Immigration : retour à l’assimilation?

Uli Windisch
Rédacteur en chef
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Il ne nous sera pas possible de continuer à accepter des cultures et des valeurs non seulement totalement différentes des nôtres, mais dont certains adeptes vont jusqu’à contester activement, parfois même violemment, nos valeurs les plus essentielles. Ces phénomènes, par leur ampleur, sont nouveaux dans l’histoire des phénomènes migratoires et sont responsables de bien des tensions attribuées par les esprits « progressistes » aux nationaux et à leur prétendue xénophobie ou racisme.

Un pays comme la Suisse dépense beaucoup d’argent pour la politique d’intégration des immigrés, tant au niveau fédéral, cantonal que communal (même s’il y a toujours des acteurs à gauche qui prétendent que l’on n’en fait jamais assez !).

Cette politique a créé une image et une représentation plus générale dont on ne se rend pas toujours compte. Il y a peu encore, une telle politique d’intégration n’existait tout simplement pas et c’était à l’immigré de faire tous les efforts nécessaires pour s’intégrer. Ceux qui souhaitaient émigrer le savaient et agissaient en conséquence.

Or, actuellement, bien des immigrés  n’ont qu’une image en tête : se rendre dans un pays où l’on a plus de chance de trouver un meilleur revenu que chez soi ou un revenu tout court, et l’on ne se préoccupe plus guère de ce qu’il faut faire pour réussir l’insertion. On pense simplement à émigrer sans se préparer, sans commencer par exemple à apprendre la langue du pays d’immigration avant de partir. On cherche plutôt à se rapprocher de la communauté d’immigrés de même origine déjà sur place, afin de trouver entourage et aide. D’où un grand nombre de problèmes et de difficultés par rapport à l’ensemble de la société et le risque de création de sous-communautés à l’intérieur de la communauté nationale, avec des répercussions sur les enfants qui finiront par payer le manque d’intégration dans la suite de leur vie.

Que l’on nous comprenne bien, même si certains ne le voudront pas ! Les migrants peuvent parfaitement devenir bilingues, biculturels, etc. Mais tous les immigrés n’ont pas la même facilité et volonté de le devenir.

On éviterait pourtant ainsi les inconvénients du multiculturalisme, tant chanté, mais qui montre depuis un certain temps déjà son échec dans bien des pays, même parmi ceux qui en étaient les plus ardents défenseurs, comme l’Angleterre par exemple.

Les courants migratoires ne vont pas s’arrêter, mais augmenter et se caractériser par des différences culturelles et autres de plus en plus grandes.

Il ne nous sera pas possible de continuer à accepter des cultures et des valeurs non seulement totalement différentes des nôtres, mais dont certains adeptes vont jusqu’à contester activement, parfois même violemment, nos valeurs les plus essentielles. Ces phénomènes, par leur ampleur, sont nouveaux dans l’histoire des phénomènes migratoires et sont responsables de bien des tensions attribuées par les esprits « progressistes » aux nationaux et à leur prétendue xénophobie ou racisme.

Il ne suffit plus de continuer à demander constamment de nouveaux crédits pour  la politique dite d’intégration.

Ce changement de vision et d’exigences n’est pas hostile à l’immigration et tous les acteurs en seront gagnants, les immigrés en premier lieu! La population autochtone acceptera plus facilement des immigrés qui montrent dès leur arrivée leur préparation et leur volonté de s’adapter, de s’intégrer. L’éventuelle hostilité diminuera de manière immédiate et concomitante.

Pour formuler de telles exigences il faut évidemment que le pays d’accueil ait de lui-même une image positive et valorisée.

La politique d’ « immigration contrôlée », nouvellement brandie un peu partout, n’est qu’un leurre, une nouvelle illusion.  Le  « contrôle » vient trop tard. Après coup, il est trop tard !

« L’immigration choisie » constitue une autre tentative de réponse, mais s’avère elle aussi impossible, dans les faits. D’où notre préférence pour une immigration préparée, susceptible d’assurer une intégration produisant de la cohabitation entre tous les habitants plutôt que de la fragmentation, de la séparation communautaire et des conflits intercommunautaires.

Ce changement s’impose au plus vite afin d’éviter l’exigence d’un retour pur et simple à l’assimilation.

Uli Windisch

Chronique parue dans Tribune, Journal du PLR vaudois, No 10,  Novembre 2013

3 commentaires

  1. Posté par Jean le

    « Les migrants peuvent » « des immigrés n’ont qu’une image en tête ». En parlant de cette manière, nous ne répondons pas aux exigences de la raison et nous faisons des généralités inadmissibles. Sociologiquement, philosophiquement, c’est inacceptable. Le terme ici employé renvoie à une doxa de notre temps, bien difficile à éviter. Nous ne parlons plus des immigrés en tant qu’être humain dont nous pourrions possiblement faire partie. Nous érigeons nos pays en autel de la civilité et du progrès. Or, nous savons à quel prix nous payons notre richesse, au prix de la pauvreté de bien d’autres, de la famine, de l’absence d’éducation et du travail infantile en dehors de l’occident. Nous voulons parler de progrès alors que nos concitoyens occidentaux se désintéressent du savoir émancipateur de toute science de la sagesse et de la raison (philosophie, anthropologie, sociologie). Cela éviterait les opinions (au sens de non-savoir) qui élèves les institutions « République » « Histoire et « Religions » en des êtres transcendants, divinités à révérer et aduler, dont les ignorants sont jugés hérétique. C’est ce que nous pourrions appeler de la pensée magique (voir Lévy-Bruhl).
    Pourtant, par un simple exercice de pensée, si nous inversions, dans une histoire fictive, les courbes économiques des pays du monde actuel, ce sont nous même qui serions dans le mauvais rôle. Et cela aurait tout à fait pu être possible, bien que le passé soit immuable. Le rôle de l’immigré dérangeant serait assuré par des Occidentaux dans des pays asiatiques ou orientaux. Pensez-vous qu’il vous serait simple de vous détacher des normes que, dès votre plus jeune âge, vous avez assimilées ? Voudriez-vous rester dans vos terres natales, où vous avez vu bon nombre de vos proches mourir de faim ?
    Mais un point reste cependant intéressant. L’idée d’immigration préparée. Bien qu’il soit capital de savoir ce que nous voulons entendre par là. Mais il semble légitime de penser l’idée d’enseigner les normes sociales de nos sociétés à tout être humain qui ne possède encore que celles du pays où il vient. (et pourquoi pas, si avoir l’espoir que ce soit possible n’est pas trop fou, que soit enseigné par les personnes aptes à le faire, ce qui peut fonder la sagesse d’un être humain). En plus de l’amélioration de l’éducation des zones défavorisées économiquement (et là toute étude de terrain est catégorique, les zones les plus pauvres d’un pays sont les zones qui regroupent le plus « d’immigrés », dont certaines familles sont présentes déjà depuis plus de deux ou trois générations, encore appelées par beaucoup des « immigrés »).
    Si le raisonnement a bien été suivi, il devient parfaitement compréhensible que nous ne puissions parler d’immigrés comme un concept correct, puisque les véritables raisons, les véritables causes sont économiques et éducationnelles. La généralisation accidentelle (voir Hempel) : le fait qu’ils soient immigrés.
    Que certains ne se serviront pas de leur raison, ou auront l’illusion de s’en servir, lorsqu’ils liront ce petit message, je le conçois tout à fait, et je m’en doute même fortement. Si les hommes d’occidents usaient avec discernement et bon sens de leur raison, cela serait visible. D’ailleurs, nous pourrions même allégrement remplacer les « hommes d’occidents » par « la grande partie des êtres humains », tant la bêtise est universelle. N’oublions jamais que l’homme a tué son premier philosophe.

  2. Posté par Böse Birgitt le

    Surtout… qu’ils ne changent rien chez eux! Faire de la politique est-ce se battre pour SON pays? Ou venir faire SA politique chez les autres? Car vu les idéologies que raboulent tous nos réfugiés – sans rien vouloir connaître de la nôtre, me laisse perplexe qt à l’intégration d’auj. ! Et visiblement nos dirigeants ont bien d’autres chiens à fouetter… que leurs électeurs suisses moyens et moins que rien… Il n’y a + que les raisons économiques -faux prétexte- qui meuvent ce pays : et ils osent nous rajouter « philo-morale-vertu » ds leurs discours?! BEUUUUUUUUUUUURK!

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