Entrée historique du Parti des citoyens libres au Parlement européen

Alimuddin Usmani
Journaliste indépendant, Genève

Le principal allié du Parti des citoyens libres au Parlement européen sera le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP). Son leader, Nigel Farage, qui a rencontré Mach en février dernier à Strasbourg, vient de remporter son pari en décrochant la 1ère place au Royaume-Uni avec 27,5% des voix et 23 représentants au Parlement européen.

 

Du 22 au 25 mai dernier les électeurs européens ont voté pour désigner les 751 eurodéputés du Parlement européen. La République tchèque dispose de 21 sièges. Pour la première fois de son histoire, le « Parti des citoyens libres » enregistre un succès électoral. Portrait de ce parti caractérisé par son libéralisme en matière économique ainsi que de son président et fondateur Petr Mach :

5,24%, le score est modeste mais il permet de dépasser le quorum de 5%, nécessaire pour obtenir un siège au Parlement européen. Ce parti, fondé en 2009, avait connu des débuts électoraux très modestes. Aux élections parlementaires tchèques de 2010, il avait recueilli le maigre score de 0,74% et à celles de 2013 le résultat plus honorable de 2,46%.

La progression est donc significative pour ce parti qui ambitionne de devenir la 1ère force politique tchèque de droite, ainsi que l’a annoncé dimanche soir à la télévision tchèque son président Petr Mach.

Ce politicien, né en 1975, a travaillé par le passé en tant que conseiller économique de l’ancien président tchèque Vaclav Klaus. Il partage avec ce dernier une affinité avec les thèses de l’économiste Milton Friedman (1912-2006) et une vision critique de la « bureaucratie de l’Union européenne ».

Petr Mach n’était pas satisfait avec les partis politiques de droite qu’il jugeait trop étatistes et pro-européens. Il a voulu proposer une réelle alternative aux électeurs de droite qui se réclament notamment du libertarianisme et du libéral-conservatisme.  En tant que partisan d’un Etat svelte, le Parti des citoyens libres prône une réforme fiscale en profondeur dans son programme. Il souhaite par exemple supprimer l’impôt sur le revenu des personnes physiques en s’appuyant sur une décentralisation du pouvoir de l’Etat.

Concernant l’Union européenne, le Parti des citoyens libres reproche à l’institution d’imposer le concept du « marché intérieur » qui est selon lui très éloigné du concept du « libre marché ». Selon Petr Mach, le marché intérieur européen est assujetti à des régulations unanimes et reste un marché fermé. Le parti propose aux citoyens tchèques de voter sur une sortie de l’Union européenne.

En matière de démocratie directe, les propositions sont assez avancées. Le parlement ne doit pas avoir le moyen d’organiser une votation populaire de façon arbitraire. Le citoyen  doit avoir la possibilité d’initier une votation en récoltant des signatures. Le parlement a la possibilité de la ratifier ou non. Cependant, en cas de refus, le parlement doit procéder à sa propre dissolution.

Le principal allié du Parti des citoyens libres au Parlement européen sera le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP). Son leader, Nigel Farage, qui a rencontré Mach en février dernier à Strasbourg, vient de remporter son pari en décrochant la 1ère place au Royaume-Uni avec 27,5% des voix et 23 représentants au Parlement européen.

L’euroscepticisme libéral, très marginal jusqu’à présent, vient assurément de renforcer sa position au sein de l’échiquier politique européen. Reste à savoir s’il finira par entraîner dans son sillage le reste de la majorité de droite qui reste attachée au fédéralisme européen dans sa forme la plus classique.

Alimuddin Usmani, le 26 mai 2014

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