L’immigration responsable de la bulle immobilière

L’aveu du Conseil fédéral.

La gauche suisse, dans la roue du Secrétaire général de l'ASLOCA romande qu'est le Conseiller national socialiste Carlo Sommaruga, a beau se confondre en postures de défense du citoyen consommateur contre les phénomènes de dumping salarial ou de hausse des loyers, elle ne parvient toujours pas à se disculper de son entière et totale responsabilité.

Voilà plusieurs mois que le parti socialiste met en scène son grand retour dans le domaine social, qui donne lieu, forcément, à de longues heures de rappel à l'ordre moral à l'intention des partis bourgeois qui auraient le malheur de prétendre défendre le citoyen sans souscrire à la litanie d'emplâtres sur des jambes de bois qu'il veut à tout prix imposer. Salaire minimum pour les employés, maximum pour les patrons, hausse des impôts pour renflouer les caisses, bétonnage massif pour endiguer la hausse vertigineuse des loyers, généralisation des amendes pour vidanger, et financer, les prisons, pour ne pas parler du reste.

Or, une raison commune à la hausse de la criminalité, des loyers et à la baisse des salaires saute pourtant aux yeux. Celui qui ne veut pas la voir ne la verra jamais. Le Conseil fédéral la concède du bout des lèvres.

A l'interpellation du groupe socialiste réclamant, encore et toujours, de "nouvelles mesures contre les excès sur le marché immobilier", le Conseil fédéral répond:

"1. La population résidante permanente a beaucoup augmenté ces six dernières années, ce qui a contribué à la forte hausse de la demande de logements. Cette évolution résulte de plusieurs facteurs, dont l'immigration ou encore l'accroissement de la consommation de surface habitable par habitant. Du fait de la qualification et du revenu des nouveaux immigrants, la demande supplémentaire pèse, contrairement aux précédentes périodes de forte immigration, sur les segments moyen et supérieur du marché du logement. Sur le plan spatial, la proximité du lieu de travail est un élément essentiel, raison pour laquelle la hausse de la demande intérieure et étrangère se concentre avant tout sur les villes et les agglomérations à l'instar du Bassin lémanique et de la région zurichoise."

La Suisse n'est pas le tiers-monde, elle est capable de former et de placer ses concitoyens sur tous les secteurs du marché du travail, à tous niveaux de qualification. Ne manque qu'une mesure légale protégeant leur capacité à faire face à la puissance financière des cadres étrangers qui prennent un loyer en Suisse et à l'abnégation salariale des frontaliers et autres concurrents européens. Faute d'une telle mesure, l'on assistera bientôt à la multiplication des phénomènes de migrations intérieures, jusqu'au jour où, la Suisse pleine, ses ressortissants les moins fortunés devront la quitter, faute de moyens, pour s'en aller coloniser de vagues déserts patagoniens à la façon du XIXe.

Le parti socialiste ne peut plus décemment continuer à dénoncer les conséquences en refusant de considérer les causes. Dans toutes les villes de Suisse, les permanences du parti ont une porte, avec une clé, que l'on ouvre et que l'on ferme. Si cela marche si bien pour le parti, pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas pour le pays ?

La gauche ne retrouvera un semblant de crédibilité que le jour où elle admettra que le territoire et l'économie helvétique ont des capacités d'assimilation limitées. Le dogmatisme internationaliste, qui tend au fantasme poétique de l'abolition de toute frontière, privilégie de fait la demande étrangère au détriment des besoins de la population autochtone. Serait-ce alors que le parti socialiste cherche à avoir notre peau ? On pourrait le croire tant les péroraisons doctrinaires de la gauche parlementaire contrastent avec la plus évidente réalité, telle que chacun peut aujourd'hui l'observer.

Diminuer l'immigration sur un critère sélectif allégerait simultanément la pression sur la hausse des loyers, réduisant l'offre de salaires bradés en provenance de l'étranger, contraignant les patrons à s'accommoder des conditions locales, dégageant l'horizon sur le terrain du chômage, tout cela sans parler, bien évidemment, de la criminalité.

 

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