HEP : Zorro est arrivé !

Caïn Marchenoir
Nom de plume, chroniqueur

Situé à la croisée des chemins entre Idéologie et Nocivité , à des milles et des milles de ces doux rivages dénommés Bon Sens et Efficacité, le petit monde de Pedagogia coule jusqu’ici des jours tranquilles. Ou disons plutôt que la caste dominante des socio-constructivistes y règne en maître, imposant à la plèbe de se concentrer dans des camps nommés HEP desquels elle ne pourra s’échapper qu’en adoptant leurs croyances et dogmes, fussent-ils complètement déconnectés de la réalité.

 

Mais, dans les bas-fonds de Pedagogia, la colère gronde. Nombreux sont ceux qui en ont assez de faire le poing dans la poche et désirent qu’éclate au grand jour la vérité. Sans oser toutefois entreprendre une quelconque action d’envergure tant il est vrai que les décideurs de Pedagogia tiennent leur destinée professionnelle entre leurs mains. Malheur à celui qui ose remettre en cause la validité des dogmes, son avenir dans la profession qu’il a choisie ne tient plus qu’à un fil et son excommunication est imminente.

Mais aujourd’hui est un grand jour à Pedagogia, un jour qui changera peut-être le cours de l’Histoire. Don Mathias Reynard, notable excédé par la situation, s’est décidé à enfourcher son fier destrier et à revêtir l’habit du justicier masqué. Alléluia, le petit peuple va enfin pouvoir respirer ! Sortez canons à confettis et serpentins, jouez fifres et tambours !

Pour tous, sans privilèges!Car, comprenez-vous, don Reynard sait de quoi il cause : ayant lui-même dû subir les affres du camp, il sait exactement où frapper. Enfin presque ! Il semble en effet, d’après une rumeur plus que persistante, que sa position de notable à Berne ait permis à don Reynard d’esquiver de nombreuses et douloureuses heures dans le camp. Allez savoir pourquoi, mais ce statut lui aurait permis d’éviter la présence physique à la HEP et de ne rendre que les travaux écrits demandés à tous. Pourtant, logiquement, si quelqu’un peut bénéficier d’une remise de peine, que sa présence n’est pas obligatoire, alors le bon sens nous fait dire que les autres également peuvent parfaitement réussir dans les mêmes conditions. Mais comme on vous l’a déjà dit, Pedagogia et Bon Sens sont deux royaumes fort distants l’un de l’autre. Pour tous, sans privilèges comme on dit dans la famille de don Reynard !

Mais après tout, ne nous plaignons pas : si la noblesse de cour commence à se soucier du sort des bouseux, c’est plutôt bon signe. Qui sait, peut- être don Reynard a-t-il en secret décidé de renoncer à ses privilèges et d’exiger l’égalité avec ses congénères…

Ceci dit, il ne faudrait pas être dupe non plus. Quelles que soient les intentions réelles de don Reynard, il risque de rencontrer beaucoup de peine dans l’entreprise de salut public qu’il dit vouloir initier : il ne faudrait pas oublier que don Reynard est un fervent pratiquant de la religion Gauche et que c’est cette même religion qui guide les pas des grands maîtres socio-constructivistes de Pedagogia. Les fondements sont les mêmes, à savoir un humain divinisé, mis au centre de toutes les préoccupations, un humain bon par nature, qui ne demande qu’à s’améliorer, un humain complètement conditionné par le groupe dans lequel il évolue… Dans ces conditions, on voit mal notre Zorro en herbe remettre en cause sérieusement le catéchisme socio-constructiviste sauf à se renier lui-même.

Plus difficile encore sera la tâche de don Reynard s’il compte raccourcir de manière conséquente le temps d’immersion dans le camp : le temps de torture, les crédits à obtenir sont codifiés au niveau international (accords de Bologne), résultat d’une internationalisation soutenue envers et contre tout par sa famille religieuse (Gauche). Alors bon, à moins, là aussi, de se renier complètement, il lui sera difficile de faire quoi que ce soit qui aille plus loin que la suppression des crédits supplémentaires aux standards en vigueur que le camp HEP de la province Valais a scandaleusement mis sur pied pour on ne sait quelle raison.

En définitive, à moins de trahir tous ses idéaux (ce qu’on souhaite de tout cœur tant les réformes s’avèrent urgentes et indispensables en la matière), qu’ils soient de nature idéologiques ou internationalistes, en prônant la mise sur pied d’une formation cantonale (voir éventuellement intercantonale) avec des standards locaux eux aussi, en rupture donc totale avec la grande camaraderie transfrontalière socialiste, l’épopée de don Mathias Reynard en Zorro risque fort de prendre les traits du sergent Garcia...

 

 

 

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.