Faut-il aller vers une abolition du droit d’asile?

Thomas Mazzone
Enseignant, écrivain

Interrogé sur YES FM, cinq minutes furent à peine suffisantes pour introduire une poignée d’éléments nouveaux dans le discours dominant sur l’asile. Tout d’abord, il était important de préciser que la victime d’un mécanisme plus global, dont les associations de gauche et d’extrême gauche sont complices et qui provoque la migration massive puis l’accueil de facto de jeunes hommes africains, n’amène bien souvent pas une quelconque légitimité avec soi pour autant. Une victime, aussi torturée soit-elle, ne se transforme pas, du jour au lendemain, en martyr (triomphant alors par l’évidence de la leçon qu’il apporte et supporte face à la mort). En vérité, nous nous trouvons dans quelque chose de bien plus bas et de bien plus proche des travers grotesques qui caricaturent généralement l’humain. Jean Raspail, dans le “Camp des Saints”, s’était même fait un malin plaisir à décrire la vulgarité et la barbarie de celui [le clandestin] qu’on nous dépeint toujours comme étant un noble souffre-misère. Or, il y a une volonté de masse et une dynamique, coexistant avec la misère, qui entraine la victime à désirer, puis, parfois, à mériter son sort. On pourrait pleurer si cette dynamique de masse ne précipitait pas, aussi, les miséreux les plus nobles vers la même crasse (par le jeu de la jalousie et de la mesquinerie des autres).

 

Dès lors, cette accusation, pesée et soupesée, se porte d’autant plus sévèrement sur les ex-requérants des Tattes, puisque désormais illégaux sur le territoire et en attente d’un renvoi - déboutés ou soldés d’une non-entrée en matière. Les paroles du fameux Tunisien Mourad sur les femmes suisses, loin d’être une divine surprise pour la droite et ladite “extrême droite”, ne sont que l’illustration de mon propos. Par ailleurs, ce phénomène migratoire, permis par la publicité et le laxisme faits d’une loi d’exception, soulève de nouvelles questions par rapport à l’attitude à la fois des clandestins et des structures auxquelles ils sont confrontés. Les associations gauchistes leurs fournissent les ficelles pour rester, même illégitimement. Il est possible que, demain, Mourad s’en aille en France - d’autres viendraient en Suisse depuis la France - , mais il est aussi possible qu’on lui trouve un travail et qu’on régularise ainsi sa situation. Il méprise sans doute lesdites associations gauchistes, mais elles sont la seule clé disponible pour obtenir ce qu’il souhaite: rester et vivre mieux que chez lui. On peut arguer longtemps sur les variations de richesse et de confort selon les différentes régions du Monde, sur la justice ou l’injustice de la chose, mais il est évident que, dans la perspective de l’immigré clandestin, quelle que soit la qualité de son jugement, il a l’impression de bénéficier d’un gain en niveau de vie ; ayant déjà laissé toute son humanité - le sens de sa vie et ses perspectives d’avenir - derrière lui. Il n’est certainement pas innocent de cela et il n’est justement pas un martyr par cela ; et c’est ce qui le rend particulièrement dangereux.

 

Pourtant, il n’y a qu’un pas pour refaire des hommes avec ces bêtes, produites par cette folie collective et qu’on voit tantôt nourrir des pleurs d’enfants gâtés ou hurler d’insatisfaction. Leur parler avec fermeté, c’est aussi leur parler sans condescendance. La tentation lui sera moins grande de troubler ce qui est droit et qui ne s’ébranle pas. Avoir un regard juste sur leur situation, ni attendri, ni haineux, c’est aussi les traiter comme des adultes libres d’arbitrer leurs décisions, avec des actes qui ne seront jamais sans conséquences. Forts de cette maturité, il serait possible de proposer des solutions sur place, des solutions raisonnables, comme le proposait l’UDC Oskar Freysinger qui, sur la RTS, suggérait que les états européens parrainassent des pays d’Afrique. On parle tout de suite de la dimension paternaliste de la chose, mais voyez donc l’état dans lequel est le Monde avec le chaos qui règne au Sud! Ce n’est pas un mal que de mettre une organisation plus structurée au service d’un pays où, justement, il n’y a pas vraiment d’organisation établie. Puis, généralement, sans l’appui de puissances militaro-financières, toutes les tentatives d’auto-détermination en Afrique ont échoué du fait de la réal-géopolitique.

 

En responsabilisant ces gens, en allant jusqu’au bout de l’analyse des conditions de départ puis de retour des clandestins, on produirait une offre concurrente à celle des gauchistes et nous serions un interlocuteur plus ferme mais plus respectable, qui, bien qu’il n’aurait probablement pas le même confort à offrir, pourrait redonner l’envie de vivre et de construire à ces quasi-aliénés. Cela étant, la bonne intention et l’idéal n’étant souvent pas suffisants pour émouvoir un crève-la-faim, dût-il s’être volontairement plongé dans cette situation, il est impératif de jouer contre le légalisme absurde des gauchistes, teinté de pleurnicheries et d’appels à des juridictions idéologiques pour appuyer sur un droit désuet [le droit d’asile] qui, dans son état d’esprit d’initial, ne fait que garantir la sécurité physique et alimentaire de gens le temps d’un séjour à durée limitée. Un droit dont l’utilisation est évidemment détournée de façon abusive.

 

Pour atténuer le problème, une accélération juridique sur toutes les voies de recours pourrait déjà empêcher les tentacules de la victimisation d’enliser tous les requérants dans un marasme nourri par l’impôt et le sacrifice des Suisses. On pourrait également songer à couper les subventions aux associations qui peuvent se permettre de mobiliser des gens pour empêcher l’application de la loi, donnant même des conseils pour faire triompher le mensonge et la manipulation devant la béatitude de juges et d’avocats, tous tenus par l’irréalisme de la politique et de son langage.

 

Enfin, il est une dernière chose qu’il faut oser remettre en question: le droit d’asile lui-même. En effet, un privilège, du latin “privilegium”, dérivé de “privus” et de “lex” et signifiant “loi d’exception”, n’en est plus un dès lors que son existence est connue, puisque chacun cherchera alors à en bénéficier en faisant peser l’injustice à son avantage. De fait, il nous faut répéter qu’une immigration d’ultime recours a bien lieu, utilisant la lenteur de la mise en application du droit d’asile et la difficulté qu’il y a à refuser les demandeurs. D’une part, le fait que personne n’arrête les passeurs démontre une volonté de ne pas en finir et, d’autre part, avec une analyse plus poussée, on s’aperçoit qu’aucun requérant n’est vraiment légitime. On considère habituellement comme victimes d’une guerre, ceux qui ne l’ont pas voulue, mais qui, soit enrôlés de force, soit en tant que civils, la subissent. Seulement, il faut aussi se demander à partir de quand on n’est plus responsable d’une guerre ; et in extenso à partir de quand on est victime d’un gouvernement. La seule réponse est idéologique, basée sur les critères absurdes et surréalistes des garants des institutions droit-de-l’hommistes ; du nom de cette même idéologie qui servit justement, au fil des siècles récents, à arbitrer l’Afrique de façon totalement fantasque et catastrophique. Cette même idéologie justifie également les guerres contre des civils, chose qu’on tentait de limiter avant les siècles les plus récents. Cette même idéologie, il se trouve, est aussi celle qui nous force à accepter le droit d’asile. Si on la remballait toute entière, l’asile ne serait plus qu’une faveur, une décision d’humanité et de bon sens à laquelle tout abus mettrait automatiquement fin et la guerre, même si elle se cherchera toujours des justifications métaphysiques, ne serait plus faite uniquement de celles-ci. On y mettrait ainsi terme plus vite et on y considérerait alors plus rapidement l’humain et sa dignité. La barbarie moderne, dont le droit d’asile est bien l’un des rouages, a assez duré. Il nous faudra bien y songer, un jour.

 

Thomas Mazzone, le 24 juin 2015

3 commentaires

  1. Posté par KANDEL le

    Il faut tendre à abolir ces aides sociales, … et surtout ne pas à en faire profiter des profiteurs !

  2. Posté par John Simpson le

    L’abolition est la solution, il n’est plus possible d’adopter des demi-mesures…

  3. Posté par Pascal le

    Donnez-leur un balai dès qu’ils posent le pied sur sol européen, et contre 8 heures de boulot, ils auront droit aux aides sociales. On verra bien s’ils viennent pour bosser ou pour profiter de nos largesses.

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