La Souveraineté selon Micheline Calmy-Rey

Albert Leimgruber
Rédacteur

Revenons à Mme Calmy-Rey et sa définition de la souveraineté. Pour elle, la souveraineté se résume à prendre part aux décisions, « là où elles se prennent », donc à Bruxelles. Elle omet néanmoins de mentionner que dans sa vision, la souveraineté est ôtée aux peuples qui se soumettent à l’oligarchie de l’Union européenne pour être retransmise à la commission Européenne et au Conseil des Ministres, soit à une institution non élue et un cercle de ministres dont la représentativité démocratique n’est pas donnée.

 

Dans l’émission télévisée « Arena » de vendredi dernier, deux anciens ministres ont croisés les fers sur les conséquences de l’approbation de l’initiative populaire « contre l’immigration de masse ».

 

C’était un match classique : l’ancienne ministre des affaires étrangères Micheline Clamy-Rey (PS/GE) contre l’ancien ministre de justice (et actuel Conseiller national) Christoph Blocher.

 

Lors de l’émission, l’ancienne ministre des affaires étrangères a donné sa définition du terme « souveraineté ». Selon la socialiste, au jour d’aujourd’hui est souverain « celui qui prend part aux décisions prises au niveau international ». Dans son livre* Mme. Calmy-Rey conclut que l’adhésion de la Suisse à l’Union Européenne représenterait une chance pour l’avenir de notre pays.

 

La souveraineté selon l’ancienne ministre aurait donc été transférée des peuples aux bureaucrates. Une vision inquiétante, car elle représente un mouvement en arrière de plusieurs siècles. Rappelons-nous : la révolution française a mis fin à l’ancien régime, où le roi, doté d’un pouvoir absolu,  régnait et exerçait sa souveraineté  sur le peuple sans entraves. La souveraineté royale était « de droit divin » et donc intangible pour les humains (« l’Etat c’est moi » selon l’expression de Louis XIV). Dans le sang et les larmes, cette forme de souveraineté fut rendue aux peuples. 1789 marque le début d’une évolution qui dura plus d’un siècle et qui aboutira, à la fin de la Grande guerre, à une Europe dans laquelle les principes républicains ont remplacé les principes absolutistes des monarchies.

 

La souveraineté nationale est le seul principe qui permet au peuple d’exercer le pouvoir. Souvent, ce pouvoir est exercé de façon indirecte – le peuple désigne les parlementaires qui décident des lois. Mais les parlements jouissent d’une légitimité démocratique et peuvent donc mettre en application la souveraineté en se basant sur la volonté populaire.

 

Charles de Gaulle, qui considérait les nations comme grandeur constante dans l’Histoire mondiale disait que « La démocratie, c'est le gouvernement du peuple exerçant la souveraineté sans entrave ». Pour exister, la démocratie a besoin d’un cadre institutionnel stable et d’une sécurité juridique que seule un Etat-Nation doté d’une constitution peut assurer.

 

Revenons à Mme Calmy-Rey et sa définition de la souveraineté. Pour elle, la souveraineté se résume à prendre part aux décisions, « là où elles se prennent », donc à Bruxelles. Elle omet néanmoins de mentionner que dans sa vision, la souveraineté est ôtée aux peuples qui se soumettent à l’oligarchie de l’Union européenne pour être retransmise à la commission Européenne et au Conseil des Ministres, soit à une institution non élue et un cercle de ministres dont la représentativité démocratique n’est pas donnée.

 

La souveraineté selon Micheline Calmy-Rey est donc par essence non-démocratique. C’est la souveraineté d’une élite sans légitimation populaire qui prend des décisions qui ne peuvent être contestées. Une souveraineté sans Etat-Nations, donc sans peuples. Bref, une nouvelle forme de dictature internationale.

 

L’hypocrisie la plus profonde que prononce l’ancienne ministre des affaires étrangères est la prétention d’agir au nom de la sauvegarde de la démocratie directe. Ceci nous rappelle que les puissants (et ceux qui aimeraient l'être) de ce monde ont toujours su retourner le sens des mots. Et madame Calmy-Rey se révèle être une championne dans la matière.

 

* Micheline Calmy-Rey, « La Suisse que je souhaite », éditions Favre, Lausanne, 2014


			

7 commentaires

  1. Posté par dominique degoumois le

    Hier soir aux infos de la 1ère de la radio suisse romande, on apprenait que 1000 jeunes suisses avaient été expulsés de l’armée, pour des raison de SECURITE, sans autre info? Que doit on en penser? Le jihad nous est promit, par les centaines de jeunes qui reviendront de syrie!

  2. Posté par dominique degoumois le

    Raoul Marc Jennar sur youtube vous donne une autre idée de l’Europe de bruxelles, cette dictature occulte!

  3. Posté par dominique degoumois le

    Calmy rey c’est (3 en 1) je parle bien sûr des 3 cloches!

  4. Posté par Ueli Davel le

    Mon dieu l’apparition de Cruela est toujours émouvante. Heureusement qu’elle est au PS! Elle s’autodétruit, pas besoin de contradiction. Poignant.

  5. Posté par JeanDa le

    Cette pauvre dame est fatiguée et fatigante. Elle est en train de se noyer dans son propre brouillard mental et perd toute notion de la réalité – si tant est qu’elle en ait eu un jour. A quand l’EMS ?

  6. Posté par Böse Birgitt le

    Absolut Luca! Finalement… élire des femmes ne change rien! Cherchez l’erreur : tout autant d’inhumanité dès que l’on gravit les sommets… nous aurait-on bourré le mou?!! …car MCR parle comme un banquier. Récapitulons : tout lemonde SAUF NOUS peut revendiquer sa nationalité, son ethnie, ses us et coutumes… SAUF NOUS!

  7. Posté par Luca le

    Cette même Europe qui a sommé le chaos en Ukraine, cette même Europe(alors que ce sont les premiers vautours) qui montre du doigt les oligarques Russes, cette même Europe qui a la prétention de nous donner un cours sur la démocratie, la tolérance, l’économie, etc… Aujourd’hui ceux qui sont pour cette Europe donneuse de leçon, soit ils ont un problème d’audition ou de vue soit ils n’acceptent pas la réalité !

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