La vie, c’est l’embryon du bonheur!

Olivier Dehaudt
Directeur de Choisir la Vie

Initiative «Financer l’avortement est une affaire privée»

 

Aux origines, Simone Veil disait: «L’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issues. » (1974, discours à l’Assemblée nationale française, Lien). Aux origines, le régime du délai disait: «L'interruption de grossesse n'est pas punissable si un avis médical démontre qu'elle est nécessaire pour écarter le danger d'une atteinte grave à l'intégrité physique ou d'un état de détresse profonde de la femme enceinte.» Que dit l'initiative en 2014: «Sous réserve de rares exceptions concernant la mère, l'IG (interruption de grossesse) et la réduction embryonnaire ne sont pas couvertes par l'assurance obligatoire.»

L’initiative sonne-t-elle comme une attaque du régime du délai? Elle ne dit rien d’autre que ce que disait déjà Simone Veil en 1974 et elle rappelle les exigences du régime du délai pour lequel le souverain a voté en 2002: «Sous réserve de rares exceptions…»

Parce que force est de constater que les «rares» exceptions sont tout de même au nombre de 11'000 par an, 121'000 depuis 2002. Vous conviendrez que ça fait beaucoup d’exceptions! Le régime du délai s’est mué imperceptiblement en un droit et une liberté à l’avortement avec aujourd’hui, entre 20 à 40% de récidives et multi récidives (25% en Valais, 33% sur Vaud). L’IG est devenu un moyen de contraception supplémentaire, son remboursement facilitant son accessibilité, sans autres alternatives.

Le 13 septembre 2013 (lien...), le Conseil fédéral rappelait «qu'une interruption de grossesse est toujours une expérience traumatisante pour les femmes, quel que soit leur âge.» On peut dès lors se poser honnêtement la question: comment se fait-il que le corps médical pratique sur les femmes des opérations à caractère traumatisant? Et pourquoi la LaMal finance-t-elle ces interventions à caractère traumatisant, elle qui est censée financer le bien-être des assuré(e)s?

J’entends qu’on qualifie souvent cette initiative de «malhonnête» ou «d’hypocrite». J’entends que cette initiative porte atteinte à la solidarité et que du coup on peut également remettre en cause la prise en charge du cancer chez le fumeur, etc. Et j’ai le sentiment qu’on ne parle pas le même langage.

Voyez-vous, alors que les paquets de cigarettes portent l’indication «Fumer tue», les portes des avortoirs, elles, ne portent aucune indication. Le langage est codé différemment selon la situation: si c’est une grossesse désirée ou si la femme décide de la poursuivre, on lui parle de son bébé. Si la grossesse n’est pas désirée, on lui parle d’un amas de cellule. On dit que l’IG est un droit et une liberté de la femme et en même temps la plupart des femmes qui avortent disent qu’elles n’avaient pas le choix. On dit que chaque avortement est un drame, mais on refuse de voir les conséquences post-avortement. Etrange société qui adapte la réalité à sa convenance.

Alors revenons encore aux origines, non pas cette fois aux origines des lois sur l’avortement, mais aux origines de la vie. Pour qu’il y ait grossesse, il faut avant tout qu’il y ait union d’un homme et d’une femme. Est-ce que la vie sexuelle des individus concerne la sphère privée ou publique? Si j’entends bien ce qu’a dit récemment un certain président, je comprends qu’elle concerne la vie privée. Elle engage donc leur propre responsabilité. Comme le disait déjà en 2010 le Conseil Fédéral: «il est de la propre responsabilité des assurés d'éviter les grossesses non désirées.» (lien…).

Que la LaMal vienne donc en aide aux rares exceptions où il y a danger pour la femme, je peux l’accepter, mais pourquoi la LaMal devrait-elle être utilisée pour rembourser l’interruption d’une grossesse engendrée par l’union consentante de deux personnes majeures et responsables, puisque 10'000 des 11'000 IG concernent des adultes. A moins, bien entendu, de vouloir encourager l’immaturité et l’irresponsabilité!

Chaque avortement est un échec, un échec pour la femme et pour le genre féminin tout entier. Chaque avortement est un échec et mat pour la vie de l’embryon et pour l’espèce humaine toute entière. Chaque avortement est une déresponsabilisation de l’homme et du genre masculin tout entier.

En soutenant l’initiative, qui n’a pas la prétention d’être le remède miracle aux maux de l’avortement, nous nous engageons à être responsable de notre vie sexuelle qui est bien une affaire privée. Mais surtout, nous nous engageons à être responsable de la vie d’un autre qui est le plus faible d’entre nous et qui, si on le laisse croître à son rythme, donnera invariablement le plus beau bébé du monde capable de nous faire verser des larmes de bonheur.

La vie, c’est l’embryon du bonheur!

Olivier Dehaudt

 

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