Très Bonne Année 2014 !

Christian Vanneste
Président du RPF, député honoraire

Les souhaits de nouvel an sont d’autant plus faciles que l’année qui vient de s’écouler a accumulé les échecs et les déconvenues pour notre pays.

 

Le déclin de la France n’est ni une fatalité ni un hasard. Dans un pays qui a donné trop de place à l’Etat et à l’action publique en général à travers les collectivités territoriales et la protection sociale, la qualité du personnel politique devrait être exceptionnelle. Elle est d’une exceptionnelle médiocrité. Jour après jour, le Président de la République montre qu’il n’a pas les aptitudes requises pour exercer cette mission, et en premier lieu la claire conscience de la hauteur à laquelle elle se situe. L’absence de maîtrise des dossiers, l’amateurisme et les contradictions qui se font jour dans l’action gouvernementale ont rompu le lien, indispensable dans une démocratie, entre les dirigés et les dirigeants qui s’appelle le respect de la légitimité. Le sentiment grandit qu’une caste est au pouvoir qui privilégie ses préférences idéologiques ou ses plans de carrière et laisse aux technocrates le soin de trouver des expédients pour améliorer la situation. L’effondrement de l’industrie, la persistance du chômage, l’appauvrissement, la fiscalité décourageante sont le fruit d’une politique incapable de construire et d’appliquer un plan de réformes structurelles d’une urgence vitale. Cette politique n’a pas commencé en 2012, mais en 1981. Elle a été poursuivie par démagogie et par manque de courage, y compris par l’opposition officielle d’aujourd’hui, plus préoccupée par les ambitions personnelles que par le Bien Commun. La longue série des « affaires » a développé dans la population une suspicion légitime sur la morale et l’honnêteté de ceux qui prétendent la diriger. Le premier voeu est qu’un vent salutaire balaie cette écume à l’occasion des scrutins de cette année.

Pour une grande Nation à l’histoire fabuleusement riche, il ne doit pas y avoir de place pour la médiocrité. Le devenir des Français doit cesser d’être à la merci du microcosme médiatique parisien, de ses modes, des lobbys qui y prospèrent et des marottes qui y sont cultivées. On touche vraiment le fond lorsqu’un geste dérisoire qui n’aurait dû susciter que le mépris devient un sujet d’actualité. Les politiciens se bousculent pour faire la publicité  d’un humoriste. Ils n’hésitent pas à piétiner la liberté d’expression ou à salir la loi par des sujets qui ne sont pas de son niveau pour le seul plaisir d’exister médiatiquement. L’antisémitisme est condamnable et condamné. A l’occasion d’un geste minable, certains s’octroient le bénéfice d’une révolte confortable contre un système dont ils tirent avantage par ailleurs. Tout ceci est dénué d’intérêt. Le système, ce sont les gens qui l’organisent et le dirigent, c’est notre pays si mal gouverné. La révolte contre le système doit donc avant tout viser à remettre la France à la hauteur qui est la sienne et la faire diriger par des gens capables de la servir. Le jour de colère du 26 Janvier sera vraiment un geste anti-système.

En 2014, la France doit se retrouver. De Gaulle la comparaît à la princesse des contes. Elle est aujourd’hui la belle au bois dormant. Privée de son identité, elle se voit interdire d’évoquer son passé avec fierté. Privée de sa liberté, elle se voit empêchée de demeurer elle-même en choisissant ceux qui peuvent la rejoindre. Elle dort du sommeil sans protection d’une Europe elle aussi arrachée à ses racines chrétiennes. Prisonnière et exposée à la fois, elle obéit à Bruxelles et subit les conséquences d’un Euro trop cher qui est aussi un Mark bon marché. Il fut un temps lointain où sa diplomatie et son action internationale étaient marquées du sceau de l’indépendance. Elle n’hésitait pas à s’écarter de la stratégie américaine quitte à retrouver son plus vieil allié lorsque celui-ci était en difficulté. L’Irak aura été la dernière expression de cette autonomie. La France n’est plus aujourd’hui que le pion avancé d’un camp contre un autre. On ne peut prétendre donner des leçons de morale aux dirigeants syriens et baiser des babouches royales sans la moindre retenue démocratique. Il faut souhaiter que la France retrouve elle-aussi le grand large, celui où notre pays servait ses intérêts sans ingérence ni discours hypocrite sur des droits de l’homme bafoués de manière inversement proportionnelle à la présence de gaz et de pétrole.

En 2014, et c’est le voeu le moins réaliste, il faut espérer des dirigeants qui dirigent. Non des dirigeants incompétents et sans vision, sans cesse pris dans les embûches des rapports, les avis des autorités dites indépendantes, les entraves du Conseil Constitutionnel, et contents de l’être pour ne pas avoir le courage de trancher les nœuds gordiens d’un chômage, d’une immigration et d’une délinquance non maîtrisés. Retrouver la compétitivité, la responsabilité, la sécurité ? Le paradoxe suisse qui est à nos portes nous apporte la solution : pour que les dirigeants dirigent, il faut les libérer d’eux-mêmes. Il faut donner au Peuple le moyen de décider ce qu’ils n’ont pas le courage de mettre en œuvre : il faut des Référendums d’Initiative Populaire.

Il faut souhaiter que la France retrouve en 2014 le message à la fois national, libéral et conservateur qu’a incarné le Gaullisme, qui s’est identifié à plusieurs reprises dans l’histoire avec l’intérêt supérieur de la Patrie. C’est en servant les intérêts de la France que les politiques peuvent concourir au bonheur de chaque famille française, de chaque français. C’est dans cette perspective que le Rassemblement Pour la France souhaite une Bonne Année 2014 à toutes les Françaises et à tous les Français.

Christian Vanneste

Un commentaire

  1. Posté par Achille Tendon le

    Pour la millionième fois au moins, Cher Monsieur Vanneste, prenez le soin d’aller dans les détails dès lors que vous parlez de politique suisse en allant compulser le dictionnaire suisse de politique sociale : http://www.socialinfo.ch/cgi-bin/dicoposso/show.cfm?id=675
    Vous présenterez ainsi l’opinion d’un vrai connaisseur des « affaires » suisses.
    Avec tout le respect qui vous est dû, cela va sans dire.

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