Gueule de bois à l’UMPS

Christian Vanneste
Président du RPF, député honoraire

A Villeneuve-sur-Lot, l’UMP affichait les sourires de circonstance, et le député tout frais jouait les Tartarins en promettant des propositions qui répondraient aux attentes des Français. Dans une région ancrée traditionnellement au centre-gauche, la « victoire » de l’UMP est due à un très modeste effet de balancier.

Comme d’habitude, l’absurdité et la nocivité pour le pays de la politique de gauche redonnent la majorité dans les élections à un parti qui, après dix ans de pouvoir, laisse le triste bilan de l’immobilisme suivi de l’agitation stérile, de chiffres aggravés dès avant la crise, et sur le plan de la morale politique, du mensonge et de l’imposture systématiques. Le résultat du Front National est encourageant pour lui. La diabolisation a vécu. Près d’un électeur sur deux a voté pour un candidat qui n’était pas une vedette nationale, et qui ne bénéficiait pas de l’implantation locale de son concurrent. Une volonté de rupture est en train de naître. Elle ne se traduira que si une union se constitue sur la base de propositions crédibles émises par des candidats responsables. Pour le moment, elle exprime un rejet. Ce n’est plus celui de « valeurs » qui ne seraient pas républicaines, et qu’on ne précise jamais, car pour qui connaît un peu notre Histoire, la Nation et la République sont indissolublement liées. Ce sont d’ailleurs les politiciens qui rejettent la Nation qui portent atteinte à la République. Non ! Le rejet qui grandit dans l’opinion, c’est celui de la décadence morale qui frappe l’oligarchie à laquelle est soumise notre pays comme l’a révélé l’affaire Cahuzac, et que confirment, jour après jour, celles qui éclatent à gauche ou à « droite ». C’est, aussi, celui de l’impuissance des partis de pouvoir à s’attaquer efficacement aux problèmes qui assaillent les Français, le chômage, celui des jeunes, en particulier, le pouvoir d’achat, la délinquance, l’immigration, le logement, la pauvreté. Une dizaine de parlementaires récents vient de dénoncer les privilèges de leur caste. C’est le sommet de la tartuferie : ils savent que ces avantages ne seront pas remis en question, mais c’est un bon moyen de se faire remarquer sur un sujet dont les Français n’ont d’ailleurs rien à faire, car il ne touche pas leur vie quotidienne. Il n’a pu sembler intéressant qu’à des élus autocentrés sur une vie dont les Français sentent qu’elle est irrémédiablement séparée de la leur. Et il a fait mouche sur ceux des médias qui partagent avec les politiques le microcosme protégé du vrai monde et des vrais gens. Ce rejet, c’est enfin celui du déclin sans fin de notre pays, allant mendier sa pitance auprès d’émirs d’Etats minuscules et sans histoire, et renonçant pour leur complaire à soutenir nos alliés de toujours, les Serbes hier, les Chrétiens d’Orient aujourd’hui.

La cigale française peut se plaindre de la fourmi allemande. Celle-ci après avoir pratiqué l’austérité et la rigueur, diminué le coût du travail et allongé sa durée, peut, à la veille d’élections, distribuer le bénéfice de ses efforts. Déjà les firmes automobiles germaniques ont pu verser des primes à leurs ouvriers. Chez Porsche, 7600 Euros par personne, 7550 chez

BMW, 3200 pour ceux de Mercedes et 7200 à chacun des 100 000 employés de Volkswagen. Pendant ce temps, chez Renault et chez Peugeot, on ferme… Et Montebourg s’en

prend à Barroso et à la famille Peugeot réunis pour se plaindre de son statut de ministre de la dépression productive et de l’inflation verbale. De l’autre côté du Rhin, Angela Merkel met l’accent désormais sur la politique familiale avec 6 milliards d’Euros destinés à augmenter les retraites des mères de famille et 7,5 milliards pour accroître les allocations familiales. La France, dont la politique familiale était la seule réussite enviable en est réduite à l’écorner, en baissant le plafond du quotient familial, pour assurer ses fins de mois difficiles. La chancelière, en bonne gestionnaire, annonce des dépenses d’infrastructure, synonymes d’investissements et d’emplois, quand le gouvernement français crée de faux emplois financés par l’argent public dans le vain espoir d’avoir une diminution passagère du chômage au mois de décembre, et pour cela il n’hésite pas à se lancer dans une course aux expédients et à la décourageante progression des prélèvements obligatoires. Faut-il avoir honte de notre pays lorsqu’on le compare à l’Allemagne ? Non ! Mais, avoir honte de nos politiciens, prétentieux, incapables, et cupides, oui ! De notre mille-feuille administratif, des intercommunalités, aux cumuls si discrets jusqu’aux multiples structures de l’Etat qui offrent à la carrière tant de fromages confortables, la politique présente en France bien des occasions de se servir de l’intérêt public pour satisfaire, sans beaucoup de risques, des appétits personnels. Il est plus que temps d’y mettre fin, et les surprises électorales qui s’annoncent, après celle d’hier, vont engager le pays dans la voie des réformes salutaires et inévitables. Au degré de celles dont la France a besoin, il ne serait pas absurde de parler de révolution.

Christian Vanneste

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