Asile: l’aveu gênant

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Marronnier (sujet récurrent) de la bien-pensance moralisante, Schwarzpeter de la cohérence en politique, que l’on se refile de sections jeunes en sections jeunes des partis de gauche au fil des générations, la question de l’asile oscille toujours entre myopie larmoyante et indignation humanitaire jusqu’à ce l’un des membres de ce clergé de l’éthique en vienne à lâcher le mot de trop.

Le mot de trop est aujourd'hui du fait de Manon Schick, responsable antédiluvienne d'Amnesty international suisse, sur les ondes de la RTS:

« Il y a beaucoup de gens qui utilisent la filière de l'asile, parce qu'ils souhaitent migrer, parce qu'ils quittent un pays dans lequel ils n'ont pas de perspectives, notamment, par exemple, des perspectives économiques et viennent en Suisse et se retrouvent dans une situation où la seule façon, entre guillemets, de demander une régularisation est d'utiliser cette filière de l'asile, alors qu'ils savent, dès le départ, qu'ils n'y correspondent pas » (Source dès 09:15).

Une affirmation dont la limpide désinvolture contraste étonnamment avec les imprécations sulfureuses proférées par les tenants d'une politique boutonneuse à l'intention des reîtres bottés qui dirigent notre pays à l'ombre des oriflammes bismarckiens. Mais une affirmation pour le moins malmenée sur le site même d'Amnesty international suisse, qui assure que « la politique migratoire européenne se durcit de jour en jour. Son but premier est devenu la restriction de l'immigration, et l'impermabilité (sic) des frontières externes de l'Europe. Ces objectifs sont même poursuivis au détriment des droits humains ». D'un côté l'on veut bien reconnaître que les immigrés font sciemment un usage illicite de la « filière de l'asile », de l'autre, si les Etats concernés cherchent à se protéger contre ces abus, abus qui touchent principalement les vrais demandeurs d'asile - pour reprendre la distinction effectuée par Madame Schick elle-même - ils ne peuvent le faire qu'« au détriment des droits humains »; paradoxe ?

Désertion

La cohérence ne s'améliore pas au fil de l'argumentation: « Parfois ce sont des durcissements qui frisent l'absurde. On nous demande de voter si oui ou non les déserteurs doivent avoir le droit d'être réfugiés ou pas. Vous vous rendez compte que c'est une atteinte fondamentale à la notion même de réfugié. Bien sûr qu'une personne qui fuit un pays dans lequel la désertion est un motif d'emprisonnement et de persécution, bien sûr qu'elle répond aux critères de réfugié » (Source dès 11:00).

Au hasard... une dictature au coeur des Alpes d'Europe occidentale, sous la coupe de 7 ministres sanguinaires, qui punit de 18 mois fermes le refus d'assister à la journée d'information au recrutement et d'au moins 3 ans la simple désertion. Désertion qui, jusqu'en 1992, assortie d'une accusation de trahison, pouvait conduire à la peine de mort. Peine de mort dont le protocole additionnel à la convention européenne des droits de l'homme, relatif à son abolition « en toutes circonstances » n'a été signé qu'il y a dix ans...

L'on invite par conséquent les 8'000 conscrits annuels de cette ignoble dictature à aller demander l'asile politique à Amnesty international, Speichergasse 33, 3001 Berne; on les y recevra avec toute une batterie de bons mots.

 

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10 commentaires

  1. Oui je pense qu’il faudrait plus souvent faire usage d’une notion chère aux partis de gauche
    celle du »pollueur payeur ».
    En effet je respecte le droit à chacun de promouvoir ses idées pour autant qu’elles n’empiètent pas la liberté d’autrui.Alors Amnesty International devrait prendre seule en charge ses protégés et s’abstenir de les imposer à tout un pays et à ceux qui n’en veulent pas.On verra ce que l’arroseur arrosé pourrat faire (surement mieux que la Suisse entière)

  2. Posté par Roger H. Uldry le

    OUI, cette dépense, énorme, mérite un référendum.

  3. Posté par Le pragmatique le

    Entièrement d’accord. Et du coup ne pourrait-on pas faire une réserve de gauchistes et de réfugiés.
    Ça pourrait être une nouvelle chance pour relancer le tourisme en Suisse.

  4. Posté par Jacky Brouze le

    Bonjour,
    J’abonde dans le sens de M.Vonlanthen, le moment est venu de passer ces dépenses colossales devant le peuple !

  5. Posté par Vonlanthen le

    Merci pour l’info. Donc en 2014 l’asile coûtera aux contribuables Suisses au minimum 1.4 milliards. Pourquoi ce montant n’est il pas mis en votation ? Quand je vois qu’il faut tous les 15 ans environ 3 milliard de francs pour notre défense aérienne et les difficultées que cela provoquent. En 14 ans le poste réfugiers va coûter plus de 21 milliard aux contribuables. Le moment est venu d’organiser une votation populaire pour voir si le peuple Suisse est d’accord avec ce gaspillage.

  6. Posté par Vonlanthen le

    Une question. Quel est le montant annuel attribué au poste réfugiers. En prenant bien sur la totalité de tous les frais. Je pense que le chiffre doit largement dépasser le milliard ??
    Quelqu’un peut il me renseigner ?

  7. Posté par The Luke le

    C’est effectivement le bon sens de mettre Amnesty devant ses contradictions… Je pense vraiment qu’il est temps de mettre le vrai réfugié en sécurité et le « fraudeur »(économique) devant sa réalité. Oust et basta!

  8. Posté par Jan Marejko le

    Pour faire réfléchir un adversaire ou interlocuteur, rien de mieux que de relever sereinement ses contradictions. C’est ce que fait cet article de la rédaction. Reste à espérer que cela fera réfléchir non seulement ses lecteurs, mais aussi Manon Schick.

  9. Posté par Certeny le

    A la limite la question qui se pose est : Pourquoi Amnesty international suisse ne construit pas de centre pour tous réfugiés pour les administrer selon ses critères ?

Et vous, qu'en pensez vous ?

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