Il est grand temps d’étudier l’extrémisme de gauche et ses conséquences dans notre pays, telle est la conclusion du CN Christoph Mörgeli (UDC/ZH) formulée dans une motion à l’intention du Conseil fédéral.
Sans doute la réponse du berger UDC à la bergère socialiste Cédric Wermuth, le zurichois Christoph Mörgeli veut charger le Conseil fédéral « de créer les bases légales qui permettront à un groupe d'historiens indépendants d'étudier l'extrémisme de gauche tel qu'il a existé en Suisse entre le début de la guerre froide et l'an 2000. »
Le développement est pour le moins savoureux: « Le "Dictionnaire historique de la Suisse", dont la Confédération a financé l'établissement et la publication, prend le ton froid de l'expert-comptable pour qualifier les cent millions de morts du communisme de "coût humain", évoque une "image du complot communiste" qui "relève du mythe politique" et n'hésite pas à parler de "peur largement irrationnelle de la subversion communiste".
Aujourd'hui que de nombreux fonds d'archives ont été ouverts, il est possible d'apprécier à sa juste valeur la réalité de la menace communiste, à savoir les activités d'espionnage menées par la Stasi, le KGB et les attachés militaires des pays de l'est, la collaboration politique du bloc de l'est avec les partis et organisations communistes, socialistes et sociaux-démocrates de Suisse, avec des intellectuels, des scientifiques et des étudiants, avec des employés d'une SSR pourtant censément de service public, avec enfin les terroristes de la RAF et des Brigades rouges et leurs sympathisants suisses.
Le Fonds national ayant financé plusieurs travaux d'envergure consacrés à l'étude de l'extrémisme ou du populisme de droite, il est grand temps aujourd'hui que la recherche accorde à l'extrémisme de gauche l'intérêt qu'il mérite. »
Ce que Madame Menétrey Savary aurait certainement qualifié d'« inévitable tentation de la symétrie ». Polémique à part, il est en effet plus que temps de se réapproprier une approche objective de l'histoire des phénomènes politiques et culturels qui ont encore une influence sur notre quotidien. La réalité historique est l'une des épines les plus douloureuses dans le talon de la "morale irréprochable" de l'horizon politique gauchiste. L'on se souvient par exemple des réactions outrées des chantres du socialisme lorsque le Service de renseignement de la Confédération avait présenté la réalité des actes de violence du fait d'une extrême-gauche qu'il qualifiait de « plus dangereuse qu'Al-Qaïda ».
Gageons que la gauche parlementaire, foin d'amalgame, s'opposera avec force à ladite motion; toute vérité n'étant pas bonne à dire et la priorité restant que l'on n'oublie surtout pas ces drapeaux du "IIe Reich" que certains cachent au tréfond de leur cave.
On peut parier, sans aucun risque, que nos chers (dans tous les sens du terme) « camarades » socialistes feront le nécessaire – avec la complicité de leurs membres journalistes – pour étouffer toute velléité de rappeler ces souvenirs d’autant plus délétères qu’ils sont avérés et accablants.
Les communautés juives ont à juste titre peur que la symétrie entre nazisme et communisme banalise Auschwitz. Tous ceux qui ont souffert du communisme ont aussi peur que le Goulag soit banalisé.
23 Août 1984:
“It is an honour for the Swiss Social Democratic Party to express its
most cordial congratulations to the Socialist Republic of Romania on the occasion of its fortieth
anniversary, which is also a national public holiday. The Swiss Social Democratic Party is convinced that the good relations existing between the Communist Party of Romania and itself ought
to continue to be fostered for the benefit of both countries.”
Gottfried Höppli: Diskreter SPS-Besuch in Bulgarien, in: Neue Zürcher Zeitung, 27 August 1985, p. 29.
16 Novembre 1989:
“Dear Comrades, On behalf of the central committee of the Swiss Social Democratic
Party, it is our joy and honour to convey to you our warmest possible congratulations on your
coming Congress. Since all of us are deeply involved with the preparation and staging of the
meeting of the Socialist International, we are not able to send a delegation to your important rally.
With this message, we should like to wish you fruitful deliberations and to assure you of the solidarity of the comrades in our party. Yours fraternally, Jean-Pierre Métral, Secretary for
International Relations.”
Parti Socialiste Suisse au Parti Communiste roumain, 16 November 1989.
Si je ne m’abuse à une certaine époque, le parti socialiste suisse envoyait des télégrammes de félicitations à Ceaucescu…