Amitié et vérité : les écartelés

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste

 

Hannah Arendt aimait poser la question suivante : renonceriez-vous à une amitié parce qu'à vos yeux votre ami persiste dans l'erreur ou le mensonge ? Elle répondait non. Et moi aussi je répondais non ! Comme le chante Aznavour, "je me voyais déjà" renonçant à la vérité au nom de l'amitié en un geste plein de noblesse et d'humilité. Quand on se voit ainsi, il faut se méfier. Ma réponse ne tenait aucun compte des enjeux contenus dans une telle question.

 

Aujourd'hui, à propos de la dénonciation par Emmanuel Todd de "Je suis Charlie", je peux mesurer ces enjeux. Pour ce sociologue, la manifestation du 11 janvier qui a appelé tous les citoyens à exprimer leur solidarité contre le terrorisme était le symptôme d'une idéologie en progression dans la France d'aujourd'hui : la sacralisation de la laïcité ou de la République. Cette sacralisation, comme toute idéologie, a pour fonction de légitimer la classe gouvernante au pouvoir (les socialistes) et de masquer les inégalités produites par ce pouvoir (chômage, banlieues).

 

Quand je me tourne d'un côté, disons à gauche, j'entends une condamnation indignée des propos tenus par Emmanuel Todd - quand je me tourne à droite, j'entends des approbations enthousiastes de ces mêmes propos. Et une petite voix en moi me demande, comme en une perfide susurration : "et toi, de quel côté es-tu ?"

 

Je ne l'aime pas, cette petite voix. Elle m'oblige à prendre parti tout en me disant, dans une deuxième susurration, que si je ne le fais pas, je suis un lâche. "Ce n'est pas que je suis un lâche," lui expliquai-je alors, mais que j'ai des amis qui me sont chers d'un côté comme de l'autre ! "Eh bien, me répond-elle, tranche dans le vif !" Et moi de rétorquer : "au nom de quoi vais-je trancher ?" Et elle, de me dire en souriant : "au nom de la vérité, pardi!"

 

A ce point, je ne prends même plus la peine de répondre, tant mon abattement est profond. La vérité... je venais de sortir d'une dispute avec un ami qui me disait que la vérité n'existe pas. Moi je lui disais le contraire! Et voilà que maintenant j'étais prêt à dire que je ne pouvais trancher dans une dispute entre amis au nom de la vérité ! Je ne savais plus à quel saint me vouer et gémissais doucement quand j'entendis une deuxième petite voix. " Bienvenue chez les écartelés !" me disait-elle.  "Qui sont-ils", demandai-je ?

 

Il y eut une réponse, mais je ne suis pas sûr d'avoir bien entendu. Je repérai des mots comme Vichy, guerre d'Algérie, familles déchirées. Au bout d'un moment, et à force d'entendre ces mots répétés, j'ai compris. Il s'agissait d'écartelés. Le sont, écartelés, tous ceux qui ont souffert en  rejoignant un camp plutôt qu'un autre, voyant alors proches et amis devenir des ennemis prêts, parfois, à les tuer. Combien de famille françaises ne se sont-elles pas entre-déchirées sur l'attitude à adopter face à de Gaulle, la Résistance, la collaboration, la guerre d'Algérie ? En Suisse, nous avons aussi eu nos déchirements lors des deux guerres mondiales, entre pro-allemands et farouches adversaires du deuxième puis du troisième Reich.

 

Il n'est pas difficile d'imaginer quels tourments ont dû endurer tous ceux qui se sont retrouvés pris dans de tels conflits. Pas seulement en France et en Suisse. Une scène d'un film que j'ai vu il y a bien longtemps est restée gravée dans mon esprit. Dans "Cendres et diamants" d'Andrzej Wajda, on voit un homme tirer sur un ennemi qui s'écroule devant lui. Mais au lieu de le laisser tomber à terre, il le prend dans ses bras.

 

"Cendres et diamants" porte sur l'insurrection de Varsovie qui a vu les habitants de cette ville attaquer les nazis, insurrection dont l'échec a finalement permis à la Wehrmacht de raser la capitale polonaise et de tuer plus de 200.000 de ses habitants. Le gouvernement polonais en exil à Londres était opposé à cette insurrection. L'armée rouge, qui aurait aisément pu aider les insurgés, est restée tranquillement assise de l'autre côté de la Vistule pour contempler le carnage. Elle comptait une unité formée de Polonais communistes qui, une fois le pays conquis par Staline (après les massacres perpétrés par les nazis), contribuèrent à mettre en place une politique d'épuration comme dans toute l'Europe de l'est. Au bout du compte cette insurrection a permis aux Allemands de détruire Varsovie, puis aux communistes d'instaurer le règne de la terreur, alors qu'à l'origine le but était de libérer la Pologne aussi bien des nazis que des communistes. .

 

Il n'est pas très difficile d'imaginer que tous les Polonais étaient alors écartelés.  Tel voulait rester fidèle au général Anders qui, avec le gouvernement polonais en exil à Londres, exigeait qu'il n'y eût point d'insurrection. Mais pouvait-on laisser tomber des amis qui, eux, voulaient s'insurger ? Tel autre avait des amis communistes, mais comme ils étaient complices des atrocités staliniennes, comment les saluer encore ? Comment ne pas rejoindre les rangs de ceux qui voulaient les abattre ?

 

Ce n'est pas seulement entre divers groupes qu'il y avait écartèlement, mais aussi dans le cœur de chacun. Celui qui pensait qu'il fallait suivre le général Anders ne pouvait s'empêcher de se demander si, au fond, suivre Anders n'était pas une manière pour lui d'éviter le combat, une manière de couvrir sa propre lâcheté.

 

Être écartelé est inévitable si l'on a un cœur (amitié) et un intellect (vérité). Seules des âmes amputées peuvent y échapper, c'est à dire des âmes qui se guident exclusivement sur la vérité et, en son nom, crachent sur leurs amis et souvent les éliminent. Ces âmes amputées, lorsqu'elles tirent une balle dans un cœur, ne prennent pas leur victime dans leurs bras comme dans le film de Wajda, mais la piétinent. La vérité, sans le contrepoids de l'amitié ou, comme disent les chrétiens, de l'amour, est un bourreau que plus rien n'émeut, convaincu qu'il est d'être sur le bon chemin.

 

Je suis quant à moi convaincu que la vérité existe, mais je suis tout aussi convaincu qu'on ne peut pas la détenir. L'amitié, l'attention portée à un autre qui ne partage pas nos idées ou analyses, voilà ce qui nous permet de ne pas basculer dans une fureur exterminatrice au nom de la vérité. Non pas la tolérance, l'ouverture à l'autre, les droits de l'homme. La tolérance, par exemple, nous encourage à penser que nous détenons la vérité, tout en faisant un peu de place, sans que ça coûte, à celui qui ne pense pas comme nous. En attendant, nous restons convaincus de la détenir, la vérité. La tolérance ne nous amène pas à penser que la vérité ne peut pas être détenue. L'amitié ou l'amour, si ! C'est cela l'essentiel.

Jan Marejko. 14 mai 2015

 

12 commentaires

  1. Posté par Renaud le

    Il y a actuellement trois façon de voir le monde.
    La première est l’ancienne façon qui croit à des faits réels en eux-mêmes parce que autrefois le monde était stable, il y avait des repères immuables.
    Cette façon de voir est définitivement dépassée et ce n’est pas celle des chrétiens contrairement à ce que croient les modernistes.
    La deuxième façon est celle des modernistes qui croient que tout est construit par les langues, que tout est culturel et qu’un réel au sens fort n’existe pas.
    C’est la pensée dominante qui méprise l’histoire et détruit la tradition.
    Au prétexte d’une liberté qui est caprice et d’un sentimentalisme hypocrite cette idéologie détruit tout.
    La troisième façon, qui permettra de sortir du nihilisme, consiste à voir que tout est effectivement construit, par le Verbe c’est à dire le discours en tant que discours, le langage en tant que langage, mais qu’il y a nécessairement une histoire, une tradition afin qu’il puisse y avoir une société, une civilisation car le langage n’est fait que de l’histoire, il n’existe pas en l’air, hors sol, hors d’une tradition et il est fragile comme le montre le détournement ou même renversement accéléré du sens des mots.
    Quand on prône l’instant présent et le « tout est possible », par exemple décider que je suis une femme si je suis un homme (cf. le Tweet Taubira), on est dans un angélisme qui rabat les cieux sur la terre sans en payer le prix.
    Loin de créer le paradis sur terre ça en fait un enfer car l’enfer n’est rien d’autre que le paradis projeté par l’ego.

  2. Posté par Renaud le

    Pierre H., vous voulez croire au mythe du fait réel au sens fort de réel. Or, comme le dit Jan, la parole est antérieure au fait et tout fait est une interprétation. Il n’existe pas de fait objectif avant que la parole ne pose un objet sur lequel elle discourt. Le réel au sens fort n’est pas morcelé tandis que le fait isole arbitrairement une partie du réel. Cela change le regard matérialiste de soit disant objectivité du réel en un regard de subjectivité relationnel : au commencement était le Verbe. Le monde, l’univers n’est pas originellement factuel, il est d’abord Création. Toute science, toute objectivité est une convention, un discours commun.

  3. Posté par Pierre H. le

    @Jan Marejko : « Pierre H. la distinction entre les faits et leur interprétation est faussement séduisante. Car pour rapporter les faits, il faut les énoncer en une parole. »

    Absolument ! C’est justement là mon idée. Le fait en lui-même (en supposant qu’on puisse personnifier le fait et qu’il soit conscient), tel qu’il s’est exactement produit, c’est la vérité. Maintenant, tout énoncé de ce fait est toujours dans une plus ou moins grande mesure, une distorsion de ce fait et donc de la vérité. Même énoncé par exemple à 95% correctement, il y a 5% de distorsion et donc de mensonge (volontaire ou involontaire) par rapport à cette vérité. Prenez un accident de la route. L’accident s’est produit comme il s’est produit, c’est le fait. Vous prenez 4 témoins de l’accident dont l’un était devant, l’autre, derrière, et encore l’un à gauche et l’autre à droite. Les 4 auront un point de vision et donc de vue différent de l’accident et vous diront chacun une version un peu différente mais qui pourrait avoir une réalité ou une vérité commune jusqu’à concurrence par exemple de 70%. Maintenant, il peut aussi y avoir aussi une déformation faite sciemment de la vérité pour diverses raisons. On peut de son point de vue détenir par exemple 85% de la vérité (de comment de le fait s’est déroulé), mais sciemment ne donner qu’une vérité de 40% ou encore une vérité de 0% ou alors même nier que le fait se soit produit. C’est pourquoi je pense que la vérité absolue existe mais qu’elle est inaccessible. Nos connaissances sont bâties sur nos opinions ou points-de-vues et nous les avons acquis la plupart du temps par l’étude de l’opinion ou points-de-vues d’autres personnes qui dispensent des cours ou ont écrit des livres, bref, quelque soit le moyen ou le support de la matière enseignée et comment elle est étudiée. C’est pourquoi, même dans un monde hyper honnête, il y a toujours une part de mensonges.

  4. Posté par Jan Marejko le

    Plus je rumine sur ces deux thèmes plus je suis frappé par la puissance de la vérité qui peut conduire à liquider proches, amis, adversaires. D’où vient-elle cette puissance ? Christode, je crois que vous avez peut-être la réponse. Pierre H. la distinction entre les faits et leur interprétation est faussement séduisante. Car pour rapporter les faits, il faut les énoncer en une parole.

  5. Posté par Renaud le

    L’opposition de l’amitié et de la vérité est factice car lorsqu’elles se confondent c’est au plan de l’absolu et lorsqu’elles se séparent elles ne sont plus sur le même plan de réalité, donc impossibles à opposer. L’amitié, du moment que ce n’est pas une pose, reste au niveau de l’absolu tandis que la vérité séparée de l’amitié descend sur le plan relatif des vérités contingentes. On a hérité de la pensée des Lumières l’idée de l’autonomie de la raison. Or, cette idée peut avoir une utilité intellectuelle formelle mais elle est fausse.

  6. Posté par Christode le

    Pour répondre plus particulièrement à Erkangilliers, nous devons prendre garde de penser que l’amour et l’amitié se cantonnent au domaine sentimental, émotionnel, inconscient ou, pire, instinctif. Le Seigneur Jésus-Christ, qui a affirmé qu’il était lui-même la Vérité – ce qui confirme qu’on ne peut pas la détenir! – a enseigné à ses disciples à non pas aimer leurs amis seulement, mais de s’efforcer aussi à faire du bien à leurs ennemis. Amour et vérité vont sans aucun doute ensemble puisque Dieu est amour. L’amour ne m’appartient donc pas non plus. Et, dans nos relations, c’est la recherche de l’un et de l’autre qui bien souvent nous écartèle.
    Cela dit, voilà une chose bien difficile que d’aimer ceux qui ont une tout autre « vérité » que la mienne! De petits désaccords ne sont pas bien graves, même en politique. Mais quand la « vérité » de l’autre le conduit à bousculer tout mon système de pensée, pour le moins, et, pour le plus, à faire du mal à ceux que j’aime, alors là je découvre toute la fragilité de l’amitié, et tout simplement des relations humaines. Maintenant, je pense qu’il est des sujets pour lesquels il vaut mieux ne prendre parti ni trop catégoriquement ni trop officiellement. Cela en vue du maintien de la paix (amitié) et aussi parce que la « vérité » d’aujourd’hui ne sera peut-être pas la même demain!

  7. Posté par Anne Lauwaert le

    Jan, non, non… il y a des sujets qui ont besoin d’être dits « en toutes lettres »… et ce sujet est plus fréquent qu’on ne le pense et vraiment douloureux. J’ai un ami depuis les bancs de l’école primaire… 1955 ( ?) ça fait 60 ans. Nos chemins se sont perdus et nous nous sommes retrouvés il y a quelques années. Il a même prononcé l’homélie lors des funérailles de ma mère, c’est vous dire l’intensité émotionnelle. Il est devenu missionnaire au Congo ensuite il a quitté les ordres, s’est marié avec une Congolaise, a des enfants mulâtres magnifiques et même célèbres. Il est resté pasteur et socialiste et très multicultichrétien à outrance … Au fil du temps je suis devenue athée, non pas par rébellion ou autre, non, simplement et tranquillement en réfléchissant. Ce qui est étonnant c’est que nous n’avons aucun problème avec notre « foi » c’est même assez Don Camilo et Pepone, par contre notre « bord politique » risque à tout moment de nous brouiller… Mourir pour des idées… cette amitié peut mourir pour des idées, c’est idiot, c’est douloureux et c’est comme ça.

  8. Posté par Jan Marejko le

    Merci Anne pour ce beau commentaire. Erkangilliers, je n’ai pas écrit que l’insurrection avait permis à la Wehrmacht de détruire Varsovie, mais que l’ECHEC de l’insurrection l’avait permis. C’est vrai que l’amour et l’amitié ne se commandent pas, mais mon propos portait sur la relation entre amitié et vérité. Désolé de vous avoir ennuyé avec mes digressions. Je vais essayer d’aller vers la plus grande concision, mon idéal.

  9. Posté par Anne Lauwaert le

    C’est le dilemme que je vis : j’aime le Pakistan, mais le jour où Daniel Pearl a été assassiné je n’ai plus été d’accord avec ce pays. J’avais des amis pakistanais musulmans mais quand je les ai vu devenir “islamistes”, je n’ai plus été d’accord avec eux. Je les ai même perçus comme devenant une menace à mon égard et à ma civilisation. J’ai essayé d’expliquer cela dans un livre. De nombreuses personnes ont vécu cela pendant les guerres. Pour moi, la solution est de dire le plus honnêtement possible “oui, je suis d’accord avec ceci mais non je ne suis pas d’accord avec cela” … Mes amitiés se sont taries… et les regrets ne cicatrisent pas. Corneille ? Racine ? Dans mon cas la raison l’emporte.

  10. Posté par Erkangilliers le

    Cette insurrection n’a pas « permis » à la Wehrmacht (« Force de défense », en français) de raser Varsovie et de tuer 200 000 de ses habitants, elle l’y a « obligée ».
    Et il aurait été plus simple d’écrire que « ni l’amitié ni l’amour ne se commandent » ou que « l’amitié et l’amour ont leurs raisons que la raison ne connait pas » plutôt que de tourner autour du pot pendant 12 (!) paragraphes.
    Si ça ne faisait en effet pas le nombre de lignes exigées, c’est probablement parce que cela ne méritait pas d’être publié ici.
    Et je vous le dit en toute amitié, Jean.

  11. Posté par Pierre H. le

    C’est vrai que c’est pas toujours évident d’avoir un ami avec des opinions différentes. En général, ça passe. Sauf pour la politique ! C’est un sujet très sensible. Quand c’est comme ça, vaut mieux parler de tout sauf de politique. Et bien sûr, il faut quand même avoir quelques réalités en commun, autrement, ça n’est pas vraiment possible de parler de quoi que ce soit si l’on est d’accord sur rien. Je ne sais pas pourquoi la politique est un sujet beaucoup plus sensible que les autres. Finalement, la politique concerne nos façons de vivre et donc toucher à ça peut sembler être une agression contre son style de vie. J’ai des amis socialistes, mais j’évite de parler politique avec et en général, on a d’autres passions en commun…

  12. Posté par Pierre H. le

    Dans la vie, il y a les faits, qui sont ce qu’ils sont, et il y a les opinions ou les points-de-vues qui sont des interprétation des faits. La vérité, ce sont les faits tels qu’ils se sont produits exactement.

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