Carlo Sommaruga: la mauvaise foi dans la peau

Le conseiller national socialiste genevois, chef de file de la lutte pour faire échouer l’initiative contre les pédophiles, réclame pour une initiative de son parti la confiance qu’il refuse à la Marche blanche.

Vous pensez qu’on insiste ? Vous avez raison, mais il y a de quoi.

 

Depuis plusieurs semaines, Carlo Sommaruga bat la campagne pour combattre une initiative populaire demandant que des pédophiles condamnés ne puissent plus travailler avec des enfants.

Premier argument, il est à l'origine d'une loi qui demande, selon lui, exactement la même chose. Mais il ne veut toujours pas de l'initiative, preuve s'il en est que cette loi n'aura pas du tout les mêmes effets, à savoir interdire concrètement à des pédophiles condamnés de retravailler un jour avec des enfants.

Deuxième argument, les "amours de jeunesse". L'initiative serait excessive car elle toucherait, en même temps que les pédophiles, les mineurs ou les jeunes adultes qui auraient une histoire d'amour avec quelqu'un d'un peu plus jeune qu'eux. Carlo Sommaruga l'a répété partout.

En 2013, au Parlement, les initiants ont expliqué que ce n'était pas le sens de leur texte et ont pris l'engagement de ne pas demander une chose pareille dans la loi d'application si l'initiative venait à passer (points 4 et 7). Plusieurs partis, même opposés à l'initiative, ont pris acte de cet engagement.

Mais Carlo Sommaruga leur refuse sa confiance. Il craint que:

"Ceux qui ont lancé l'initiative demandent une application à la lettre du texte." (source)

et balaie leur engagement d'un revers de la main:

"Ces assurances ne valent rien. Au soir de la victoire, les initiants invoqueront la volonté populaire." (source)

 

D'un autre côté

Pour défendre l'initiative de son parti sur les forfaits fiscaux, Carlo Sommaruga à déclaré, aujourd'hui même, au Parlement:

"Comme le titre de l'initiative populaire l'indique de manière claire, l'objectif est en priorité l'abolition de tous les privilèges fiscaux pour les personnes physiques, dont l'imposition forfaitaire, ou autrement dit l'impôt selon la dépense accordé aux millionnaires étrangers résidant en Suisse, est l'expression la plus voyante et choquante."

A noter qu'il a aussi refusé à l'initiative de la Marche blanche que la clarté de son titre puisse être significative (point 2).

Mais un membre du parti radical, Olivier Feller, relève un point de détail important, l'interprétation à donner à cette initiative ainsi qu'aux conséquences qu'elle est appelée à avoir étant pour le moins floue.

"Monsieur Sommaruga, à titre préalable, vous avez déclaré en substance que le but de l'initiative était de combattre tous les privilèges fiscaux, l'imposition d'après la dépense n'étant que l'illustration la plus emblématique de ces privilèges. Vous avez donc admis que l'initiative ne portait pas uniquement sur l'imposition d'après la dépense. Alors, par exemple, quels sont les autres pans de la fiscalité qui seront ou qui pourraient être touchés par cette initiative?"

Carlo Sommaruga ne sait pas répondre et demande qu'on lui fasse confiance d'office; on verra plus tard:

"Après l'adoption de l'initiative par le peuple, il s'agira de passer au "screening" l'ensemble des impôts des personnes physiques pour déterminer où la majorité actuelle crée des privilèges au détriment d'autres segments de la population."

Dans la même situation, exactement la même, les initiants ont répondu de façon extrêmement précise et se sont engagés publiquement sur ce qui serait inscrit dans la loi après la votation. Cela n'a pas empêché Carlo Sommaruga de les accuser, devant tous les médias, de vouloir condamner des enfants de 16 ans et de déclarer leurs garanties comme nulles et non avenues... Que faut-il faire dans ce cas-là ?

3 commentaires

  1. Posté par G. Vuilliomenet le

    « Premier argument, il est à l’origine d’une loi qui demande, … »

    IL est à l’origine!

    Rien que cela explique que de par son égo surdimensionné IL VEUILLE IMPERATIVEMENT que ce soit SON texte qui soit adopté.

    Je pense qu’il n’y a aucune autre explication, aucune.

    Imaginez-vous ce type comme CF, Dieu merci, il ne le sera probablement jamais, pour le grand bien de la Suisse, mais d’autres se chargent déjà de faire ce sale boulot. Nous connaissons les noms. Un BOLCHEVIQUE reste un BOLCHEVIQUE.

  2. Posté par Caïus Maximus le

    Bien entendu que nous exigerons une application STRICTE de l’initiative qui va faire un raz de marée le 18! On ne discute pas avec des pédophiles et leurs fidèles défenseurs.

  3. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    J’ai conservé l’émission d’infrarouge sur le thème de l’initiative dite « de la marche blanche ». Celle dans laquelle Simonetta Somaruga invoque, à de nombreuses reprises, « l’état de droit » comme un mantra. N’étant pas à mon domicile je ne puis confirmer ce que je m’apprête à affirmer. A savoir que Monsieur S. a dit AVOIR quatre enfants. Notez qu’en ce sens il ne se distingue pas de la masse, prolétaire ou non. Et si nous examinions ce qu’implique le fait d’avoir des enfants? Au lieu d’être père! Faites-le donc. Vous verrez rapidement que ça va chercher loin, et profond.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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