« Dans l’édition du 13 février 2013 de la NZZ, Daniel Thürer a répondu à mes critiques. Malheureusement, il élude l’essentiel de ma déclaration. On aurait aimé l’entendre dire ce qu’est à son avis cette UE, mis à part cette conception pour le moins idéaliste d’une communauté de valeurs englobant quasiment le monde entier. Ne serait-il pas temps de se rendre à l’évidence que toute la structure de l’UE est diamétralement opposée au système étatique suisse basé sur la démocratie directe, le fédéralisme et l’indépendance? L’expert en droit du Conseil fédéral considère la Suisse comme une « anomalie » dans la « structure globale » par analogie à Jean-Claude Juncker, ancien président de l’Eurogroupe, qui a qualifié notre pays d’« absurdité géostratégique » en Europe.

Jugeant les rapports entre la Suisse et l’UE, Daniel Thürer affirme: « Nous sommes tous dans le même bateau. » Vraiment? Les citoyennes et les citoyens suisses se sont prononcés en parfaite conscience pour leur propre bateau et leur propre cap. Bien sûr, notre bateau est aussi exposé à des vents et courants qu’il ne peut pas influencer. Mais nous le pilotons toujours nous-mêmes. Abstraction faite des erreurs et autres actes de soumission du Conseil fédéral, notre bateau s’est jusqu’ici avéré plus maniable et surtout plus efficace que le paquebot UE. Il est en tout cas inadmissible que l’on tente de dévier ce bateau de sa trajectoire en éludant la Constitution.

Tant le Tribunal fédéral que l’administration semblent avoir oublié que dans un Etat de droit il ne s’agit pas seulement de se demander « Quel est le droit juste? », mais aussi et même surtout « Qui est le législateur? » Pour la Suisse, les choses sont claires: le constituant suprême du pays, c’est le souverain, donc le peuple et les cantons. Tous les organes de l’Etat doivent respecter ce principe. »

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