L’UDC voudrait soumettre les accords de libre-échange au référendum

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Les paysans veulent accroître leur influence sur les négociations.

Les paysans veulent exercer une plus grande influence sur les négociations internationales menées par le Conseil fédéral. C'est du moins le voeu de l'Association pour une agriculture productrice qui réclame notamment que les accords de libre-échange touchant l'agriculture soient soumis au référendum facultatif.

"Pour éviter que le niveau de sécurité alimentaire ne continue à baisser, l'importation d'aliments devrait être limitée"
, a fait valoir hier le conseiller national Rudolf Joder (UDC, BE), président de l'association.
"Il faut assurer à l'agriculture un volume de production minimal."
Selon lui, l'agriculture se trouve à un tournant et il faut se décider entre production ou aménagement paysager, entre production indigène minimale ou dépendance toujours plus grande à l'égard des pays étrangers.

A ce titre,
"l'initiative pour la sécurité alimentaire déposée par l'Union suisse des paysans (USP) en février 2014 est un outil important"
, a-t-il poursuivi.
"Elle permet de définir la politique agricole des années à venir."
A noter que Rudolf Joder siège au comité d'initiative de l'USP, l'Association pour une agriculture productrice s'étant ralliée à la démarche. L'UDC avait songé à lancer son propre texte en 2013 avant de rejoindre le camp de l'USP.

Petits paysans touchés

"Nous n'avons pas uniquement besoin d'une bonne défense nationale, mais aussi d'approvisionnement alimentaire à long terme"
, a renchéri Thomas Knutti, élu UDC au Grand Conseil bernois. Avec la nouvelle politique agricole, le canton de Berne a perdu quelque 20 millions de francs en paiements directs, a-t-il critiqué. Et les perdants sont de petits exploitants ou ceux pratiquant l'élevage.
"Le Conseil fédéral n'a pas tenu ses promesses pour 2014-2017: c'est déjà la deuxième fois qu'il tente de faire des économies dans ce secteur",
a déploré son collègue de parti, le parlementaire bernois Martin Schlup.
"L'agriculture est une des rares branches dans laquelle les dépenses de la Confédération n'ont pas augmenté ces dernières années."

Berne soutient la production agricole à hauteur de 3,8 milliards de francs par an. L'agriculture suisse a atteint, en moyenne de ces trois dernières années, un niveau record en termes de production, a rappelé récemment le Conseil fédéral.

Le niveau de sécurité alimentaire de la Suisse est donc très élevé: les denrées alimentaires sont disponibles en permanence en quantités suffisantes, d'après le gouvernement qui rejette l'initiative populaire des paysans.

Le directeur nuance

"Notre texte d'initiative ne prévoit pas de soumettre les accords de libre-échange au référendum facultatif"
, précise le directeur de l'USP et conseiller national (PLR, FR) Jacques Bourgeois.
"Il se concentre sur l'importance de favoriser la production indigène pour que celle-ci dépasse le taux de couverture actuel des besoins du pays, qui n'atteint que 55%. A l'horizon 2050, la population suisse va croître de 2 millions d'habitants, il faut diminuer notre dépendance de l'étranger."

Pour l'heure, l'USP attend le message du Conseil fédéral qui devrait être traité durant la session d'hiver ou au printemps 2016.

Deux autres initiatives visant à mieux défendre la production indigène et la souveraineté alimentaire sont en cours: celle des Verts qui récoltent des signatures depuis mai 2014 avec le dépôt prévu cet automne, et celle du syndicat Uniterre qui collecte des paraphes depuis le 30 septembre 2014 avec dépôt en mars 2016.
"Nous n'avons pas été associés à la démarche de l'Association pour une agriculture productrice"
, témoigne Charles-Bernard Bolay, président d'Uniterre.
"De notre côté, nous ne sommes pas contre les accords de libre-échange, mais il ne faut pas que les importations dictent les prix. Il faut réguler l'importation des produits."

Et le président d'Uniterre d'attirer l'attention sur le prix historiquement bas du litre de lait industriel payé au producteur, qui atteint à peine 48 centimes, au moment où la production de lait pour le gruyère AOP doit être réduite de 3,5% à cause du franc fort.
"Ces quantités vont aller grossir encore les volumes du lait industriel"
, conclut Charles-Bernard Bolay.

LA LIBERTE

 

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3 commentaires

  1. Posté par D. le

    Le problème est tjs le même : trop d’humains, et en plus qui veulent tout, si possible tout de suite et bien évidemment à moindre « coût » (financier ou « moral »).
    Pour le bien de la Suisse, de ses paysans et du reste de ses habitants, il faut éduquer les gens et en « restreindre » le nombre. Pour cela, il faut sensibiliser les enfants à ce qu’ils mangent. Pour les adultes, c’est plus compliqué, bcp de gens (surtout des villes) se foutent de ce qui se passe dans leur assiette. On m’a récemment demandé ce que voulait dire « bio »! Chacun veut bouffer ses oeufs, sa viande et son poisson à bas prix, peu importe les conditions d’élevage/d’abattage. Pr les légumes c’est pareil, les gens veulent des fraises en décembre et bouffer du poivron tte l’année. Les étales débordent de saloperies aux pesticides venant d’Espagne, et les gens achètent (bin oui, c’est pas cher! …).
    DONC, déjà, limiter l’importation ainsi que les bénéfices des grandes enseignes sur les fruits, légumes, laitages, viandes et poissons afin de garantir un prix correct aux paysans/éleveurs. Ce sont eux qui bossent tte leur vie 365 jours par an, 10h par jour, ce sont eux qui nourrissent le pays et le façonnent. Ils doivent être bien payés. En échange, ceux-ci s’engagent à produire de manière responsable. Il est facile de nourrir 10 personnes. 100, c’est plus difficile, 1000 encore plus et 10’000 paraît impossible. Pour que l’agriculture intensive (afin de produire pour plus de gens) ne se fasse pas, n’augmentons pas le nombre de gens dans notre pays (ou alors de manière raisonnée). Ce qui veut dire stop les 4 gamins par couple et stop l’immigration (de masse ou même de « semi-masse » comme maintenant!).
    De plus, chacun a la responsabilité de ce qu’il consomme. Si t’achètes tel produit, c’est que tu votes pour ! Alors choisissons mieux ce que nous consommons. Exit les fruits tropicaux en abondance tte l’année, les fameuses fraises en décembre, l’ail de Nouvelle Zélande, etc. Et si les gens n’arrivent pas résister, je trouve que la responsabilité reviendrait aux magasins et pkoi pas à l’Etat (ou un organisme indépendant chargé de ça), de retirer le Nuisible de nos choix de consommation. C’est pas une dictature, c’est juste la logique des choses.
    Beaucoup de choses paraissent compliquées mais sont bien plus simples que l’on ne croit si on ose nommer les problèmes et les voir dans leur globalité.

    Je profite de ce commentaire pr saluer et remercier tous les gens qui travaillent et défendent la Terre. <3 merci merci merci

  2. Posté par Pierre H. le

    Ce n’est pas là le sujet mais je ne sais pas où le mettre d’autre. Si vous allez sur le site de la Confédération Suisse, vous pouvez télécharger notre constitution en PDF depuis 1999 jusqu’à aujourd’hui. Par contre, impossible de voir ou d’obtenir une constitution d’avant 1999. Auraient-ils peur de la comparaison ?

  3. Posté par Dulex Philippe (Philippe) le

    fils de terrien montagnard, je soutiens mes concitoyens , nous devons garder une utilisation optimale de nos terres et ainsi que la production, Nous mettre en concurrence avec l’étranger est une grave erreur. Ce n’est pas la même production, et le libre-échange montre ses limites.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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