A l’heure où le silence se craquelle sur les innombrables victimes des pilules dite « de quatrième génération », et qu’un minimum d’écologie humaine demanderait qu’on levât le pied sur les hormones à haute dose, le Conseiller national Vert genevois Antonio Hodgers, en grande campagne pour le Conseil d’Etat, propose la gratuité des moyens de contraception pour les jeunes femmes de moins de 20 ans.
Alors que la gauche ne cesse de nous chanter la baisse ininterrompue des avortements depuis 10 ans – sur la base de chiffres ne permettant qu'une seule certitude, celle du doute - Antonio Hodgers veut mettre le pendant festif du sexe juvénile à charge de la société. Ou comment bâtir des mondes entiers avec la carte de crédit d'autrui.
Derrière le postiche humaniste, le sombre tabou de la jeune parentalité. Cette obsession de nos élites pour la stérilité des jeunes, ce besoin de les défendre à tout prix contre ce grand malheur de la vie et de l'épanouissement de la nature humaine. Comme s'il n'y avaient plus que les homosexuels aujourd'hui à être aptes à élever des enfants.
L'argument du Vert selon lequel plus de contraception signifie moins d'avortements - argument pour le moins fallacieux de la part d'un parti qui soutient aveuglément la "solution des délais" - ne résiste malheureusement pas à l'observation scientifique. Les études ont démontré que la prétention d'un risque zéro, non démentie par les milieux pharmaceutiques, augmentent les occurrences d'avortements bien plus que l'adoption d'un comportement sexuel responsable.
En 2011, une étude espagnole a démontré qu'une augmentation de la consommation de contraception portait le recours à l'avortement dans un rapport allant quasiment du simple au double.
Le centre de recherche de l'institut pro-avortement américain Guttmacher a reconnu que l'avortement était majoritairement conséquence d'une pratique contraceptive ayant échoué:
"54% des femmes qui ont un avortement ont utilisé une méthode contraceptive durant le mois pendant lequel elles sont tombées enceintes."
En 2012, une étude russe faisait l'amer constat du taux le plus élevé d'avortements au monde associé au taux de consommation de contraception le plus répandu sur terre.
Dans cette perspective, l'avortement est appelé à devenir le degré ultime de différentes étapes de contraception ayant toutes, comment dire... avorté. Et la trouvaille du jeune écologiste genevois n'est qu'un coup de pelle supplémentaire sur la nuque d'une politique familiale helvétique déjà lourdement indigente.
Reste le bilan sanitaire et écologique, puisqu'il paraît que M. Hodgers en est. Les jeunes femmes tombent comme des mouches et, comme souvent dans ce genre de cas, la justice américaine contraste par l'alignement des procès à millions devant une justice européenne autrement plus discrète, voire docile. L'influence des oestrogènes dans les cancers du sein est loin de laisser les chercheurs indifférents, sans parler du cancer de la prostate (eh oui !), via la contamination massive des eaux de consommation, laquelle provoque encore des mutations génétiques chez les poissons et la stérilité chez ces messieurs; un monde de rêve, un paradis durable éclairé aux néons des arc-en-ciel des devantures politiciennes.
Dans un de ces rayonnages colorés des pharmacies, une main sur la hanche, un sourire de cow-boy, l'écolo bobo dégaine une poignée d'hormones à la face des consommatrices, tout comme ferait un vendeur de bonbon dans l'île aux plaisirs de Pinocchio. Un prêté pour un rendu dans l'espoir d'un nouveau vote, d'une énième élection. Tout ceci a quelque chose de profondément commercial et d'éminemment irresponsable. Consommez tout de suite, réfléchissez plus tard.
Hier, on apprenait qu'Antonio Hodgers était à la solde de l'industrie bancaire, aujourd'hui de celle de l'industrie pharmaceutique. Il faudra au moins ça pour payer les frais de campagne... quelle belle carrière.
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