Freysinger, la HEP et les médias

Caïn Marchenoir
Nom de plume, chroniqueur

En panne totale d’imagination, ne sachant plus comment faire pour faire triompher coûte que coûte le socialisme, la presse romande s’acharne sur Oskar Freysinger.

 

Et si par hasard elle n’a rien de concret à se mettre sous la dent, elle tord les faits et donne ainsi la parole à des gens complètement déconnectés de toute réalité à l’image de Marcelle Monnet-Terrettaz, pourvu que le propos soit incendiaire à l’encontre du conseiller d’Etat UDC. Avant Freysinger, aucun conseiller d’Etat n’avait jamais ni souhaité une bonne année, ni consulté directement le corps enseignant sur ce qui ne va pas dans l’école valaisanne, mais qu’importe, cela n’empêche pas cette dame de parler de « mobbing », d’enseignants traumatisés et « craignant pour leur place », ni même d’ailleurs le journaliste de dire que les enseignants « ne témoignent le plus souvent qu’à visage caché maintenant ». Il fallait oser.

Il y a également eu l’épisode Slobodan Despot durant lequel on a reproché à ce monsieur d’avoir une opinion divergente de celle de la majorité sur la guerre en ex-Yougoslavie. Quel crime ! Bien entendu, les médias, si peu enclins à critiquer les conséquences financières des délires socialistes ont voulu demander des comptes à Oskar sur le sujet. Quand même, oser dépenser ainsi l’argent du contribuable ! Peu importe si l’embauche d’un chargé de communication était devenue indispensable à cause, justement, de l’acharnement de la presse…

Enfin, on en vient à ce qui va être le sujet principal de ce billet : la possibilité offerte par le conseiller d’Etat à ceux qui échouent leur cursus HEP de pouvoir quand même enseigner en Valais.

 

Triés sur le volet

Analysons le traitement de cette affaire par la télévision romande : dans son reportage, la RTS donne la parole à Georges Pasquier, président du syndicat des enseignants romands, histoire de pouvoir se prévaloir d’une soi-disant expertise. Comme Pasquier roule pour les pédagogos, il propose une comparaison afin d’illustrer le cas et de se mettre tous ceux qui n’y comprennent ou n’y connaissent rien dans la poche : le cas serait comparable à celui de médecins non-diplômés pouvant toute de même exercer. A ce tarif-là, les bons parents auraient du souci à se faire pour leurs enfants envoyés à la boucherie chez des incompétents notoires, décrétés aptes au travail par simple caprice du chef du département.

Pour que la comparaison de Pasquier soit valide, il faudrait que les instituts de médecine se mettent à promouvoir la saignée dans leur cursus. Les méthodes pédagogiques imposées (et non proposées) par les HEP s’y apparentent : on peut difficilement trouver pire que le socio-constructivisme.

Administration, maison de fous, AsterixQue monsieur Pasquier suive une fois l’intégralité du cursus HEP avant de venir dire n’importe quoi à la télévision, sans nul doute changerait-il d’avis sur la question. Car il faut être clair, les heures passées sur les bancs des HEP s’assimilent plus à de la torture qu’autre chose : un dogmatisme sectaire qui frappe systématiquement d’anathèmes ceux qui ne veulent pas rentrer dans le moule, des heures interminables à traîner dans des salles de classe avec une absence quasi-totale de matière justifiée par la méthode pédagogique (ça c’est dans le meilleur des cas, dans le pire, c’est la promotion du socio-constructivisme), des cours qui n’ont strictement aucun sens pour un futur enseignant, de l’incompétence en veux-tu en voilà (je tiens à disposition de ceux qui ne me croiraient pas une ou deux preuves inattaquables). Bref, la HEP c’est une torture épouvantable et bon nombre d’enseignants passés par là se demandent, le plus sérieusement du monde, si le but de cette école n’est pas de tester la résistance nerveuse des futurs enseignants plutôt que l’apprentissage des fondamentaux du métier.

Mais revenons-en à notre reportage. Bien entendu, suite à la pseudo expertise de Georges Pasquier, on n’a donné la parole à personne qui pouvait aller dans le sens d’Oskar Freysinger. La moindre des déontologies aurait voulu qu’on invite également un opposant aux HEP à s’exprimer. Mais ça, la RTS a préféré en faire l’économie. Elle a ensuite interrogé Patrice Clivaz, directeur de la HEP Valais, et une enseignante opposée à la méthode Freysinger. Autant dire que la RTS a travaillé selon ses habitudes, avec une juste représentativité des diverses sensibilités…

A propos de cette enseignante, j’aimerai lui dire que je comprends ses craintes de dévalorisation du métier d’enseignant. Néanmoins, il paraît peu probable que Freysinger ait fait l’erreur de mettre sur un pied d’égalité ceux qui obtiennent leur diplôme et ceux qui s’en sortent sans. D’ailleurs, le règlement adopté stipule qu’il s’agit d’un travail à temps partiel et de manière limitée dans le temps… Et il ne fait pas de doute que les conditions salariales seront différentes également. Si cette enseignante a une réelle crainte de la dévalorisation du métier d’enseignant, qu’elle se penche plutôt sur le cas des passerelles, mises sur pied sous l’ère Claude Roch, qui permettent à des jeunes ayant effectué comme seul cursus estudiantin l’école de culture générale (3 ans) de se retrouver sur un pied d’égalité avec des gens qui, eux, ont fait le collège (5 ans) et éventuellement l’université (minimum 3 ans supplémentaires) moyennant quelques cours de rattrapage…

Bref, tout ça pour dire qu’une nouvelle fois, les médias ont usé et abusé de malhonnêteté dans le traitement qu'ils réservent au conseiller d’Etat Freysinger. Rien de bien nouveau sous le soleil.

En guise de conclusion, j’aimerais quand même m’attarder un petit peu encore sur cette décision prise par le chef du DFS valaisan. Il est évident que les étudiants qui passent entre les mains des fanatiques (pas tous quand même…) sévissant dans les HEP méritent une deuxième chance au vue des raisons évoquées jusqu’ici. Ceci dit, il faut faire attention : Oskar Freysinger compte s’appuyer sur les maîtres formateurs, praticiens de terrain, pour définir qui mérite une deuxième chance. Dans la majorité des cas, c’est une excellente idée, les gens de terrain sont bien éloignés des élucubrations de l’aréopage des bureaux et savent ce qui marche concrètement dans une salle de classe. Ceci dit, il existe également, au sein de ces experts de terrain, des gens peu recommandables, totalement incompétents, qui n’ont accepté ce poste que pour des raisons pécuniaires et pour combler un besoin d’autoritarisme flagrant. Fort heureusement, ils sont une infime minorité, mais peut-être serait-il bon, pour plus d’équité, qu’Oskar Freysinger se penche sur ce problème également.

Mais ceci ne saurait être qu’une solution transitoire. Sur le moyen/long terme, une réforme en profondeur de ce qui est enseigné dans les HEP est impérative. Sans quoi l’école valaisanne va droit à la catastrophe.

Caïn Marchenoir

 

Voir encore

Freysinger a de nouveau fauté

La taca taca tac tac tiqu’d'…Oskar Freysinger

3 commentaires

  1. Posté par Cain_Marchenoir le

    Il faut faire attention avec PISA et bien regarder en quoi consistent les tests. Je vous donne un exemple concret pour illustrer le propos: si vous travaillez de manière « normale » en classe, que vous donnez aux élèves à chaque fois la théorie nécessaire à la résolution d’un problème, alors ils seront au top pour résoudre des problèmes dont on les a instruit pour y répondre. Au contraire des élèves qui ont baignés dans le socio-constructivisme qui n’auront pas eu le temps de tout voir durant l’année… En revanche, si dans le test que vous faites, vous lâchez les élèves dans un travail dont vous n’avez jamais donné la théorie nécessaire à la résolution au préalable, alors ceux qu’on a formaté au socio-constructivisme s’en sortiront un petit peu mieux. Mais autant dire que pour ça, il n’y a même plus besoin d’aller à l’école…
    Jusqu’ici PISA se faisait de manière intelligente. Néanmoins, je constate, avec l’entrée de la science dans les branches principales en Valais, la fâcheuse manie lors des examens cantonaux de mettre sur pied des exercices dont les élèves n’ont pas forçément vu la théorie au préalable (je ne suis pas enseignant de science, mais d’après ce que j’ai pu voir ca ressemble assez à ca…) J’en conclus, peut-être hâtivement qu’il pourrait se passer la même chose avec PISA….

  2. Posté par Antonio Giovanni le

    Les supplétifs télévisuels de la gauche au secours des débris du pédagogisme tombé de son piédestal ? Est-ce encore une radio-tv publique, s’honorant de faire partager aux heureux auditeurs du multi-partisme les variations infinies de l’opinion helvétique ? Que nenni! Ce sont gens les moins partageux du monde, ils ont une radio-tv à eux, ils se la gardent, chasse-gardée dont aucun texte ni constitutionnel, ni législatif ne fonde l’existence; mais qui dans ces médias dévoyés serait-il encore assez lucide pour hurler au crime antidémocratique? La gauche a perdu la dernière manche de la conquête des peuples par le socialisme ; elle tente de retenir ses derniers bataillons en déroute, mais avec quelles méthodes, hélas! bien totalitaires, qui sont sa signature! Attendons la prochaine enquête PISA qui nous dira si oui ou non le Valais reste, avec Fribourg, au-dessus des cantons romands dans toutes les disciplines examinées. Alors, les roille-gosses pourront s’égosiller pour dire que c’était mieux avant Freysinger… Pour l’heure, il fait ce qu’il a à faire, mieux et autrement qu’un certain Peillon tout préoccupé, par des voies secrètes, à donner droit d’asile à l’islamisme dans l’école même de la République…

  3. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Aie! Le Valais est foutu! Freysinger, frais élu et émoulu, a déjà une TCHEKA, un NKVD, un MVD, bref, tout un appareil répressif dévoué a sa cause. Servi par une pléthore de délateurs vigilants il fait régner la terreur! Le moindre propos antipédagogiste met son auteur sous la menace terrifiante d’un exil à Küsnacht! Dans le trou du cul de la Suisse!
    Les dévoués à la Sublime Cause de l’Enfant au Centre craignent pour leur vie! Et les zéros de l’Heroïque Presse Indépendante s’élèvent unanimement contre le monstre sanguinaire! Mais un noyau résiste à l’oppression! N’hésitant pas, au risque de se perdre, à virer celui dont le prénom évoque la liberté!
    Ceci dit la Haute École Pédagogique a un mérite! Celui de me rappeler que les Hauteurs Béantes sont en face de moi, attendant d’être lues! Des Hauteurs à fond de vertige! Un livre d’Alexandre Alexandrovitch Zinoviev qui n’a, je crois, pas droit de citer dans le programme des HEP! Mais dont je ne serais pas étonné que l’intelligence vaille le recalage des non promus! Ceux donc qu’Oskar autorise à exercer leur talents! Sans l’aval du Sanhédrin! Vous ne savez pas ce qu’est le Sanhédrin? Je vous explique! Le sanhédrin est un aréopage de gens qui savent. De gens qui, affamés et assoiffés d’une autorité toute puissante et rassurante, vous déclarent fils de dieu parce que vous faites des choses qui les étonnent, puis vous condamnent de l’être! Et vous passez au coupe choux!
    Ceci dit je ne serais pas surpris de lire, dans le Matin, le témoignage de la concierge de l’immeuble ou habite la femme du beau-frère du fils d’une victime d’Oskar! Elle a vu les larmes témoignant de la cruauté de ce tyran! Et moi j’ai entendu les mots d’un témoin de l’arrivée des rescapés de l’armée de Bourbaky au Verrières, en 1870!

Et vous, qu'en pensez vous ?

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