré aujourd hui génial la proposition de mme Merkel : soit vous prenez votre quota, soit vous êtes hors les accords de Dublin. »

    Votre angoisse est plus que compréhensible… La grande majorité des personnes angoissent actuellement…

    Vous terminez votre intervention par ces mots : « … On se prépare donc à recevoir notre quota. Il faut réagir ! »

    Concocter des plans de répartition par quotas, les proposer, appeler, exhorter, insister, tout ça est bien joli.

    Recevoir un quota est une chose, l’accepter en est une autre.

    La Suisse, se laisser forcer au pire et se laisser dicter des décisions par une instance supranationale, JAMAIS !

    Même pas dans tes rêves, Angela. JAMAIS !

    Plutôt descendre dans la rue, arrêter de verser la dîme, montrer clairement qu’on refuse.

    Dans la vie, on peut toujours refuser. Et on le fera.

    On votera le dimanche 18 octobre.

    Pour défendre nos intérêts et ceux de nos enfants.

    https://www.ch.ch/fr/elections2015/
    https://www.fr.ch/cha/fr/pub/elections/federales_2015.htm

  5. Posté par Jenkins le

    Le citoyen est totalement manipulé par la presse, la television selon probablement une demande tue du CF. La Tdg, par exemple ne publie pas les commentaires qui prennent partie contre l afflux des frontaliers, des refugies mais qui, pourtant défendent la précarité de nos agés, de nos malades, de nos enseignants.
    La television fait pire, regardez Infrarouge et la manière dont on coupe la parole a ceux qui ne sont pas d accord avec la bonne parole.
    Nous ne pouvons pas rester inactifs devant cette dictature, nous nous faisons mangés et rien ….je l ai souvent dit, très bientôt, il sera trop tard. Nous n aurons plus de travail, plus d appartement, plus aucune identité, plus d avenir pour nos enfants.
    Quant aux réfugiés, je me pose une question : pourquoi ne restent ils pas chez eux pour combatte ? Durant la 2eme guerre mondiale, si les hommes jeunes européens étaient tous partis pour fuir les combats, nous serions qui aujourd’hui ?
    Une autre question : comment se fait il que mme Merkel a autant d influence sur 27 autres pays ? Non a la Grèce, oui aux réfugiés …
    Je suis très angoissée par le fait que le Cf a déclaré aujourd hui génial la proposition de mme Merkel : soit vous prenez votre quota, soit vous êtes hors les accords de Dublin. On se prépare donc a recevoir notre quota.
    Il faut réagir !

  6. Posté par Chouette le

    Les partis politiques ne se « battent » pas pour le bien du pays, mais uniquement en faveur des voix pouvant être obtenues, et ce en se moquant du peuple, qui pourtant leur donne accès au « perchoir ».
    A part certaines exceptions, le politicien actuel ne respecte pas la responsabilité qu’implique son mandat et ce fait est consternant.

    Le monde politique, quel superbe exemple du « vivre ensemble » et qui montre parfaitement le fait que la « mayonnaise » ne peut pas prendre car la quantité l’emporte trop souvent sur la qualité!

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